Grâce à ce régime, le terrorisme est dans nos murs. Face à la force de l'image, au caractère têtu des correspondances sécuritaires il n'y a rien à épiloguer. Avec les révélations courageuses de Taïeb Laâguili, les Tunisiens sont saisis d'un frisson à faire claquer des dents. Voilà donc que les terroristes internationaux entrent et sortent impunément en Tunisie, qu'ils sont hospitalisés dans des cliniques et qu'ils participent même à des Oukaze organisées par le mouvement islamiste. Il y a pourtant la loi anti-terroriste de 2003 (et qui n'a pourtant pas empêché Soliman de sombrer dans le camp des extrémistes), mais tout de même une loi solennelle, ralliant toutes les conventions internationales et, cela, indépendamment de qui l'a signée et promulguée. Car il s'agit de lutte vitale pour la tolérance, le refus de l'obscurantisme et de l'instrumentalisation de la Révolution. Ce primitif de Hakim Belhadj, un illuminé qui a fait l'Afghanistan, le Pakistan et la Somalie (sans compter la Libye) se voit dérouler le tapis rouge sous ses pieds par des dignitaires d'Ennahdha, depuis leur guide suprême, l'ancien président du gouvernement et jusqu'à des membres auxquels on donnait pourtant le bon Dieu sans confession. Ce terroriste international, numéro 3 de l'Aqmi a, sous ses ordres, des criminels comme Abou Yadh et sa gente d'Ansar Al Chariaâ. Vertige donc. Vertige d'abord parce que le terrorisme ne nous lâche plus et qu'il déploie ses agents sanguinaires à travers le territoire tunisien. Vertige aussi parce que l'obscurantisme déferle en funestes accélérations défiant toute maîtrise. Vertige enfin parce que l'appareil sécuritaire – jadis digue infranchissable – est mis à mal par des forces occultes (pas aussi occultes que cela en fait) et les circuits parallèles partisans et manipulés par la mouvance terroriste. Le pire se cache derrière la décadence de la police. Et l'apocalypse se cache à son tour derrière les ramifications obscurantistes, sanguinaires ; apocalypse déjà annoncée par les assassinats de Belaïd, de Brahmi et du carnage de nos soldats au Chaâmbi. La Tunisie est aujourd'hui une base arrière de l'Aqmi : c'est un fait. Et au point où en sont les choses, le passage privilégié de tous les terroristes recherchés par toutes les polices du monde. A qui le devons-nous ? A certains « dignitaires » et qui se disent pourtant porteurs d'un projet de civilisation. La condamnation toujours feutrée d'Ansar Al Chariaâ ? C'est de la poudre aux yeux. La décision gouvernementale les classant de mouvance terroriste ? De la poudre aux yeux également. Le seul fait absolu, c'est Hakim Belhadj désigné pour organiser le Jihad chez-nous. Un monstre que la Tunisie a recréé…