Contrairement au régime normal de mariage entre deux personnes de sexes différents, les Tunisiens et en particulier les jeunes tunisiens n'auront pas l'opportunité de mettre à profit la nouvelle législation française autorisant le mariage gay ou mariage entre personnes de même sexe, afin d'émigrer légalement en France en se mariant à une personne de nationalité française sous ce régime. La loi française du 17 mai 2013 instituant le mariage entre deux personnes de même sexe en France excepte les ressortissants de certains pays dont la Tunisie, l'Algérie et le Maroc, ayant signé avec la France une convention de coopération en matière de statut personnel, ou convention relative à l'application de la loi personnelle. Positions ambiguës Comme l'homosexualité est interdite en Tunisie et dans les deux autres pays maghrébins, cette convention exclut un mariage entre un tunisien et un citoyen français de même sexe. Certains députés français de gauche ont regretté cette exception, car la loi française autorisant le mariage entre deux personnes de même sexe a été instituée sous le mot d'ordre de « mariage pour tous ». Néanmoins, certains commentateurs n'ont pas manqué de souligner que « beaucoup de Français d'origine ont dû, sûrement, pousser un grand soupir de soulagement grâce à ces conventions bilatérales qui leur ont évité d'exprimer ouvertement leur opposition à la nouvelle législation, de peur d'être mise à profit afin d'émigrer légalement en France en s'unissant à des citoyens français. Le conjoint étranger d'un citoyen français bénéficie du droit à une carte de séjour en France. Il existe plusieurs Tunisiens qui se sont mariés avec des personnes de même sexe dans d'autres pays européens autorisant ce genre de mariage comme en Espagne. Détournements Longtemps avant ces développements et depuis le verrouillage des frontières européennes notamment les frontières françaises, des dizaines de jeunes tunisiens ont mis à profit les opportunités offertes par le mariage avec des citoyens de nationalité française, sous le régime normal, afin d'émigrer dans les pays européens et spécialement en France. Ils épousaient en particulier leurs cousines et parentes parmi les membres des jeunes générations de l'émigration, nés en France, et possédant, de ce fait, la nationalité française. Certains d'entre eux avaient tenté leur chance en dehors du circuit familial et même national, en épousant des Algériennes et des Marocaines remplissant cette condition. Toutefois, ces opportunités d'émigration légale grâce au mariage ont été exploitées par certains esprits tordus à des fins commerciales passibles de poursuites judiciaires à travers ce qui a été appelé « mariage blanc » qui consiste à offrir à la jeune fille ou à la femme de nationalité française une contrepartie financière substantielle pour se marier avec l'étranger intéressé, mais le mariage demeure sans suite réelle, et il est juste contracté pour lui permettre d'avoir une carte de séjour. Certains riches et cadres français d'origine se sont plaints également de ce qu'ils ont appelé « mariage gris » consistant en une véritable escroquerie de la part du prétendant étranger (des Maghrébines en particulier), lequel prétendant, après avoir obtenu assez d'argent et de cadeaux de valeur, disparaît complètement dans la nature, sans laisser de traces.