L'islam, une religion de résignation et de détermination. Résignation à nul autre que Dieu ,Allah, Etre Suprême qui dépasse l'imaginaire de tous ceux qui jusque là, passaient par des idoles pour le représenter et pouvoir matérialiser son existence. Or par cette nouvelle religion, ce matérialisme est remis en question. Allah étant immatériel, est immanent, c'est-à-dire qu'il est ressenti dans le for intérieur de chaque être humain, et c'est la vraie croyance, spontanée et sincère. Détermination, consistant à partir de cette croyance spontanée, à perpétuer le bien et abolir le mal sous toutes ses formes, en vue d'une égalité entre les humains, en droit comme en devoir. Tels ont été les enseignements de cette religion, révélés au Prophète à travers le Coran, Sainte Parole de Dieu. Mohammad, qui avait été élu Prophète et Messager de Dieu, avait pu, malgré les immenses difficultés et les énormes obstacles de l'époque, réunir une communauté ou Omma islamique en l'intervalle de dix ans au cours desquels, il avait usé d'une grande sagesse et d'une sagacité sans pareil. A cette époque, il y avait notamment à la Mecque, deux tribus arabes, les « Aous » et les « Khazraj », des païens convaincus qui ne voulaient à aucun prix, remettre en cause leurs croyances ou porter atteinte à leurs cultes. Il y avait également trois tribus qui étaient établies depuis des siècles dans cette région d'Arabie, où des habitudes étaient ancrées et un système économique basé sur le commerce qui florissait notamment au moment du pèlerinage à la Kaâba, le temple des idoles à cette époque. Il était difficile de convaincre aussi bien ces païens de Kouraich que les bédouins d'Arabie, de se convertir à une religion qui n'était pas celle de leurs aïeux. Ce fut autour de ce thème que Hichem Djaït a réalisé le dernier volume de sa trilogie sur la vie de Mohammad. Dans ce dernier volume paru en février 2012 aux éditions CERES, Hichem Djaït s'est intéressé au parcours du Prophète à Médine. C'est un livre d'histoire et non de théologie, a-t-il précisé. Il nous dit qu'il s'est appuyé essentiellement sur le Coran, seule source fiable, a-t-il précisé. Il n'a pas manqué du reste, de consulter les anciennes biographies sur le Prophète, telles que « la Sira » d'Ibn Hichem ou Al Kortoubi, ainsi que d'autres ouvrages, réalisés par des Arabes ou des orientalistes, tels que Michel Thor et plusieurs autres. L'auteur a analysé l'attitude de Mohammad face aux multiples difficultés qu'il avait pu rencontrer. Outre la réticence et l'opposition de certains médinois, d'autres s'étaient en outre, rangés du côté des Juifs de cette région, lesquels ne voulaient en aucun cas céder et encore moins se convertir à une autre religion que la leur. Malgré cette conjoncture difficile, Mohammad avait réussi à fonder un embryon d'Etat, d'une communauté pacifique. En l'an 5 de l'Hégire, Médine est devenue homogène. Et l'auteur de tirer la conclusion que cela avait été réalisé grâce à la stratégie de ce Prophète, la révélation de la Sainte Parole de Dieu, le Coran, y aidant. La Safiha, ou accord de paix Cet accord que Mohammad a pu réaliser afin de réunir toutes les tendances antagonistes de l'époque, est méticuleusement analysé par l'auteur, pour en tirer la conclusion que cet accord constitue un véritable code de société, régissant les rapports entre personnes de différentes tendances, et appelant au respect des humains entre eux. Ce fut de cette façon, affirme l'auteur, que Mohammad a réussi à avoir le soutien des Mecquois et des gens de Médine. Sa puissance s'était renforcée entre l'an 5 et l'an 8 de l'Hégire. Les Omeyyades, et à leur tête Abou Soufiane, qui était au départ l'ennemi juré de Mohammad, ont fini par pencher vers le Prophète après l'avoir longtemps combattu. La Kaâba est devenue la Qibla (direction de la prière) de tous les Musulmans. Et ce fut ainsi qu'il y eut une islamisation religieuse et politique et progressive de l'Arabie. Quel message à travers cet ouvrage ? A l'aube de l'Islam, Mohammad avait été durement combattu par plusieurs tendances mais il n'avait pas désarmé et il était parvenu grâce à sa stratégie consistant à combattre non pas les êtres humains, mais les mentalités obscurantistes, qui avaient, à l'époque de la Jahilya nourri la haine entre les tribus arabes et semé la discorde entre les gens de différentes tendances. Grâce à sa sagacité, et guidé par le Coran qui lui était révélé au fur et à mesure des évènements, il parvint à constituer une communauté homogène, la Oumma islamique, où il sut instaurer la paix et l'égalité entre tous ses membres. Cet ouvrage, pourrait être considéré, à notre sens et bien que l'auteur ne l'affirme pas ouvertement, comme un message par lequel il appelle toutes les communautés musulmanes actuelles à méditer, afin, non pas de se regarder les uns aux autres en cherchant à s'affronter, et à s'accuser mutuellement, mais dans la même direction, dans le respect mutuel et la préservation des droits de l'Homme et de l'intérêt général.