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Chronique, Le mot pour le dire : La religion nahdhaouie
Publié dans Tunivisions le 12 - 05 - 2013

« Ô mon Dieu ! Si tu descendais toi-même sur la terre, si tu me demandais de croire ce tissu de meurtres, de vols, d'assassinats, d'incestes commis par ton ordre et en ton nom, je te dirais, non, ta sainteté ne veut pas que j'acquiesce à ces choses horribles qui t'outragent ».
Jean Mestier, L'Evangile de la raison, p. 90
Il est des hommes, dont l'ambition et le cynisme sont illimités, qui n'ont pas hésité de perpétrer la plus grande casse de l'histoire de l'humanité : ils ont cambriolé le Ciel et se sont déclarés ses porte-paroles attitrés, sous prétexte qu'ils sont les plus aptes à interpréter les volontés et les recommandations de l'Instance qui y réside, autrement dit Dieu. Le cambriolage se double ainsi d'un crime de lèse-majesté, à l'endroit des prophètes, les seuls, de tous les êtres, habilités à parler au nom de Dieu. Or, les prophètes, tous les prophètes sans exception, ne sont plus. Il en découle qu'aujourd'hui personne ne peut prétendre gouverner ses semblables au nom du Ciel.
Rached Gannouchi prétend le contraire et agit en conséquence. Sa mission, scande-t-il, est de ramener les hommes dans la Voie Droite, celle définie et délimitée par lui-même et le cortège d'illuminés qui le secondent, de temps à autre, pour apporter de l'eau à son moulin. Le dernier en date est un charlatan égyptien, du nom de Hassan, d'obédience wahhabite qui, après les Awadhi, Ghnim, Habachi et consorts, est venu chanter les mérites du hijab, de la continence, de la polygamie, de l'excision, de l'exorcisme, du jihad et de bien d'autres sornettes de ce genre. Le résultat ne s'est pas fait attendre : des terroristes, recrutés parmi les enfants de celui qui s'est fait l'interprète du Ciel, se sont retranchés dans la montagne Châambi, décidés à éradiquer la jahiliyya qui, sous couvert de modernité, sévit, depuis environ six décennies, en Tunisie.
L'ambition de R. Gannouchi est de faire en sorte que, pour commencer – narcissisme oblige ! – tous les Tunisiens soient à son image. Plus tard, quand il aurait réussi la noble tâche de métamorphoser la communauté nationale en une communauté simiesque, il s'attèlerait à celle, encore plus ardue, de convaincre l'humanité entière de lui ressembler impérativement. La conviction de ce Messie et de ses maîtres à penser, dont un certain Youssef Qaradhaoui, transfuge égyptien résidant dans le minusculissime Qatar, est qu'il n'y a pas de place, sur terre, pour les hommes qui ne croient pas en son dieu, et non en Dieu, étant entendu que le dieu au nom duquel parlent les islamistes n'est pas, de toute évidence, Allah, la divinité musulmane.
Voilà pourquoi il n'est pas aisé de dialoguer avec quelqu'un pour qui le monologue est l'unique mode de communication possible, même si, par ailleurs, et pour des considérations stratégiques évidentes, R. Gannouchi n'arrête pas de répéter qu'il est disposé, pour le bien d'un pays, qu'il s'est ingénié à meurtrir depuis son retour de son exil londonien (et que ses enfants, porteurs d'une nouvelle culture, s'apprêtent à démanteler), à s'entretenir avec ceux de ses adversaires qui ne feraient pas partie des ennemis de l'Islam. Car, avec ces derniers, il n'y a point, selon ses saintes vues, de dialogue possible, et cela d'autant plus qu'il s'arroge le droit de placer dans cette catégorie de damnés qui il veut, pour des raisons qu'il n'est pas prêt d'exposer au commun des mortels.
Les gens du commun, dont je fais partie, ne sont pas dupes des manœuvres du chevalier servant d'un Ciel qui, depuis la mort de Mahomet le sceau des prophètes, n'a délégué personne pour sa défense, tout d'abord parce que l'Islam n'est pas en danger et que, s'il l'était (cette hypothèse est, en elle-même, une aberration), ni R. Gannouchi ni quiconque d'autre ne saurait assurer sa sécurité. C'est pourquoi je me permets aujourd'hui, frêle roseau pensant que je suis, de m'adresser directement à sa sainteté pour lui dire qu'il n'est pas du tout possible de dialoguer avec son éminence grise, et me permets de lui rappeler les raisons évidentes de cette impossibilité :
GRIEF PREMIER
On ne dialogue pas avec un prophète ou un dieu. Avec des partenaires de cette envergure, on acquiesce ou on se rebiffe parce qu'il est de règle qu'une religion soit acceptée ou rejetée dans sa totalité. Pour le moment, la religion nahdhaouie (laquelle, soit dit en passant, n'a rien à voir avec l'Islam) ne me semble pas être la mieux indiquée pour mon salut personnel et, plus important encore, pour le salut de la Tunisie et de son peuple. La raison en est qu'elle confond sciemment entre les intérêts de Dieu et ceux de César, en l'occurrence le Messie R. Gannouchi. Et tant que continuera cet amalgame, il n'y aurait de salut pour personne, y compris pour la religion nahdhaouie elle-même et pour ses dérivées.
On ne dialogue pas avec un homme qui – et avec quelle condescendance ! – réduit ma patrie à une terre de prédication pour se démarquer de ceux qui y voient une terre de jihad, comme s'il y avait une différence entre le choléra et la peste ! Moi personnellement, je ne vois pas la différence entre la prédication et le jihad puisque les promoteurs de ces concepts, barbares et désuets, se permettent – et ne semblent en être conscients – de disposer de nous comme si nous étions des objets ou des handicapés mentaux. Sur le fond, R. Gannouchi ne diffère pas des jihadistes de Châambi : pour lui, comme pour eux, nous sommes un troupeau qui doit être, pour le salut de son âme (son corps importe peu), constamment assisté par leurs vertueuses lumières et leur sourcilleuse vigilance !
GRIEF SECOND
On ne dialogue pas avec un fanatique du monologue, narcissique de surcroît, parce que, dans le meilleur des cas, ce pseudo-dialogue dégénèrerait, comme l'ont déjà prouvé les différentes tentatives entreprises dans ce sens, un dialogue de sourds ou, pire encore, un marché – ou un jeu – de dupes où les politiciens seraient battus à plate-couture parce qu'ils ne pourraient pas se mesurer à Dieu ou, plus précisément, à celui qui se dit en être l'interprète ! Comment concilier l'absolu, que prêche la religion nahdhaouie, et le relatif que défendent les partis politiques ? Est-il possible à une religion, qui se respecte, sans courir le risque de se faire discréditer ou de se compromettre totalement, de renoncer à certains de ses dogmes ?
Jusqu'ici, la religion nahdhaouie, que ses fidèles confondent sciemment avec l'Islam, a défendu bec et ongles leurs principes sacro-saints, acculant ses alliés et ses adversaires – qu'elle s'entête à qualifier d'ennemis de l'Islam ! – à épouser, bon gré mal gré, ses propres vues. Il n'y a là, en vérité, rien d'étonnant puisque la mission de toute religion est de convertir les infidèles pour grossir les rangs de ses fidèles. L'ambition de la religion nahdhaouie, qui ne déroge pas à cette règle, est de faire des Tunisiens – tous les tunisiens si possible – des bons nahdhaouis prêts à se sacrifier pour la bonne cause, ou – prétend R. Gannouchi – des bons musulmans !
GRIEF TROISIEME
On ne dialogue pas avec quelqu'un qui considère la foi religieuse n'est pas une sorte de fatalité biologique. Que R. Gannouchi fasse l'effort de se rappeler qu'on ne naît pas juif, chrétien ou musulman, mais qu'on le devient. Rien n'oblige les enfants d'adopter la/les religion/s de leurs parents. Si cela était la règle, comme semble le soutenir la religion nahdhaouie, il n'y aurait eu, dans le monde, qu'une seule religion. Mais laquelle ? Cette perspective attrayante aurait évité à la malheureuse humanité tant de déchirements et de dissensions. Il est bon de rappeler, à ceux qui s'obstinent à taxer le monde entier d'apostasie, qu'il existe aujourd'hui une multitude (plusieurs dizaines au moins, sans compter les sectes existant à l'intérieur de chaque religion) de religions et de mouvements religieux qui ont tous leurs fidèles.
Pour le commun des mortels, c'est le hasard géographique, et rien de plus, qui détermine et leur nationalité et leur confession religieuse. Ceci dit, c'est la nationalité, et partant la citoyenneté, et non la religion, qui est susceptible d'unifier les habitants d'une même nation. Il n'est pas impératif, pour un tunisien, d'être musulman. La preuve, il existe des musulmans chiites, kharijites, salafistes, juifs, chrétiens, agnostiques et athées. Ils ont, en commun, d'être tous des citoyens tunisiens. Voilà pourquoi il est pernicieux, comme le fait Ennahdha, et l'islamisme en général, de mêler la religion à la politique.
GRIEF QUATRIEME
On ne dialogue pas avec des énergumènes qui, se faisant passer pour des croyants, parlent haut et fort et se plaisent à donner leur piété en spectacle. Leur dégoûtant strip-tease, qui leur permet, entre autres, d'exhiber outrageusement la violence, physique et morale, que leur confère l'impunité, incline à penser que, chez ces êtres frustes et ignares, la croyance – arrogante et tapageuse jusqu'à la vulgarité – serait la condition sine qua non de l'appartenance au genre humain, et l'incroyance, ou la diabolique et condamnable hérésie, celle de la monstruosité. Pour étayer cette théorie moyenâgeuse, les croyants nahdhaouis, et leurs protégés et chouchous aux barbes hirsutes et à l'accoutrement provocant, excellent dans l'art de démontrer publiquement leur force en organisant des meetings ou, pour reprendre un terme cher à l'un de leurs éminents illusionnistes, des milyouniyyahs (terme auquel la traduction ferait perdre tout son charme !) pour impressionner, ou plutôt terroriser, leurs ennemis.
L'un des dogmes de la religion nahdhaouie est justement de faire valoir la forme au détriment du contenu, la quantité au détriment de la qualité. Comme si la vérité était fonction du nombre. La terre entière était contre Galilée, ce qui ne voudrait pas dire pour autant que ce dernier fût dans l'erreur. La terre tournait et continue de tourner malgré les ridicules dénégations d'un certain Abdelaziz en Bèz, l'un des maîtres à penser wahhabites de R. Gannouchi qui, jusqu'à la fin de sa pauvre, s'est ingénié à nier l'évidence !
Parquer des milliers d'individus dans un stade et les pousser à scander des slogans pro-Nahdha (qu'on fait passer pour des slogans pro-Islam) ne prouve rien, sinon que la religion nahdhaouie, comme tant d'autres religions dans le monde, a des fidèles, mais cela ne prouve pas du tout que cette religion détient, à elle seule, la Vérité. D'ailleurs, les supporters (terme plus approprié pour désigner les adeptes des stades où se tiennent ces manifestations de piété collectives) nahdhaouis se conduisent comme des parfaits hooligans, ne reculant devant rien pour servir leur foi.
Est-il possible de dialoguer avec des hommes et femmes qui croient, dur comme fer, que leur équipe, ou leur secte (c'est du pareil au même, car il s'agit, dans tous les cas, de confrérie religieuse), est la meilleure et qu'elle devrait l'emporter à n'importe quel prix ?
GRIEF CINQUIEME
On ne dialogue pas avec quelqu'un qui refuse d'admettre que l'Islam n'est le bien de personne. Les nahdhaouis, et leurs satellites armés, qui prétendent le contraire, sont des voleurs doublés d'usurpateurs. Bien plus, ils sont les seuls véritables ennemis de notre religion parce qu'ils l'ont convertie en idéologie politicienne. Leur crime est d'avoir impliqué un bien symbolique collectif dans l'univers malsain de la politique. Des croyants authentiques, respectueux de leur dogme, ne commettraient jamais le sacrilège de mettre leur foi au service de leurs passions. D'ailleurs, Dieu ne peut être d'aucun parti parce qu'il est, par essence, contre l'exclusion. Or, la religion nahdhaouie est l'incarnation par excellence de l'exclusion.
Si Dieu fondait un parti, il y admettrait tout le monde, sans exception. C'est pourquoi il ne serait pas inutile de rappeler à R. Gannouchi qu'il a tort de parler au nom de l'Islam parce qu'il n'y a pas d'entité homogène qui porte ce nom. Il serait plus honnête, pour ce champion de l'islamisme, de parler au nom de la secte nahdhaouie, mais qu'il se garde bien de la confondre avec l'Islam, sunnite (ou plus précisément salafiste, à la mode wahhabite) cela s'entend, puisque son éminence passe pour être un ennemi irréductible de l'Islam chiite.
On ne dialogue pas avec quelqu'un qui refuse d'admettre que le bon sens, comme l'atteste Descartes, est la chose la mieux partagée entre les hommes. C'est pourquoi il serait bon que les nahdhaouis se rappellent qu'ils sont des humains comme les autres, que leur foi est loin d'être un mérite ou un signe de distinction. En tout cas, elle ne justifie nullement qu'ils traitent ceux qui ont choisi une voie différente de la leur d'être des mécréants. Traiter un homme de kafir (ou de khwanji), c'est insulter son intelligence parce que cela sous-entend qu'il est incapable de penser par lui-même ou, pire encore, qu'il est un éternel mineur.
EN ATTENDANT L'IMPOSSIBLE METAMORPHOSE
Serait-ce excessif de demander, à R. Gannouchi et consorts, de se rappeler qu'il appartient à tout un chacun de disposer de sa conscience à sa guise, et de réaliser enfin que le discours de prédication (qui est une variante du discours belliqueux, ou un préambule nécessaire pour la guerre) est par essence un discours d'exclusion, et que cette dernière ne saurait engendrer que la discorde et la violence terroriste ? C'est aujourd'hui chose faite en Tunisie, grâce aux efforts soutenus des nahdhaouis et de leurs satellites, prétendument laïcs.
Serait-il possible, aux nahdhaouis et à leurs dérivés, d'admettre que le droit à la différence est un droit inaliénable parce que, sans cela, il s'annule de lui-même. Il est évident que celui qui confisque la liberté d'autrui confisque, dans le même mouvement, la sienne. Il n'est pas du droit d'un barbu d'exiger que tout le monde porte la barbe. Il n'est pas du droit de celui qui s'abstient de consommer des boissons alcoolisées d'interdire aux autres de le faire ou d'ordonner, comme se le sont permis R. Gannouchi et Habib Ellouz, la fermeture des établissements qui en assurent la fabrication, la distribution et la vente. Il n'est du droit de personne de mener ses semblables au paradis dans les chaines ! L'enfer a été créé pour être peuple, non ! Qu'on laisse les hommes libres de décider de leur salut ! Le jour où l'idéologie nahdhaouie se décide enfin à admettre tout cela, elle cesserait d'être un dogme et pourrait prétendre alors à un rôle politique, dans le style de celui qu'assure les partis chrétiens dans les démocraties occidentales qui, eux, ne tiennent pas leurs réunions dans les chapelles et ne mobilisent pas les prêtres pour servir leur cause.
Moncef Marzouki, qui s'est permis un jour ce rapprochement, a oublié de mentionner qu'avec des partis d'obédience chrétienne, la république ne risque pas de dégénérer en théocratie et le Pape ne s'improvise pas leader politique ! Depuis sa prise du pouvoir, la religion nahdhaouie s'est employée, par tous les moyens possibles et imaginables, de ruiner les valeurs républicaines. Depuis plus d'une année, elle n'a pas arrêté de parler de Shari'a, de flagellation, de crucifixion, d'ablation des membres, d'excision et j'en passe ! Il serait bon que le président provisoire s'explique sur ces anomalies et explique, aux profanes que nous sommes (dans un appendice qu'il adjoindrait à son dernier chef-d'œuvre) dans quel type de démocratie ces aberrations pourraient avoir leur place !
Pour prétendre à un rôle politique, Ennahdha se doit donc de reconnaître qu'elle a beaucoup nui à l'Islam en prétendant le servir. Elle doit reconnaître également qu'il n'est du droit d'aucun parti d'accaparer un bien symbolique tel que l'Islam, assimilé aujourd'hui au terrorisme à cause justement de l'usage éhonté dont ont fait, et continuent de le faire, les islamistes.
Comment expliquer aux adeptes de l'islamophobie de par le monde que les islamistes n'ont rien à voir avec les musulmans ?


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