Si l'orientation a focalisé l'attention des nouveaux bacheliers durant la dernière période, la problématique de l'hébergement reste le principal casse-tête des étudiants à la veille de chaque rentrée. La recherche d'un hébergement décent est devenue la problématique majeure des étudiants à chaque rentrée universitaire. C'est aussi la source du principal tracas financier pour la majorité parmi eux. Certes, ils peuvent bénéficier du soutien de l'Office National des Œuvres Universitaires « ONOU » pour leur première année (deux ans pour les filles) et s'offrir l'hébergement pour un prix symbolique. Or, les études universitaires durent plus de quatre ans et la majorité des étudiants se trouve dans la nécessité de louer dans un foyer privé ou de s'installer à leur propre compte. Une telle obligation (il ne s'agit pas d'un choix) leur coûte les yeux de la tête et ne parvient que rarement à leur donner satisfaction. D'ailleurs, la majorité des étudiants considère que le logement est leur principal casse-tête et que c'est un problème qui risque d'affecter leurs résultats.
Les limites de capacité à l'ONOU Du côté de l'ONOU, on affirme que l'on fait son possible pour garantir l'hébergement à la totalité des nouveaux bacheliers qui en expriment le désir. L'infrastructure disponible permet, en outre, d'accorder aux filles une année supplémentaire. Par ailleurs, les structures de l'ONOU donnent annuellement des suites favorables à des centaines de cas sociaux. Mais, l'on affirme, aussi, que le logement universitaire coûte cher aux contribuables et que des millions de dinars sont affectés à ce poste comptable dans l'objectif de garantir aux étudiants les conditions d'un bon premier contact avec l'université : « l'université compte actuellement près de quatre cent mille étudiants. Près de la moitié poursuit ses études loin de ses bases et est touché par le problème du logement. Or, cette grande expansion de l'université n'a pu être relayée par l'infrastructure mise à la disposition de l'ONOU. Donc, on s'est limité à garantir la prise-en charge de l'hébergement lors de la première année des études universitaires pour mettre l'étudiant dans le bain. », affirme-t-on. Il poursuit : « les foyers universitaires privés font des efforts pour répondre à la demande. Mais, il est vrai que leurs prix ne sont pas à la portée de tous les étudiants. Surtout si l'on est habitué aux coûts symboliques pratiqués par l'ONOU. »
Les soucis des étudiants Le problème majeur des étudiants est, certes, l'obtention d'un lit dans un foyer universitaire public. Ceci leur évite des dépenses supplémentaires et leur fait gagner un temps précieux. En effet, tous les foyers universitaires sont reliés par des navettes spéciales aux établissements supérieurs. Donc, les étudiants parviennent à rallier rapidement leurs cours. Le foyer universitaire public permet de faire gagner du temps et de l'argent aux étudiants. Cette préférence n'empêche pas que les étudiants aient des réclamations à faire et souhaitent qu'on améliore les conditions dans les foyers. Maroua, étudiante en médecine et résidente l'année dernière au Bardo explique : « Ce n'est pas normal qu'il n'y ait pas d'eau chaude pendant l'hiver et que le chauffage central soit en panne durant toute l'année universitaire. Les foyers ne disposent pas de kitchenettes équipées où les étudiants peuvent cuisiner. Donc, comment vous voulez que les étudiants n'utilisent pas des réchauds électriques ? ». Sa collègue Rania, étudiante à l'IPEST de la Marsa poursuit : « Nous faisons des 35 heures par semaine et nous devons travailler en plus cinq heures par jour au moins pour être à jour. Pourtant, il nous est arrivé de rester plus d'une quinzaine de jours sans eau chaude. Est-ce normal ? ». D'autres étudiants soulèvent des problèmes d'un autre ordre : « les grandes décisions concernant la gestion des foyers universitaires doit se prendre par les étudiants eux-mêmes. Le rôle des comités des foyers ne doit pas se limiter aux réclamations concernant les douches et l'eau chaude. La concertation doit être de mise. Dommage que malgré le fait que toutes les orientations de rénovation dans l'université à l'échelle internationale parlent d'autogestion, le centralisme se renforce chez nous. Les étudiants n'ont pas la possibilité d'exprimer leurs avis, même à propos de la gestion d'un foyer. »