Au milieu du soulagement de la majorité écrasante des intéressés, principalement les diplômés du supérieur, la loi de juin 2012 relative aux recrutements exceptionnels et directs dans la fonction publique et les entreprises du secteur public a pris fin et a cessé de s'appliquer depuis le 30 juin 2013, au bout d'une année. Ces douze derniers mois ont vu, en vertu de cette loi, une grande partie des nouveaux postes ouverts au sein de la fonction publique et des entreprises du secteur public revenir, par le biais des recrutements directs sur nomination administrative, aux bénéficiaires de l'amnistie générale, et dans une certaine mesure aux familles des martyrs de la révolution et aux blessés de la révolution. Aux yeux de plusieurs commentateurs et des intéressés parmi les demandeurs d'emploi, notamment chez les diplômés du supérieur, la loi en question présentait tous les défauts des lois d'exception, car elles enfreignent la règle générale. Critères injustes S'agissant de la loi de juin 2012 relative aux recrutements directs et exceptionnels dans la fonction publique et les entreprises du secteur public, elle s'oppose, d'après nos interlocuteurs, au principe de l'égalité des chances en matière d'accès à l'emploi public. D'autant que le nombre des postes ouverts est important et avoisine 35 mille postes, entre postes dans la fonction publique et postes dans les entreprises publiques (25 mille dans la fonction publique). Le plus injuste est qu'au-delà des recrutements exceptionnels directs consacrés aux bénéficiaires de l'amnistie générale, familles des martyrs de la révolution et blessés de la révolution, l'accès aux autres postes réservés aux recrutements par voie de concours sur dossiers, est soumis à des conditions jugées injustes dont l'âge du candidat, l'ancienneté du diplôme universitaire ou l'année de son obtention et la situation sociale du candidat. Ces critères sont bonifiés et favorisent le candidat, aux dépens de la compétence. Or, tous les intéressés sans exception réclament que seule la compétence soit reconnue comme le critère unique de l'admission abstraction faite de l'âge, de l'ancienneté du diplôme et de la situation sociale. Selon nos interlocuteurs, les diplômés du supérieur chômeurs sont tous égaux dans la mesure où ils sont majeurs et ne dépendent plus de leurs familles quel que soit le milieu dont ils sont issus, riche ou pauvre. Il n'y a pas de chômeur riche et de chômeurs pauvres, disent-ils, mais il ya des gens qui travaillent et des gens qui ne travaillent pas. Puis, les parents ne sont pas tenus d'entretenir leurs fils majeurs, de sorte que le critère de la situation sociale lèse les jeunes diplômés et les parents en même temps. De faux arguments S'agissant de la prise en considération de l'ancienneté du diplôme ou de l'année de la sortie de l'Université qui a été réclamée sous l'ancien régime, des études objectives ont démontré qu'en appliquant cette règle, les jeunes diplômés devraient attendre une vingtaine d'années et plus, pour voir leur tour arriver et accéder à un emploi public. Le critère de l'âge du candidat est aussi injuste et sa prise en considération a été suggérée également sous l'ancien régime, mais une solution juste et convenable a été trouvée, respectant le critère de l'âge et le critère de la compétence et consistant à étendre l'âge légal de participation aux concours de la fonction publique à 40 ans. Equité pour tous La compétence reste donc le seul critère qui soit objectivement juste, équitable pour tous sans exception, et en même temps propre à doter la fonction publique et les entreprises publiques de cadres et d'agents compétents et à la hauteur des tâches qui leur sont demandées, car les postes à la fonction publique concernent des médecins, des professeurs, des ingénieurs, des administrateurs, des gestionnaires. D'ailleurs, la procédure des recrutements directs exceptionnels par simple nomination administrative opérés selon la loi de juin 2012 a été critiquée parce qu'elle risquait de pourvoir l'administration et la fonction publique d'agents qui ne répondent pas aux critères de la compétence, sans parler des critiques portant sur les risques qu'elle faisait peser sur la neutralité de l'administration, du moment que les bénéficiaires de l'amnistie générale étaient politiquement engagés.