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«Oui pour le dialogue national, mais à nos conditions»
Conférence de presse d'Ennahdha en l'absence suspecte de son leader
Publié dans Le Temps le 24 - 09 - 2013

*Diabolisation de tous ceux qui ne sont pas d'accord avec le modèle démocratique nahdhaoui
* Flèches acérées à l'endroit du Quartet
Marquée par l'absence de son président Rached Ghannouchi, au rendez- vous, la conférence de presse tant attendue, donnée, hier, à Tunis, par le mouvement Ennahdha, n'a apporté aucun changement notable dans la position du parti au pouvoir envers la feuille de route proposée , le 17 septembre, par les parrains du dialogue national pour sortir de la crise politique aigüe dans laquelle se débat la Tunisie, depuis deux mois.
Trois grands ténors ont été chargés de la pénible tâche, le coordinateur général d'Ennahdha et son vice président, Abdelhamid Jlassi, et deux membres du bureau politique, l'ancien ministre des Affaires étrangères, Rafik Abdesselem, et Lajimi Lourimi.
Mêmes conditions
Mais tout en réaffirmant de nouveau la position de leur parti, les trois responsables ont plaidé pour une reprise immédiate du dialogue national et des consultations politiques entre les protagonistes, afin de parachever le peu de chemin qui reste pour parvenir au consensus recherché, selon eux. Car, pour eux et pour Ennahdha, le dialogue national a été fécond et porté des fruits .
Autant dans leurs déclarations préliminaires que dans leurs réponses aux questions des journalistes, les trois responsables se sont appuyés sur les déclarations et communiqués rendus publics, par Ennahdha, au cours de ces trois derniers jours, notamment les déclarations du 20 et 21 septembre, en ce qui concerne sa position envers l'initiative des quatre organisations parrainant le dialogue national, engagée depuis près de deux mois, pour régler la crise, et la feuille de route du 17 septembre, qui l'a couronnée.
Ces parrains du dialogue national sont l'Union générale tunisienne du travail, UGTT, l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat, l'UTICA, l'Ordre national des avocats et la Ligue tunisienne de défense des droits de l'homme.
Ainsi, les trois responsables ont réitéré l'attachement du mouvement Ennahdha au dialogue en tant que seule voie idoine pour sortir de la crise, son adhésion à l'initiative quadripartite et son acceptation de la feuille de route qui en a émané, sous certaines conditions, encore que le communiqué du 20 septembre parle d'une acceptation inconditionnelle.
Le désaccord
Tous les protagonistes, qu'il s'agisse des partis de la Troika au pouvoir ou des partis se réclamant de l'opposition, ainsi que les parrains du dialogue national, ont accepté que l'Assemblée nationale constituante continue d'assumer ses fonctions, en axant ses travaux sur l'adoption de la nouvelle constitution, la mise en place de l'Instance supérieure indépendante des élections, la nouvelle loi électorale, dans un délai de quatre semaines, comme le stipule la feuille de route.
Le différend, comme tout le monde le sait maintenant, s'articule autour de la démission du gouvernement actuel et son remplacement par un gouvernement de compétences apolitique, présidé par une personnalité nationale indépendante et composé de personnalités indépendantes et compétentes, chacune dans le domaine de sa spécialité. La feuille de route, avec la bénédiction des partis de l' opposition qui l'ont acceptée dans son intégralité, préconise qu'une fois la feuille de route acceptée par les divers protagonistes, le gouvernement actuel s'engage à démissionner dans un délai de trois semaines pour être remplacé par le gouvernement apolitique, formé d'un commun accord.
Or, le mouvement Ennahdha demande que le gouvernement actuel ne soit destitué et remplacé par le gouvernement apolitique qu'après l'achèvement des missions constituantes dévolues à l'Assemblée constituante, à savoir l'adoption de la nouvelle constitution, la mise en place de la nouvelle loi électorale et de l'Instance indépendante des élections qui fixe, aussitôt, une date précise pour les prochaines élections.
Sur un autre plan, dans le point de presse, les responsables d'Ennahdha ont clairement indiqué que le prochain gouvernement sera un gouvernement chargé d'organiser les élections et ils n'ont pas parlé d'un gouvernement bénéficiant de tous les pouvoirs comme le réclame la feuille de route quadripartite et les partis de l'opposition qui l'ont acceptée.
Diligence
A cet égard, Abdelhamid Jlassi a insisté sur le souci d'Ennahdha d'achever, le plus vite possible, la période de transition par l'adoption de la nouvelle constitution et l'organisation d'élections libres et démocratiques à même de doter le pays d'institutions permanentes.
Il a ajouté que les consultations politiques des deux derniers mois ont enregistré de bons résultats dans le rapprochement des points de vue, ajoutant : « nous avons espéré voir les organisations parrainant le dialogue national et auteurs de la feuille de route du 17 septembre, lors de leur conférence de presse du samedi 21 septembre, reconnaitre ce succès et fixer une date pour l'engagement des discussions en vue de se mettre d'accord sur les détails qui restent, mais, nous avons été choqués de voir la conférence de presse se transformer en procès d'Ennahdha en l'accusant d'avoir fait capoter l'initiative ».
A cet égard, les trois responsables d'Ennahdha ont estimé que leur mouvement a présenté de nombreuses concessions afin de trouver une solution de compromis qui satisse toutes les parties, malgré le mécontentement suscité par ces concessions chez les militants du parti. Cependant, Ennahdha a préféré céder à l'appel du devoir national et œuvrer dans le sens de l'intérêt national.
Ils ont souligné qu'Ennahdha est avec le dialogue et le consensus concernant la gestion des affaires du pays et l'achèvement, au plus vite, de cette période transitoire à travers l'organisation d'élections générales, après l'adoption de la nouvelle constitution, la mise en place de l'Instance indépendante des élections et de la loi électorale dans un délai de trois semaines. Elle soutient le maintien de l'Assemblée constituante avec ses pleins pouvoirs, ainsi que la formation d'un nouveau gouvernement indépendant dont les membres ne se présenteront pas aux prochaines élections et ce, d'un commun accord. Ce nouveau gouvernement, après avoir obtenu la confiance de l'Assemblée constituante, remplacera le gouvernement actuel , une fois qu'il aura été procédé à l'adoption de la constitution, la mise en place de l'Instance indépendante des élections, de la loi électorale et la fixation de la date des prochaines élections générales.
Rejet de la logique de l'escalade
Abdelahamid Jlassi a exprimé le rejet de son mouvement des menaces d'escalade et d'aggravation de la crise proférées par diverses parties en guise de réponse à la position du mouvement Ennahdha, sous prétexte de la contraindre à accepter la feuille de route, affirmant que l'escalade ne contribue pas à résoudre la crise.
Il a ajouté : « nous avons des craintes et appréhendons que par de pareilles attitudes, ces parties ne conduisent le pays à l'inconnu. Aussi, nous voulons être tranquillisés et désirons que des élections nouvelles soient organisées dans quatre à cinq mois et nous appuyons l'adoption de toutes les mesures indispensables afin de garantir la transparence de ces élections ; nous lançons également un appel aux parrains du dialogue national pour être neutres et se tenir à une distance égale des protagonistes ».
Pour sa part, Ajmi Louirimi a indiqué que les parrains du dialogue ne veulent pas se présenter comme des neutres, et refusent de jouer uniquement le rôle de médiateurs car ils se présentent comme auteurs d'une initiative et partie prenante dans l'affaire. Il a appelé toutes les parties à assumer leurs responsabilités car, dit-il « notre pays ne supporte pas la confrontation et la division » , ajoutant que ceux qui croient que la solution réside dans l'éloignement d'Ennahdha et sa mise à l'écart font de faux calculs.
Il a estimé, que pour Ennahdha, le dialogue national engagé à l'initiative des quatre parrains, n'a pas échoué, et qu'il a porté des fruits. « Aussi, nous sommes avec la reprise du dialogue, dans les plus brefs délais et même tout de suite, s'il le faut », a-t-il dit.
Garanties
Rafik Abdesselem a mentionné les nombreuses concessions faites par Ennahdha, tout au long de cette période de transition, s'agissant, entre autres, des dispositions de la nouvelle constitution relatives à la nature du régime politique, ou encore à l'identité. Il a ajouté que son parti a fait des concessions dans la gestion de la nouvelle crise en vue de parvenir à des solutions consensuelles bénéficiant de l'approbation de tous les protagonistes.
Il a préconisé une reprise du dialogue entre les protagonistes en vue de trouver des solutions consensuelles de compromis, en faisant chacun les concessions nécessaires.
Rafik Abdesselem a indiqué que le mouvement Ennahdha et la Troïka craignent que sans l'achèvement des missions de l'Assemblée constituante relatives à l'adoption de la nouvelle constitution, la mise en place de la nouvelle loi électorale , de 'Instance indépendante des élections et la fixation d'une date précise pour les prochaines élections, il n'y a pas de garanties concernant la réalisation de la transition démocratique, comme le laissent penser des déclarations faites par l'opposition. Ainsi, a-t-il dit, des composantes de l'opposition déclarent que les élections du 23 octobre 2011 avaient été une erreur, tandis que d'autres composantes de la même opposition réclament un gouvernement indépendant qui n'obéit pas au contrôle de l'Assemblée constituante. Nous estimons que ces parties de l'opposition cherchent à aggraver la crise et à recourir à la rue pour régler les différends.
« Nous voulons être sûr que le train de la transition se dirige vers le bon endroit, savoir l'organisation des prochaines élections, et nous voulons, au sein d'Ennahdha, aller à ces organisations le plus vite possible », a-t-il encore affirmé.
Il a estimé que la réussite de la Tunisie dans la transition démocratique revêt une dimension historique et civilisationnelle, car cette réussite montrera au monde entier qu'il n'y a pas d'exception arabe à la démocratie et que la démocratie est possible dans le monde arabe.


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