Les Tunisiens appréhendent avec anxiété la réponse des partis politiques aux parrains du dialogue national (UGTT, UTICA et Conseil de l'Ordre des avocats) quant à l'approbation ou non de la feuille de route pour une sortie de crise qui leur a été soumise. Le Quartette, nullement découragé par l'échec de sa première initiative met une nouvelle fois la classe politique et particulièrement la Troïka au pouvoir devant leurs responsabilités nationales à un moment où le pays traverse une crise aiguë, peut-être la plus grave de son histoire moderne. Il s'agit d'une urgence avant qu'il ne soit trop tard et avant que les vents de la discorde n'anéantissent tout espoir d'union nationale face aux défis économiques, sociaux, culturels et aux dangers sécuritaires, dont en premier lieu l'hydre du terrorisme. La solution semble aujourd'hui à portée de main à condition qu'il y ait la volonté et le courage politique qu'exige la conjoncture. Le temps des occasions perdues est révolu. La classe politique, gouvernants en tête, doivent, en être conscients avant de subir la foudre d'un peuple éreinté, à bout de souffle et désenchanté par la déviation de la révolution de sa trajectoire. On parle de l'initiative de la dernière chance, celle qui pourrait garantir une fin tranquille de la période transitoire et assurer un déroulement sans heurts des échéances électorales. Tout dépend des politiques. Sont-ils prêts pour le consenus, pour le compromis ? Des échos favorables permettent l'espoir. Plusieurs partis politiques, au sein de la Troïka même, annoncent leur adhésion, sauf le parti Ennahdha qui émet des réserves. Il est clair que l'aile dure du parti ne compte pas lâcher prise, mais pour combien de temps encore ?