• Le ministre de l'Education rend le tablier • Les ministres de l'Intérieur et de la Culture ont également fait part de leur souhait de démissionner • Mehdi Ben Mabrouk, souhaiterait une démission collective La pression s'intensifie autour du gouvernement d'Ali Laârayedh. Ce cabinet dominé par la Troïka au pouvoir a connu hier sa première fissure, avec la démission officielle du ministre de l'Education, Salem Labyedh. Cette démission n'est pas une surprise dans la mesure où l'homme avait fait part de sa volonté de quitter le gouvernement après l'assassinat de Mohamed Brahmi, lequel appartient à la même tendance politique que le ministre démissionnaire : la mouvance nationaliste arabe et plus précisément le courant nassérien. « Ma démission est motivée par des raisons morales. J'appartiens à la même famille politique que le martyr Mohamed Brahmi, sans compter le fait que nous étions unis par des liens très forts pendant plus de 30 ans », a précise M. Labyedh, indiquant que le mouvement islamiste Ennahdha n'a aucunement tenté de lui imposer des diktats ou d'intervenir dans ses décisions durant la période qu'il a passée à la tête du ministère de l'Education. S'agissant de l'issue à la crise politique dans laquelle se débat le pays, le ministre démissionnaire a fait savoir que la solution réside dans la formation d'un gouvernement d'union dirigé par Ahmed Mestiri, l'ancien Premier ministre très respecté par tous les acteurs de la scène politique nationale. Ali Labyedh a, par ailleurs, loué l'initiative « modérée et mature » de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) qui n'était favorable à la dissolution de l'ANC. Souhait Mardi matin, le ministre de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, a publiquement fait part de son souhait de démissionner, si aucun gouvernement d'union nationale ne venait à être formé. « Un gouvernement de salut national ou d'union nationale doit être formé pour sortir la Tunisie de cette impasse», a déclaré ce technocrate qui n'appartient à aucun parti. Pour sa part, le ministre de la culture, Mehdi Ben Mabrouk, a exprimé hier son souhait de voir les membres du gouvernement présenter une démission collective. « On porte tous la responsabilité de l'échec de ce gouvernement » a-t-il déclaré sur les ondes de la radio Shems FM. Mehdi Ben Mabrouk a aussi fait savoir qu'il veut quitter le gouvernement afin de regagner l'Université pour y enseigner la socilogie. L'opposition continue d'imputer la responsabilité de l'assassinat de Mohamed Brahmi au gouvernement et à réclamer la démission du premier ministre, Ali Laâyaredh et pour la constitution d'un cabinet d'union nationale. L'opposition se confronte au refus, pour l'instant, du premier ministre tunisien d'envisager toute démission du gouvernement. Ali Laârayedh a souligné, une nouvelle fois mardi, qu'il était opposé «à ce que le gouvernement cesse de travailler», dans un entretien accordé à la chaîne d'Etat Wattaniya-1. Ali Laârayedh, tout comme son parti Ennahdha et 17 autres petites formations politiques, s'est cependant dit favorable à l'élargissement de la coalition actuelle formée par les islamistes, deux formations laïques et des indépendants.