Il venait juste de quitter son domicile, pour regagner sa voiture et aller travailler, comme il le faisait chaque matin, lorsqu'il a été sauvagement abattu par balles, avant de tourner le démarreur. Chokri Bélaïd, , la veille du 6 février 2013, jour de son assassinat, mis en garde contre la croissance de la violence politique en Tunisie. Celle-ci alla crescendo devant une dérive sécuritaire devenu de plus en plus notoire avec un certain laxisme des autorités dont notamment le ministère de l'Intérieur au sein duquel, dont certains membres ont été accusés de complicité avec les salafistes. Ces derniers avaient commencé à perpétrer des actes de violence sous prétexte de réprimer tout ce qui était à leurs yeux contraire aux normes de l'Islam. C'est donc une sorte de police parallèle qui s'est constituée, afin de corriger tous les mécréants et les suppôts de Satan. Etaient-ils cautionnés par le parti majoritaire et qui s réclame d'une légitime au nom de laquelle il se permet d'imposer ses directives ? On est tenté de répondre par l'affirmative, d'autant plus que les salafistes en question n'ont pas été inquiétés dans leurs multiples actions, que ce soit par des manifestations ou des prêches dans les différents mosquées, sur une grande partie desquels ils ont une mainmise. Des prêches appellent impunément à l'excision des petites filles, ou au meurtre de ceux qu'ils considèrent comme des mécréants. Des appels à la violence qui ne passent pas inaperçus, mais contre lesquels il n'y aucune réaction ni dénonciation par les responsables. On réagit par contre, à la suite de la projection d'un film pour enfant à la télé, jugé blasphématoire, en poursuivant en justice le producteur du film, le responsable de la programmation et le directeur de la chaîne concernée. Les évènements se suivent mais ne se ressemblent pas. Les salafistes ont plus d'un tour dans leurs sacs. En septembre, l'attaque de l'ambassade américaine s'est soldée par des morts et des blessés , ce qui met les autorités une position d'embarras, s'étant avérés incapable d'endiguer le flot de la violence et du trouble à travers tout le pays te surtout de mettre la main sur les coupables dont un certain Abou Yadh qui s'avérera plus tard, être une figure de proue en Afghanistan, là où il avait même été le bras droit de Ben Laden. Il y a don des prémisses au recours à l'élimination physique de ceux qui appelaient à la liberté de pensée et dénonçaient toutes sortes d'embrigadement et d'obscurantisme au nom de l'Islam. Avec l'assassinat de chokri Belaïd , est signé le premier crime politique des mains des Salafistes. Ces derniers son en effet contre tous ceux qui, incitaient à la laïcité et à la séparation entre Etat et religion. Qui a tué Chokri Belaïd ? S'agit-il d'une question suggestive pour ceux qui estiment que le crime politique en question a été cautionné par le parti au pouvoir. D'ailleurs la démission de Hamadi Jbali, ancien chef du gouvernement, intervenue juste à la suite de l'assassinat de Chokri Belaïd a été interprétée comme une réaction par laquelle, Hamadi Jbalui voulait se démarquer de son parti. Quant à la réaction des composantes de la société civile, elle a été partagée entre ceux qui excluaient la thèse de complicité par Ennahdha, tels que le president de Nidaâ Tounés, et ceux qui la désignaient du doigt en tant que commanditaire, tan concernant l'assassinat de Chokri Belaïd, que celui de Mohamed Brahmi , deuxième crime politiques intervenu au moment où la violence a atteint son paroxysme avec les évènements du mont Chaâmbi. Le meurtrier était connu des services de police Le suspect n°1, un certain Marouen Haj Salah, serait connu des services de sécurité selon Taieb Laâguili membre de l'IRVA (association d'initiative de recherche de la vérité sur les assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi). Il ne cessait pas de rôder, quelques jours avant le meurtre de Chokri Belaïd, dans le quartier de ce dernier, avec une voiture, plusieurs fois identifiée. Bien plus, ce suspect avait quelques jours auparavant, selon Taëb Aguili, changé de look, en se rasant la barbe et en commençant à fréquenter les salons de thé dans le quartier. Cette attitude est annonciatrice chez les salafistes d'un évènement imminent, encore selon Laâguili, qui ajoute que la police et les services de sécurité n'ignorent pas cet élément. Autant d'éléments qui laissent croire selon lui, que l'assassinat de Chokri Belaïd aurait bien pu être évité. C'est la raison pour laquelle, la question qui reste toujours posée, ne concernent pas les meurtriers de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi, mais leur commanditaires.