• Les Tunisiens de plus en plus malheureux Atmosphère morose, gagnée par la lassitude et la consternation d'une population angoissée, à laquelle les discours tenus ne portent plus et n'apportent rien de concret. Les tensions politiques n'arrivent toujours pas à surmonter leurs divergences et à transcender l'événement pour trouver un consensus qui puisse mettre tous les belligérants d'accord. Ajouté à cela les difficultés économiques et sociales et la nouvelle donne nébuleuse du terrorisme qui guettent le peuple tunisien, sont derrière cet état d'âme. Preuve à l'appui, le dernier rapport de l'ONU publié cette semaine, classant les pays selon le degré de bonheur de leurs populations, classe la Tunisie à la 104ème place après le Maroc, l'Algérie, la Libye et le Zimbabwe et juste avant l'Irak et la Serbie. Ledit classement évalue le degré de bonheur de 156 pays sur une échelle de 0 à 10 selon 6 critères ou indicateurs de base retenus à savoir : le PIB par habitant, l'espérance de vie, la générosité, l'état de la corruption, la possibilité d'avoir quelqu'un sur qui compter et le sentiment de liberté pour faire des choix. La Tunisie obtient un score de 4,826/10. 60 pays ont vu leur bonheur augmenter contre 41 régressions. La Tunisie figure parmi la liste des pays qui ont reculé dans le classement mondial (dans sa deuxième édition). Les pays nordiques et scandinaves sont les plus heureux au monde. Le Danemark, la Norvège, la Suisse, les Pays-Bas et la Suède monopolisent ainsi les premières places du classement de l'ONU. Ceci dit, ce rapport contredit le classement de Happy Planet Index publié l'année dernière qui considérait la Tunisie parmi les pays où il y aurait plus de bien-être durable en Afrique et où il fait très bon vivre. Même si l'indice HPI ne prend pas en considération plusieurs indicateurs déterminants et se limite à trois critères à savoir : l'espérance de vie moyenne, le respect de l'environnement et la perception subjective du bien-être par les habitants, les Tunisiens s'en passent largement de rapports ou d'études internationales pour connaître le degré de leur bonheur. Un bonheur devenu difficile à atteindre ou à réaliser tel un mirage s'évanouissant sur les dunes désertiques.