Les évènements qu'on vit au quotidien depuis l'assassinat de Chokri Belaïd sont dignes des films d'espionnage d'Alfred Hitchcock ou Sidney Pollack. Outre les bobards qui circulent afin de brouiller les cartes et noyer le poisson, au grand dam du citoyen qui ne sait plus à quel saint se vouer, et ne comprend rien de ce qui se passe. Et pour cause le manque de sécurité de plus en plus croissant inquiète, pour ne pas dire effraie et perturbe. Mais à quoi riment ces assassinats programmés semble-t-il à l'avance, et à qui profitent-ils ? En réponse à cette question les sons de cloche sont aussi divers qu'opposés par le sommet. La position officielle du gouvernement actuel, en dit long sur la finalité de ces meurtres, dont celui de Chokri Belaïd a incité Hamadi Jebali à tirer la sonnette d'alarme. Mais la situation semble empirer depuis, puisqu'on découvre chaque jour une tentative d'assassinat contre une personnalité jugée redoutable. Nous sommes en pleine situation de crimes politiques et les membres des composantes de la société redoutent le pire. Des actes de barbarie, inexplicables D'autant plus qu'on assiste à une dérive sécuritaire, se traduisant par des actes de violence tant physique que verbale. La statue érigée en mémoire du martyr Chokri Belaïd est saccagée. L'auteur de cet acte inqualifiable vient d'être arrêté par la police de l'Ariana. Il s'est avéré être le voisin du martyr et aurait dans un accès de colère saccagé la statue mémorielle, qui gênait semble-t-il le passage au parking. Il nie cependant les faits incriminés, malgré des témoins oculaires, des voisins qui ont assisté à la scène. D'autres n'ont hésité à proférer des insultes à l'encontre du défunt, dans l'intention délibérée de souiller sa mémoire, du genre : « C'est un Kafir, qui ne doit pas être enterré au cimetière musulman ». C'est d'une vilénie sans pareille, dont les auteurs doivent être poursuivis, pour atteinte au droit de sépulture. Par ailleurs, les prêches du vendredi se sont transformés en discours politiques appelant à exterminer les « ennemis de Dieu » Qui sont ces derniers d'après eux ? Eh bien ce sont tous ceux qui oeuvrent pour la liberté d'expression et de culte. Et ce sont ceux-là mêmes qui sont menacés de mort. Les prêcheurs extrémistes ne cessent de jeter leur dévolu sur tous ceux qui ne sont pas de leur avis. Dans cette conjoncture les menaces de mort sont de plus en plus fréquentes, et les personnes visées ne pas sont choisies au hasard. La voiture suspecte Après Adnène Hajji, membre du bureau régional de l'UGTT à Gafsa , dont le tueur à gages a préféré renoncer à sa vile tâche, en dénonçant ses commanditaires, c'est le commissaire de police Ali El Oueslati qui serait dans le collimateur. En effet c'est ce qu'a déclaré dernièrement au cours d'une émission sur Nessma TV, le confrère Sofiane Ben Farhat. Le commissaire Ali Oueslati est celui qui avait envoyé un SMS à Sofiane Ben Farhat, à la suite de l'assassinat du défunt Chokri Belaïd, pour l'informer qu'il était sur la liste de ceux qui sont visés par pareils actes. Et le confrère d'affirmer que ce même commissaire lui a rapporté qu'il a été dernièrement victime d'une tentative d'assassinat, précisant que « en quittant le ministère de l'Intérieur, à la fin de la journée, vers 18h, le commissaire fut surpris par une voiture qui brusquement a failli percuter la sienne. Des agents de la police municipale seraient intervenus, selon le commissaire pour arrêter ladite voiture dont les occupants sont actuellement en détention, au, poste de police de Fondouk El ghalla à Tunis. Notons que le commissaire en question a envoyé des SMS au confrère Sofiane Ben Farhat, et aux dires de ce dernier, pour le prévenir de ces tentatives d'assassinat, même avant l'acte perpétré contre le martyr Chokri Belaïd. Verra-t-on la fin de ce nouveau polar, qui n'est certainement pas du goût des spectateurs sensés, et unanimes à œuvrer dans l'intérêt du pays.