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Y a-t-il une solution pour l'impasse syrienne ?
Chronique du temps qui passe
Publié dans La Presse de Tunisie le 21 - 02 - 2013


Par Hmida Ben Romdhane
Le massacre à huis clos se poursuit en Syrie et, près de deux ans après le déclenchement de la guerre civile, on a de la peine à trouver une information en provenance d'une source neutre. Les médias dans le monde reprennent les « informations » données par l'opposition armée ou par le régime. Et en l'absence de journalistes indépendants sur le terrain, on n'a guère le choix qu'entre ces deux informations contradictoires : «le régime est sur le point de tomber» ou «la fin des terroristes est proche».
Que doit-on penser quand on lit le même jour dans la presse internationale : « Assad : nous avons la certitude de gagner » et « la moitié nord du pays est entre les mains de l'opposition et le régime continue de perdre des positions-clés» ?! Deux certitudes toutefois : les civils syriens continuent de payer le prix fort de cette guerre interminable, et des crimes de guerre sont commis à la fois par l'opposition armée et par les troupes gouvernementales.
Si le régime de Bachar Al Assad tient toujours, c'est parce qu'il reçoit une aide multiforme de la part de ses principaux alliés, la Russie, l'Iran et le Hezbollah libanais. Et si l'opposition armée piétine toujours, c'est parce qu'elle est fortement divisée et que l'embargo sur les armes décrété par l'Union européenne et les Etats-Unis d'Amérique est toujours en vigueur. Visiblement l'aide financière massive en provenance du Qatar et de l'Arabie Saoudite n'est pas d'un grand secours pour l'opposition armée.
L'embargo sur les armes devait expirer à la fin de ce mois et l'opposition syrienne, le Qatar et l'Arabie Saoudite souhaitaient ardemment qu'il ne sera pas reconduit. Leur déception devait être grande lundi dernier quand les ministres des AE de l'Union européenne ont reconduit l'embargo pour trois mois encore, en l'allégeant toutefois. C'est ainsi que l'opposition aura droit à « un soutien non létal », c'est-à-dire du « matériel non offensif », ainsi qu' « une assistance technique pour la protection des populations civiles ».
A ce niveau, le déséquilibre est évident entre le régime syrien qui bénéficie de l'armement de la part de ses alliés et l'opposition qui n'a d'autre choix que de s'approvisionner chez les trafiquants d'armes. La Grande-Bretagne a tout fait pour « corriger » ce déséquilibre, mais elle n'a pu convaincre ses partenaires européens de lever l'embargo sur les armes. Même la France qui, il y a quelque temps, était pour la levée de l'embargo, semble s'éloigner de la position britannique. Peut-être la guerre du Mali est pour quelque chose dans l'évolution de la position française.
La dernière dictature emportée par le « printemps arabe » est celle de Kadhafi, mort le 20 octobre 2011. Depuis cette date, le « printemps arabe » a eu largement le temps de se transformer en « hiver islamiste », et une quantité d'armes libyennes évaluée en milliards de dollars a été pillée. L'évolution pour le moins problématique des révolutions en Tunisie, en Egypte et en Libye, et le trafic d'armes qui s'est étendu jusqu'au Mali ont bénéficié au régime syrien. Si les pays occidentaux et l'Otan se sont abstenus d'intervenir en Syrie, c'est parce qu'ils étaient convaincus de l'impossibilité de gérer une situation chaotique qu'engendrerait la chute du régime de Bachar Al Assad.
Le pillage des arsenaux accumulés par Kadhafi, s'il a eu de graves conséquences pour la Tunisie, l'Egypte, l'Algérie et surtout le Mali, il a, dans un sens, servi le régime syrien dans la mesure où ce pillage a eu un effet paralysant si l'on peut dire sur les forces qui se frottaient les mains au printemps 2011 et se préparaient à renverser la quatrième dictature arabe.
Le voisinage de la Syrie avec Israël a aussi joué un rôle dans la décision de l'Occident de ne pas intervenir dans le conflit syro-syrien. Car la chute d'un régime possédant des armes chimiques et la présence de combattants radicaux liés à Al Qaïda à proximité d'Israël sont des risques graves que ni les Etats-Unis, ni l'Union européenne ne veulent prendre la responsabilité de concrétiser. Toutes ces considérations ont joué en faveur du régime syrien qui, deux ans après le déclenchement des troubles, et en dépit des lourdes sanctions économiques imposées par Washington et Bruxelles, ce régime tient toujours et Bachar Al Assad peut affirmer sa «certitude de gagner».
La Syrie est donc dans l'impasse et l'opposition semble de plus en plus consciente de l'impossibilité de vaincre militairement. Elle est consciente aussi et surtout du calvaire interminable que vivent les populations civiles dans différentes régions du pays. C'est ce qui a poussé le président de la coalition de l'opposition, Moez Al Khatib, à entrouvrir la porte de la diplomatie en se disant prêt à négocier avec des responsables du parti Baâth au pouvoir. Il ne sera sans doute pas suivi par les radicaux, et notamment Jebhat Annousra qui représente Al Qaïda, mais la proposition de Moez Al Khatib a le mérite d'écorner un tabou en laissant entrevoir la possibilité d'un règlement diplomatique de la crise syrienne.
Après une guerre civile atroce et des dizaines de milliers de morts, il est difficile pour le président Assad de continuer à gouverner comme si de rien n'était. Selon le calendrier électoral syrien, il y a une élection présidentielle prévue en 2014. L'année prochaine pourrait offrir cette occasion de résoudre la crise syrienne à travers l'organisation d'un scrutin sous contrôle international. Cela suppose que les Syriens décident eux-mêmes du sort de leur pays et mettent un terme aux interférences des Saoudiens et des Qataris, d'une part, et, d'autre part, de renvoyer les combattants étrangers chez eux.
Cela paraît utopique, mais compte tenu des atrocités actuelles subies quotidiennement par le peuple syrien, et compte tenu des perspectives effrayantes de la désintégration du pays et des conflagrations confessionnelles qui s'ensuivent inéluctablement, il n'est pas du tout déraisonnable de s'accrocher aux solutions utopiques.


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