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L'hérétique auto-légitimité d'Ennahdha
Publié dans Le Temps le 31 - 07 - 2013

Dépit. Colère. Mais espérance quand même parce que comme le dit André Malraux, « l'espérance est la dernière à mourir ».
Alors qu'on faisait dans la polémique, huit de nos vaillants soldats étaient atrocement et sauvagement assassinés et dont quelques uns égorgés, modus opérande des extrémistes religieux, en Algérie lors des années 90, et celui des talibans, des fondamentalistes soudanais et somaliens.
Nous titrions après l'assassinat de Mohamed Brahmi : « L'ère des assassinats politiques ». Aujourd'hui les embuscades et les assassinats s'étendent vers ce que nous avons de plus précieux : l'armée. Jamais, de fait, la rue n'a grondé autant. Mais suffit-il de proclamer trois jours de deuil pour oublier – et ce serait l'oubli interdit – et panser les blessures d'un peuple qui ne sait plus sur quel navire l'embarque la Troïka. Aujourd'hui, la société civile, UGTT, partis de l'opposition et les constituants ayant décidé de sécher la constituante, veulent que quelque chose de nouveau se produise. Tous, sauf bien sûr les Nahdhaouis et ses accessoires de la Troïka, appellent à la fin de ce « régime », à la fin de la connexion parti / Etat, qui sonne aujourd'hui comme une fatalité frappant la Tunisie depuis l'Indépendance. Ainsi le gouvernement et la Constituante sont conspués pour leur soumission à Ennahdha. Un mouvement qui avait promis au 23 octobre 2011 un Islam démocratique, mais qui a vite fait volte-face dans le sens de la radicalisation, lâchant ses milices pour mâter la liberté d'expression, la liberté du culte et la liberté de la création artistique. De fait elle a verrouillé le pays. Y compris la religion elle-même désormais aux mains des prédicateurs salafistes qu'elle couve, qu'elle protège tout autant que les Ligues de Protection de la Révolution. Et gare à celui qui va à contre-sens de la ligne tracée par le Cheïkh suprême, désormais candidat à la sacralité, Rached Ghannouchi : il serait noyauté comme Hamadi Jebali qui a eu le courage « blasphématoire » de reconnaître l'échec de son gouvernement, ou comme Abdelfattah Mourou qui dérange par son progressisme contrant les congélateurs idéologiques du mouvement.
Beaucoup de Tunisiens ont été dépités par le discours du Chef du gouvernement . Nous lui avons réservé un certain espace dans notre journal. Aurait-il dit la même chose et fait le même argumentaire si les assassinats des martyrs avaient eu lieu avant ce discours ? Les Tunisiens auraient aussi souhaité une condamnation ferme des Ligues de protection de la Révolution et des comités de salafites obscurantistes.
Aujourd'hui, la donne est chamboulée. Il ne s'agit plus, d'antagonismes politiques, de courses effrénées aux fauteuils et de hantise du pouvoir. Il s'agit, désormais de sécurité nationale, cette sécurité tragiquement bafouillée avec l'assassinat des soldats martyrs et les exécutions politiques de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. Le régime actuel révèle ses insuffisances sécuritaires. Et en plus, la tragédie du Chambi s'est déroulée quelques heures après la tenue d'un comique Conseil de sécurité sous la présidence de Moncef Marzouki. Du coup le peuple voudrait bien comprendre pourquoi Rachid Ammar a été « démissionné »… Et qui plus est, une démission ( ou une mise à la retraire) qui intervenait après que Rached Ghannouchi et Mohamed Abbou l'eussent critiqué lui et son armée. Et c'est là qu'il ne faut plus se faire d'illusion : Ennahdha a asservi tous les rouages de l'Etat. Et elle est toujours dans l'exaltation illuminée et jubilatoire d'une hérétique auto-légitimité.


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