Nous vivons une ère jamais connue auparavant. Jadis, les bandits se mesuraient à force de biceps. Une bagarre entre deux antagonistes pourrait durer deux heures et plus en partant d'un quartier pour finir dans un autre. Il faut rajouter que la bagarre était suivie par plusieurs citoyens afin de témoigner de la puissance du vainqueur devant le vaincu. Une histoire connue de tous les Tunisois du quartier populaire de Bab Souika et Halfaouine . Ali Chouerreb, un bagarreur qui ne fléchit jamais. Il pourrait être tabassé toute une nuit, devant plus fort que lui, mais il finit par se relever pour reprendre les débats. Un jour et lors d'une brève discussion avec un mec connu de tous par sa force ils ont fait le pari d'ouvrir une grande porte antique d'un dépôt, à coups de poings. Ils voulaient montrer leur force et faire témoigner l'assistance de celui qui ouvrira le premier la porte. Mais ils ont échoué. Devant l'assistance chacun a essayé de ridiculiser l'autre. La suite est une bagarre qui a éclaté entre eux bien qu'ils étaient amis et se respectaient. Une bagarre entamée à Bab Souika a fini tard dans la soirée à Bab Saadoun. C'est la mère d'Ali Chouerreb qui a quitté son domicile dans son sefsari pour arrêter les dégâts. La mère est venue mettre un terme à la bagarre grâce à l'intervention de quelques citoyens qui savaient l'influence qu'avait cette mère sur son fils et le respect que lui vouait ce dernier. Pour revenir aux affaires d'aujourd'hui, nous restons hébétés devant la multiplicité des meurtres et tentatives de meurtre. Pas une bagarre ne passe sans qu'il y ait un couteau tiré et des coups assénés dans différents endroits du corps, ce qui explique l'envie de tuer et c'est le plus grave car à cette allure notre pays connu par le calme et la paix de ses citoyens finirait par devenir le Chicago de l'Afrique. L'inculpé dans cette affaire a été invité par son voisin de quartier. Il a été invité pour une promenade en dehors de la cité afin de discuter et respirer l'air frais. Alors qu'ils marchaient tout en discutant, la victime s'est rappelée de quelques antécédents et particulièrement une dernière altercation au cours de laquelle l'inculpé a eu le dessus. Très vite la discussion a dégénéré et une bagarre a éclaté entre eux et c'est la victime qui a tabassé l'inculpé. Un cercle a été formé par les habitants du quartier. Ils ont essayé dans un premier temps de mettre un terme à la bagarre. L'inculpé s'est senti ridiculisé puisque sévèrement tabassé, n'a pas trouvé mieux que de rentrer chez lui pour s'armer d'un grand couteau, puis il est revenu en courant sur les lieux de la bagarre où il a trouvé son adversaire. Sans hésiter il lui a enfoncé la pointe du couteau au niveau du dos. Tout de suite après il est parti en courant. Les quelques présents ont transporté d'urgence le blessé à l'hôpital. Le blessé était dans un état critique vu la profondeur de la blessure. Il a été opéré et gardé au pavillon des soins intensifs. Alertés par les responsables de l'hôpital, les forces de l'ordre se sont rendues sur les lieux pour les constats d'usage. Ils n'ont malheureusement pas pu interroger la victime. Ils se sont rabattus sur le lieu de la bagarre où quelques témoins ont été entendus. Ils ont donné le nom et l'adresse de l'inculpé. Ce dernier a été arrêté. Il a avoué les faits déclarant regretter son acte. Il a expliqué qu'il était dans un état second. D'abord humilié et fortement tabassé devant ses voisins de quartier puis, vu la forte dose d'alcool qu'il a ingurgitée, il n'était plus en mesure de se maîtriser. C'est ainsi qu'il s'est rendu chez lui pour s'armer d'un couteau et l'utiliser pour agresser son adversaire. Pour finir il a déclaré qu'il n'avait pas l'intention de le tuer. Le blessé une fois rétabli a été entendu. Il a donné sa version des faits et a demandé à poursuivre pénalement son agresseur. L'inculpé a été incarcéré en attendant d'être traduit devant une chambre criminelle pour répondre de son forfait.