La scène politique tunisienne observe une relative accalmie après une période de grande turbulence, de haute tension et de déviations dangereuses caractérisées par l'émergence de la violence et de la radicalisation de l'agitation sociale. Cette situation, paraissant incontrôlable par moments, plongeaient la majorité des Tunisiens dans l'inquiétude et la peur de lendemains incertains. Cette peur hante encore les esprits et suscite des interrogations sur le parcours d'une révolution censée changer la vie du citoyen et sur le bilan d'un gouvernement issu des urnes pour instaurer la démocratie, garantir la justice et améliorer les conditions de vie du peuple.
Est-ce le désenchantement, la désillusion ? Pas nécessairement. Le Tunisien, malgré les difficultés qu'il endure, garde un espoir à la hauteur des objectifs véhiculés par la Révolution. Et même si la confiance en ses hommes politiques s'étiole, il se dit que le pays est encore capable de sortir du gouffre et de réorienter sa trajectoire sur les rails de la démocratie, de la justice et de la liberté. La classe politique, Troïka en tête, est dans le collimateur. Elle doit réussir sous peine de courroux populaire.
Et pour cela elle doit faire preuve de grande responsabilité nationale. Aux gouvernants, en premier, de bannir tout retour aux vieux démons des tentations hégémonistes, et à toute la classe politique d'écarter les calculs partisans étriqués et les discours incendiaires incitant à la haine et à la sédition.
Pour que le semblant d'accalmie actuel ne soit pas de courte durée et pour que les prochaines échéances électorales soient de véritables fêtes à l'instar de ce qui se passe dans les vieilles démocraties.