Oyez, oyez braves gens ! Nous sommes dans un Etat de droit. Hier, avec l'arrestation - impromptue - et très chevaleresque, du journaliste Zied El Hani, une autre digue vient de sauter. Devinez laquelle ? Que c'est beau la démocratie, qu'elle est gratifiante la liberté d'expression sous nos douces latitudes, et ô combien apaisant, le climat de libertés nouvelles, que nos nouveaux « maîtres » qu'ils soient bénis jusqu'à l'éternité, n'ont de cesse d'installer dans ce pays, qui se pâme d'un bonheur, mais alors inouïe !, que d'autres nations qui ne connaissent pas notre félicité, nous envient. Bref, H.E.U.R.E.U.X. Nous sommes heureux, et l'on vient de nous offrir, sur un plateau d'argent, une énième raison pour que ce bonheur perdure. Vice de forme ? Allons, donc. Depuis l'école, monsieur De La Fontaine, ne nous serine-t-il pas que « la raison du plus fort… » et tutti quanti ? Voilà ce que c'est que d'avoir séché les bancs de l'école. On ne retient pas la leçon. Et celle-là est capitale, histoire de ne pas tomber de haut. République bananière ? Non… Ne dites surtout pas que vous avalez ces couleuvres. Nous sommes dans un Etat de droit, en phase de « transition » démocratique. Ça ne passe pas ? ça passe mal ? Passez votre chemin et ne vous mêlez pas de ce qui ne vous regarde que trop. Décidément, vous n'êtes jamais content. Sami Fehri est, enfin, libre, non ? Bon, alors, comme la nature a horreur du vide, la septième face du dé est tombée cette fois-ci pile-poil sur Zied El Héni. El alors, on s'amuse quoi…. Il n'y a pas de raison. Il paraît même qu'ils n'y sont pas allés de main morte. Avec une infinie douceur. Nous sommes, en démocratie, ne l'oubliez jamais. Remisez vos contestations au vestiaire, et respirez, respirez… Vous n'êtes pas, nous ne sommes pas… ils ne sont pas encore sortis de l'auberge…