La Troïka au pouvoir a présenté , hier, une proposition de compromis pour sortir de la crise politique lors d'une réunion avec des représentants des organisations qui jouent le rôle de médiateurs, en l'occurrence l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (UTICA), la Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l'Homme (LTDH) et l'Ordre National des Avocats. «Nous avons présenté une proposition selon laquelle le gouvernement est prêt à démissionner mais cela doit être accompagné par un ensemble de mesures», a dit Mouldi Riahi, un représentant du Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL ou /Ettakatol) qui forme avec le mouvement Ennahdha et le Congrès pour la République le triumvirat au pouvoir. Selon lui, la nouvelle proposition ne comporte pas une démission immédiate du cabinet actuel réclamée par l'opposition. «Concerant le gouvernement actuel, il faut s'accorder sur les circonstances et les délais de sa démission», a ajouté M. Riahi, appelant par ailleurs à la reprise des travaux de l'Assemblée nationale constituante (ANC) gelés depuis début août en raison de cette crise politique provoquée par l'assassinat le 25 juillet du député Mohamed Brahmi. Le représentant d'Ettakatol a refusé d'entrer dans les détails des propositions de la Troïka «pour faciliter le dialogue et minimiser la tension et les surenchères». Le président de l'Ordre national des avocats , Mohamed Fadhel Mahfoudh, a, toutefois, indiqué que la Troïka s'est engagée à ce que l'actuel gouvernement démissionnera une fois qu'un compromis trouvé avec l'opposition sur le contenu de la Constitution, l'instance indépendante pour les élections (ISIE) et la loi électorale. Nouvelle manifestation Selon des sources proches de l'UGTT, la Troïka a appelé au démarrage d'un dialogue national au début de la semaine prochaine. Au cours de ce dialogue qui durera trois à quatre semaines, il sera question de se mettre d'accord sur le nom de la personnalité indépendante qui va diriger le futur gouvernement ainsi que sur les noms de tous ministres. Vers la fin du mois de septembre, la coalition au pouvoir devrait annoncer solennellement la démission du gouvernement La Troïka a, par ailleurs, plaidé, selon nos sources, pour la reprise des travaux de l'Assemblée constituante (ANC) dès la semaine prochaine afin de pouvoir achever la « mission constitutive » de l'assemblée le 23 octobre prochain. Ces diverses propositions seront transmises aujourd'hui à l'opposition. «Nous allons tenir une réunion avec les représentants de l'opposition pour leur présenter la proposition de la Troïka», a indiqué Houcine Abassi, secrétaire général de l'UGTT. La position de la coalition au pouvoir semble loin de répondre aux revendications de l'opposition qui réclame depuis fin juillet la démission immédiate du gouvernement et son remplacement par un cabinet non partisan. «Il reste des concessions à faire des deux côtés», a, cependant, noté M. Abassi qui semble plus que jamais favorable à une solution médiane.