Le problème de la surcharge dans les résidences universitaires est signalé malgré l'existence de plusieurs foyers universitaires. La demande dépasse l'offre. L'université tunisienne dispose de 342 foyers, avec une capacité d'accueil de 80 mille étudiants. Tous les ans des milliers d'étudiants orientés vers des écoles et des universités loin de leur ville de résidence, se voient contraints de passer par la case foyer. Les anciens locataires doivent systématiquement aller louer dans des foyers privés ou chez des particuliers. Il en résulte des pressions sur certains foyers. C'est le cas du foyer universitaire d'El Mrazgua à Nabeul. Cet établissement comme nous le précise son directeur Abdelhamid Ben Yalaan accueille chaque année 1500 étudiants dont 1200 filles. Mais il fait face à un afflux de demandes depuis quelques années: le nombre de dossiers augmente de 10 à 15 % par an ! Verdoyant, très agréable, ce domaine estudiantin offre une image de qualité similaire à celle des campus anglo-saxons qui attire plus que jamais. Toutefois ce foyer connait une pression qui pèse sur les épaules de l'administration et de son personnel. « Cette année affirme M Yalaan nous étions contraints à fermer une moitié du foyer pour maintenance et entretien. Le résultat on s'est retrouvé avec moins 300 lits. Les cas sociaux ont été les plus affectés. Notre foyer demeure toujours le plus sollicité par les nouveaux bacheliers et, par conséquent, la pression en matière d'hébergement dans cet établissement est devenue plus forte. Nous sommes entourés de six institutions universitaires qui accueillent 10.000 étudiants. Faute de lits disponibles, les étudiants se livrent déjà à une course contre la montre à la recherche d'un petit appartement, ou encore d'un lit dans un foyer privé. A Nabeul, nous disposons de deux foyers universitaires privés qui sont soumis à un contrôle rigoureux de la part d'un comité relevant de l'ONOU et spécialisé dans l'hébergement privé qui vérifie la mise en application des recommandations et critères inscrits dans le cahier des charges, et notamment l'existence des facteurs indispensables à l'hébergement, et le respect des normes d'hygiène et de sécurité. Mais ces foyers impliquent des charges supplémentaires pour l'Etat. Face au nombre croissant d'étudiants, l'office des œuvres universitaires pour le Nord compte aménager d'autres foyers et là se pose le problème de terrain surtout que la spéculation foncière bat son plein dans cette ville universitaire. Généralement, le ministère de l'Enseignement Supérieur autorise les étudiants de première année résidant à trente kilomètres ou plus de leurs campus à utiliser les résidences universitaires publiques gratuites. Ce service est disponible pendant deux ans pour les étudiantes et un an pour leurs collègues masculins. Le problème va se poser encore avec les étudiantes qui bénéficieront d'un prolongement à 3 ans du droit à l'hébergement universitaire ». A part Nabeul, cette grande pression touche particulièrement Le Kef, Sousse, Monastir et Gabès en raison de l'absence d'espaces permettant d'y aménager des foyers universitaires. Les jeunes, qui n'ont pas le droit à une chambre au foyer universitaire trouvent du mal, en effet, à dénicher à Nabeul où à Hammamet un bon studio à prix modéré en tant qu'espace d'hébergement approprié. Les propriétaires affichent des prix inabordables (300 à 400 dinars le mois) ne tenant pas compte de la capacité financière de certains étudiants aux revenus limités. Ceci dit, ce problème d'hébergement demeure posé. Trop de pression s'abat sur nos cités malgré les efforts de l'ONOU afin de répondre à la demande croissante de l'hébergement en offrant les meilleurs services aux étudiants.