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Excellentissime ! Un point c'est tout
Tunisology de Mohamed Ali Kammoun à El Abdellia
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 08 - 2012

Comme nous l'avions prévu, et plus encore Tunisology, signée par Mohamed Ali Kammoun Orchestra, présentée le 13 août à El Abdellia, n'était pas un spectacle comme les autres. Ce fut un concert d'exception, excellentissime. Point barre ! Exagération, diriez-vous ? Peut-être bien, mais que faire quand nous ne pouvons pas qualifier autrement cette création «sang pur sang» tunisienne ?...
C'est à des improvisations et à une dizaine de compositions instrumentales et chansons que le public, formé essentiellement de jeunes, a eu droit, mardi dernier, à El Abdellia. Une musique moderne, contemporaine, mais tout aussi bien ancrée et profonde. Des airs jazzy bien corsés avec des parfums de chez nous. Des sonorités nouvelles, mais ô combien familières ! Si le métissage entre la musique arabe et la musique occidentale est loin d'être une nouveauté, l'approche, ici, est originale, résolument authentique, l'exécution frôlant la perfection et le rendu saisissant. Aucune impression de «faux» ou de «plaquage», le mariage des différents langages musicaux semble couler de source, comme par magie. Luth, piano, clarinette, tar, tabla, batterie, qanun et guitare fusionnaient à merveille, faisant unir, dans un naturel corps-à-corps, les mélodies occidentales aux modes tunisiens.
Des artistes, dites-vous ? Non, plutôt des virtuoses !
Il ne faut pas être si averti que cela pour comprendre qu'il y a beaucoup de recherche, de labeur, de savoir et de savoir-faire derrière ce spectacle. De la passion, du talent, aussi et surtout. Tunisology est, en effet, assurée par des artistes hors normes. Tous jeunes, tous Tunisiens, tous virtuoses ! Le jeu des musiciens est d'une précision sans faille, d'un professionnalisme remarquable et remarqué. La prestation des vocalistes, aux timbres différents, est plus que prenante. L'occasion était, pour nous, de découvrir la voix magnifique et si pure de Hamdi Makhlouf dont, pour notre part, nous ne connaissions, jusqu'ici, que les qualités incontestables de luthiste. Le chanteur Riadh Arous, à la voix aiguë, était autant une révélation; sans oublier Elyes Bouchoucha. L'excellent ténor Haïtham Hadhiri, artiste lyrique confirmé dont nous suivions la carrière depuis un certain temps a, quant à lui, montré ses prouesses dans un registre autre que l'opéra, dans lequel il est habitué. Solistes ou polyphoniques, ces voix aussi exceptionnelles les unes que les autres, ne véhiculaient pas simplement un texte, ne faisaient pas qu'accompagner une musique, elles étaient instruments à part entière. Le travail sur la vocalise est à cet égard d'une grande justesse révélant une impressionnante maîtrise technique.
Un véritable voyage...
Le coup d'envoi de Tunisology a été donné par un solo piano de Dali Kammoun suivi de Vertige. Puis le rythme est allé crescendo tout au long de la soirée, d'un morceau instrumental à un autre, d'une chanson à une autre. Et le public d'apprécier... Solennelles, s'écartant des habituelles récupérations opportunistes, avec des textes simples mais poignants, Prière anonyme à Al Qods et La voix du martyr donnaient véritablement la chair de poule à travers la forte charge émotionnelle qu'elles communiquaient. Zaâma ennar, un des joyaux de notre patrimoine musical, n'a pas perdu un brin de son aura avec le nouvel arrangement dont Kammoun l'a parée. Au contraire, elle a gagné en universalité. Zaghouan, avec ses airs ârubi, nous a plongés en plein terroir et Way to Africa, avec ses sonorités afro, dans le Continent noir, alors que Ya Rab est allée de pair avec l'ambiance ramadanesque. Blues Turan et Fly n'étaient pas moins des compositions d'exception! Seul bémol du spectacle : nous sommes restés sur notre faim. Le répertoire gagnerait vraiment à être étoffé...
Une œuvre qui s'exporte...
Hommage musical à notre tunisianité, à notre arabité, à notre africanité, à notre universalité, d'une sensibilité et d'une qualité incontestées, se démarquant du déjà-vu et entendu et de la médiocrité quasi généralisée, à la fois élitiste et accessible, Tunisology est une création à même de s'exporter pour représenter la musique tunisienne comme il se doit sur les grandes scènes internationales. Exporté, ce spectacle doit l'être ! Mais ni le talent, ni la passion, ni la persévérance de Mohamed Ali Kammoun et de ses artistes ne suffisent. Une attention particulière et un soutien sans faille de la part du ministère de la Culture (et même du Tourisme), des médias et des mécènes s'imposent pour développer, promouvoir et exporter ce «produit». A bon entendeur...
Au moment où des milliers de personnes sont sorties manifester au centre-ville pour défendre les droits des femmes, Dali Kammoun et son orchestre se livraient à un autre combat, tout aussi noble, tout aussi important : présenter et imposer une création de qualité, dans une Tunisie post-révolution où la culture et l'art vrai peinent à trouver leur place et ne semblent pas, hélas, être une priorité. Chapeau bas, les gars ! ...


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