Il n'y aura pas de doute, les Etats-Unis procéderont à une frappe « punitive » en Syrie contre le régime de Bachar Al-Assad, coupable à leurs yeux et d'après leurs renseignements, d'usage d'armes chimiques dans la guerre qui fait rage dans le pays et dont des civils innocents sont les principales victimes. L'empressement des Etats-Unis et de leurs alliés à passer à l'action irait jusqu'à ne pas attendre le rapport des enquêteurs de l'ONU et les résultats des analyses des prélèvements qui prendraient plusieurs jours, voire des semaines. Dans cette atmosphère de tension, de mises en garde et d'appels à la retenue, Washington affiche une farouche détermination à passer à l'action que même la défection d'un allié de taille, le Royaume Uni ne semble pas ébranler. La Maison Blanche laissait entendre que le président Obama pourrait décider d'une action unilatérale et que ses « décisions seront guidées par ce qui est dans l'intérêt des Etats-Unis ». Voici le point d'orgue de cette fièvre guerrière : les intérêts de l'Occident en général, des Etats-Unis et de son fidèle allié Israël en particulier. Plusieurs analystes avancent l'idée que l'argument de l'usage des armes chimiques ne serait qu'un prétexte pour frapper et affaiblir l'armée syrienne. Il n'est pas question de défendre le régime dictatorial de Bachar, mais une attaque chimique pourrait être l'œuvre des djihadistes capables eux aussi des pires atrocités. A vrai dire une intervention militaire occidentale en Syrie est, en fait, programmée depuis longtemps. Les veto répétitifs de la Russie et de la Chine au Conseil de Sécurité n'ont fait qu'ajourner. Washington décide cette fois à contourner cet obstacle. Ceci nous rappelle les circonstances de l'invasion de l'Irak sous la présidence de George Bush. Ce qui suscite le doute et fait dire à plusieurs analystes que les Etats-Unis n'ont pas renoncé à leur doctrine du remodelage du Grand Moyen Orient dont le principal but est l'affaiblissement des grandes armées arabes pour consacrer la suprématie absolue d'Israël sur la région.