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« Si le gouvernement continue à faire la sourde oreille à nos revendications, nous passerons à des moyens de lutte pacifique encore plus expressifs »
L'invité du Dimanche : Mourad Amdouni, porte-parole du Courant Populaire et député retiré
Publié dans Le Temps le 01 - 09 - 2013


Entretien conduit par Faouzi KSIBI
•Pour le parti majoritaire au sein de la Troïka, la démocratie est jetable comme le disait bien notre martyr Mohamed Brahmi, il s'en sert une seule fois juste pour accéder au pouvoir, et après, il s'en détourne pour pérenniser son pouvoir par le biais de sa mainmise sur les rouages de l'Etat.
•Nida Tounes est l'une des composantes du Front de Salut National, et partant toute déclaration émanant en dehors de ce cadre est considérée comme étant une discussion ou un avis personnel tant qu'ils ne sont pas concrétisés politiquement. Donc, jusqu'à maintenant Nida Tounes est engagé à respecter les décisions du Front, et si jamais sa position changeait de façon politique et institutionnelle, là, nous modifieront la nôtre conformément à la nature des transformations du moment.
•La liberté d'expression est, pour nous, un droit sacré et inaliénable pour tous, en ce sens que tout citoyen a le droit de s'exprimer librement sans subir de contraintes physiques ou morales. Partant, ce qui s'est passé en Egypte était un mouvement d'émancipation populaire qui était protégé par l'armée qui n'a pas conservé le pouvoir mais l'a remis entre les mains des civils pour leur permettre de gouverner.
•La Syrie fait l'objet d'agressions de la part des impérialistes et des sionistes qui veulent l'anéantir et causer la ruine de nos frères syriens. C'est vrai qu'on a des différends avec ces régimes arabes auxquels s'attaquent ces forces ennemies, mais la question n'est pas là, le conflit n'est pas politique, il est national et existentiel : soit on est avec la souveraineté nationale, soit on est du côté du colonisateur.
Il formait avec le martyr Mohamed Brahmi un duo dont l'intarissable et infatigable voix qui résonnait toujours plus fort dérangeait plusieurs, les oppositionnels comme les anciens partenaires. Et comme ils ne savaient pas faire de concessions et qu'ils étaient intransigeants vis-à-vis des questions de principe, ils ont pris la décision, avec les camarades qui étaient de leur bord et convaincus de la thèse qu'ils défendaient, de rompre avec leurs ex- compagnons et de fonder leur propre parti, là où ils pourraient développer, librement et sans contrainte aucune, leurs vraies positions, celles qu'ils ont, toujours, adoptées. C'est sur cette question, celle de la commémoration du quarantième jour de leur grand martyr et d'autres se rapportant aussi bien à la scène locale qu'internationale qu'a porté la discussion avec notre invité.
-Le Temps : où en sont vos préparatifs pour la célébration du quarantième jour de l'assassinat du martyr Mohamed Brahmi ?
-M Amdouni : nous avons mis en place un comité constitué de la jeunesse du Courant Populaire et conçu un programme que nous avons présentés, par la suite au Front Populaire avec lequel nous nous sommes mis d'accord à constituer des comités mixtes qui se sont déjà mis au travail jeudi dernier. Le programme définitif sera annoncé dans une conférence de presse qui sera donnée mercredi prochain à 11h du matin à l'hôtel Africa. L'endroit de cette commémoration sera la place du Bardo après une marche militante et populaire massive, et il y a d'autres détails que nous communiquerons plus tard. Parallèlement à ces manifestations, la famille du martyr organisera, le 6 du mois, c'est-à-dire la veille, une commémoration traditionnelle à son domicile.
-Est-ce que vous avez arrêté une date pour la tenue du congrès constitutif de votre parti tant souhaité par votre ex- coordinateur général?
-Lors de la rencontre du 7 juillet, qui constitue le support de notre action militante, les cent personnes présentes ont formé le secrétariat général et désigné un comité qu'ils ont chargé de gérer les affaires du parti et d'entreprendre les préparatifs relatifs à la réalisation de son congrès constitutif. L'assassinat de notre coordinateur général nous a donné des ailes et a redoublé notre volonté et notre détermination à réaliser ce congrès et qui sera le meilleur cadeau qu'on pourrait offrir à notre grand martyr qui a consenti des sacrifices énormes pour que ce projet, qu'il échafaudait et dont il était l'un des principaux artisans, voie le jour. Après l'ouverture de notre siège central, là, nous allons installer des coordinations sur l'ensemble du territoire national, c'est-à-dire dans toutes les régions du pays, et c'est quand on aura achevé cette tâche, qu'on tiendra le congrès constitutif de notre parti.
-On entend encore des voix s'élever pour dénoncer ce qu'elles appellent le coup d'Etat d'Egypte. Est-ce que vous partagez ce jugement?
-La liberté d'expression est, pour nous, un droit sacré et inaliénable pour tous, en ce sens que tout citoyen a le droit de s'exprimer librement sans subir de contraintes physiques ou morales. Partant, ce qui s'est passé en Egypte était un mouvement d'émancipation populaire qui était protégé par l'armée qui n'a pas conservé le pouvoir mais l'a remis entre les mains des civils pour leur permettre de gouverner. En fait, c'étaient les frères musulmans qui ont provoqué cette effusion de sang en introduisant des armes dans les sit-in de Rabâa et Ennahdha transformant ainsi ces endroits en vraies casernes. On implore la divinité pour qu'elle épargne l'Egypte et la préserve contre toute ingérence étrangère d'autant que les frères sont accusés d'avoir comploté, pendant leur règne, contre sa sûreté et sa souveraineté nationales. C'est pourquoi toute partie s'opposant à la volonté populaire ne défend pas la légitimité mais prend le parti de ces derniers, qui font partie intégrante de l'organisation internationale des frères musulmans qui entretiennent des rapports avec les cercles sionistes et projettent, donc, de diviser les pays arabes et d'anéantir leurs richesses nationales.
-Certains pensent que devant l'obstination affichée par Ennahdha et ses partenaires, le scénario égyptien est inéluctable pour la Tunisie. Etes-vous de cet avis ?
-Je ne souhaite pas un tel drame à notre cher peuple pacifiste qui n'a pas l'habitude des armes et des actes violents et terroristes, et j'espère de tout mon cœur que la transition démocratique sera fluide et sans heurts. Si nous sommes arrivés à cette situation d'insécurité, si les Tunisiens éprouvent des appréhensions et des inquiétudes relativement à leur présent et futur, c'est à cause de l'attitude du gouvernement qui a fourni une couverture politique aux terroristes qui ont pu entasser les armes et s'épanouir pour devenir, enfin, aussi menaçants. Pour le parti majoritaire au sein de la Troïka, la démocratie est jetable comme le disait bien notre martyr Mohamed Brahmi, il s'en sert une seule fois juste pour accéder au pouvoir, et après, il s'en détourne pour pérenniser son pouvoir par le biais de sa mainmise sur les rouages de l'Etat. Et c'est dans ces conditions de partialité totale qu'il veut organiser des élections qui seraient du sur mesure, en d'autres termes, il met les Tunisiens devant une alternative, exactement comme le faisait Ben Ali, en les invitant à choisir entre la sécurité et la démocratie, ce qui est, en réalité, une contrainte déguisée les poussant à sacrifier la seconde pour la première.
-Quel est le scénario que vous avez préparé pour riposter au cas où le gouvernement ne démissionnerait pas au bout de la semaine « Errahil » ?
-Nous allons passer, maintenant, à la semaine décisive où nous allons trancher définitivement avec cette question qui n'a que trop duré. L'amorce de cette action sera pour la nuit du 7 septembre à l'occasion de la commémoration du quarantième jour du martyr Mohamed Brahmi. Si le gouvernement continue à faire la sourde oreille à l'égard des revendications des députés de l'opposition retirés et de notre peuple, nous ferons appel à des moyens de lutte pacifiques encore plus expressifs et plus assourdissants et qui seront annoncés en temps opportun. Ce qui est sûr c'est que les députés qui se sont conciliés avec leur peuple à une phase de militantisme déterminante dans son histoire n'éprouveront aucune difficulté à trouver des mécanismes de militantisme évolués et civilisés.
-Comment vous interprétez l'appel de Ghannouchi au soutien étranger pour faire réussir le modèle démocratique tunisien comme il le prétend ?
-Une attitude pareille venant de ceux qui appellent à l'effusion de sang et au lynchage des Tunisiens comme l'a exprimé Sahbi Atig, ne nous surprend aucunement. Cet appel constitue une atteinte à la souveraineté nationale, chose qu'on refuse catégoriquement bien qu'on ait aimé identifier ces parties avec qui ils collaborent et qui veulent jouer des rôles de premier ordre dans notre pays. Ceux qui leur font appel ne sont en fait que des outils à leur service, ils sont l'image de la colonisation et non pas des citoyens libres dotés de volonté et qui respectent celle de leur peuple, l'auteur de la Révolution du 17décembre/14 janvier dont les buts sont bien clairs et s'opposent foncièrement à cet agenda étranger.
-Cet appel sera-t-il entendu selon vous ?
-Je pense qu'il ne s'agit pas d'un appel mais d'une complicité qui s'est déjà vérifiée au niveau de leur exercice du pouvoir et dont les indices se sont manifestés avant les élections où le parti de la majorité s'est appuyé sur des forces étrangères auxquelles il a présenté des promesses et des concessions et essayé de faire dévier la révolution pour servir leurs intérêts. C'est pourquoi je considère, personnellement, que ce parti applique un agenda étranger pour préserver les avantages des forces impérialistes, les alliées du sionisme. Donc, le soutien politique qu'il présente à ces parties étrangères afin de les aider à s'ingérer dans les affaires internes de la Tunisie et de la Syrie constitue une trahison de la révolution.
-Comment commentez-vous le rapprochement entre Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi ?
-On est convaincu du fait que chaque parti a le droit de conclure des alliances et coordonner ses positions avec les autres parties. Toutefois, Nida Tounes est l'une des composantes du Front de Salut National, et partant toute déclaration émanant en dehors de ce cadre est considérée comme étant une discussion ou un avis personnel tant qu'ils ne sont pas concrétisés politiquement. Donc, jusqu'à maintenant Nida Tounes est engagé à respecter les décisions du Front, et si jamais sa position changeait de façon politique et institutionnelle, là, on modifierait la nôtre conformément à la nature des transformations du moment.
-La question d'incrimination de la normalisation avec le sionisme n'est pas encore tranchée avec Ennahdha mais aussi avec certains de vos actuels partenaires au sein du FSN. Comment comptez-vous résoudre cette polémique ?
-Malheureusement, Le mouvement Ennahdha a fait de ce slogan, qui était l'un de ceux de la révolution, un pur commerce, puisqu'il est allé jusqu'à démissionner de la Haute Instance de Iyadh Ben Achour à cause de la présence en son sein de pro-sionistes comme il le soutenait. Puis, il a opéré un revirement à 180 degrés concernant cette question de principe. Cela s'est vérifié quand j'ai déposé le projet de l'article 27 incriminant la normalisation avec cette entité dans le cadre de la commission des droits et libertés de l'ANC où on a œuvré à trouver un mécanisme flagrant pour s'en débarrasser. C'était la position des dirigeants de la Troïka et quelques autres se trouvant en dehors de cette enceinte qui refusaient catégoriquement l'insertion de cette incrimination dans la constitution. Leur hostilité à ce projet était telle que des symboles politiques parmi lesquels certains qui sont dans le pouvoir m'ont envoyé des menaces claires et expresses estimant que mon insistance à faire passer ce projet reflétait ma détermination à saboter les activités du gouvernement et ses alliances étrangères. Ces parties ont même parlé de grandes pressions exercées sur eux en vue de ne pas constitutionnaliser l'article 27. Je suis persuadé que ce combat mettra à nu ces gens-là qui marchandent avec la question palestinienne et dont la plupart ont intégré celle-ci dans leurs programmes électoraux pour mendier des voix auprès des électeurs. Elle est notre cause centrale, celle de la nation arabe et non pas celle de quelques mouvances ou quelques groupes y compris les palestiniens, ce qui veut dire que même si l'incrimination n'est pas insérée dans la future constitution, le peuple tunisien saura se défendre, il est assez conscient pour empêcher la normalisation avec le sionisme sur le terrain. On mise sur son patriotisme et son militantisme.
-Donc, la prochaine affiche de la polémique sera autour de l'incrimination de la normalisation avec le sionisme ?
-Effectivement, c'est une lutte qui met aux prises les forces patriotiques et militantes, d'un côté, et les forces soumises aux injonctions étrangères qui courent après des intérêts partisans en contrepartie du renoncement à cette réclamation nationale, de l'autre. Mais l'histoire ne pardonnera pas et le peuple tunisien leur infligera le châtiment qu'elles méritent.
-Est-ce que vous considérez que le parti Ettakatol pourrait faire évoluer sa position et franchir le pas souhaité par l'opposition, à savoir le retrait de ses ministres de la Troïka ?
-La politique nous a appris qu'il ne faut pas rendre des jugements sur la base de simples suppositions ou de déclarations d'intentions s'inscrivant dans le cadre de l'amélioration des conditions des négociations et essayant de faire croire au peuple qu'il existe une volonté indépendante que ce soit au sein de Ettakatol ou du CPR, alors qu'en réalité elle émane des décisions prises par le conseil de la choura du mouvement Ennahdha. Par voie de conséquence, si Ettakatol prenait la décision de retirer ses ministres, on considérerait cela comme étant un pas positif et un point de départ pour le dialogue politique avec ce parti ayant ses particularités. Mais si la situation se poursuit et reste telle qu'elle est, là, on comprendra sa position comme une manœuvre s'insérant dans le cadre d'une répartition des rôles qui nous rappelle l'initiative de Hamadi Jebali suite à l'assassinat de Chokri Belaid. En l'absence d'une réalisation effective, je crois que la position de Ettakatol ne fait que gagner du temps en recourant à des négociations marginales loin du but central. J'attends de ce parti qu'il se libère de la dépendance totale vis-à-vis de Ennahdha, d'exprimer sa personnalité politique moderniste qu'on conçoit et qu'on a, toujours, conçue et de rompre effectivement avec le projet des frères qui dévient de la voie révolutionnaire et des revendications populaires. Si Ettakatol rectifiait sa position dans ce sens, nos bras seraient tendus et le dialogue entre nous pourrait, à ce moment-là, s'instaurer sur des bases solides.
-Est-ce que les dirigeants du Front Populaire prennent les précautions qui s'imposent après l'assassinat de deux des leurs?
-Tout d'abord, ce n'est pas un hasard si les dirigeants de notre front sont visés, s'ils le sont c'est parce qu'ils élèvent la voix pour défendre les intérêts des masses populaires avec lesquelles ils sont en symbiose parfaite. On reçoit régulièrement des menaces de mort qu'on ne déclare pas, le plus souvent, pour éviter de faire le jeu des terroristes qui veulent terroriser les gens, semer et répandre la culture de la terreur. On continue notre combat en toute liberté et avec le même esprit et la même détermination, car on est persuadé que la vraie protection est celle de nos compatriotes, au sein des partis comme en dehors, qui n'épargnent aucun effort pour nous protéger. Bien qu'on prenne au sérieux ces menaces après l'assassinat de deux de nos militants, on dit à ceux qui espèrent nous terroriser que, depuis qu'on s'est engagé dans la lutte politique, on savait très bien que le tribut du vrai militantisme c'est nos vies, c'est notre sang, c'est nos âmes qui ne sont pas plus chers que ceux des deux martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi. Notre réponse à ces lâches assassins c'est que nous resterons les voix libres de ce peuple quelques soient leurs menaces, on sera toujours là même s'ils nous découpent en morceaux. Nous vaincrons, nous vaincrons, nous vaincrons ! Grâce à la volonté de Dieu, tout d'abord, et à celle de notre grand peuple, ensuite.
-L'Etat tunisien vient de condamner toute attaque militaire contre la Syrie ? Est-ce qu'il s'agit là d'une position de principe ou bien d'un pur calcul politique ?
-La Syrie fait l'objet d'agressions de la part des impérialistes et des sionistes qui veulent l'anéantir et causer la ruine de nos frères syriens. C'est vrai qu'on a des différends avec ces régimes arabes auxquelles s'attaquent ces forces ennemies, mais la question n'est pas là, le conflit n'est pas politique, il est national et existentiel : soit on est avec la souveraineté nationale, soit on est du côté du colonisateur. L'autorité politique en Tunisie a offert une couverture politique pour qu'on assène des coups meurtriers à nos frères en Syrie à travers l'invitation et l'accueil qu'elle a réservés aux forces colonisatrices et à celles de la trahison nationale et par le biais des facilités accordées aux terroristes qui se rendaient en Syrie pour tuer notre peuple arabe dans ce pays. On fait assumer la responsabilité historique à cette autorité qui a transformé la Tunisie en un pays qui héberge le terrorisme et qui s'inscrit aux antipodes du mouvement de résistance soufflant sur la région. C'est un gouvernement traître et collaborationniste, qui tue la victime et participe à ses funérailles, que le peuple jugera tôt ou tard.


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