L'Institut Français de Tunis et l'Acropolium ont proposé pour cette ouverture de l'Octobre Musical une rencontre entre des talents tunisiens et une figure incontournable de la sphère classique. En effet, le jeudi 10 octobre dernier, l'Ensemble Orchestral de Tunis, créé et dirigé par Rachid Koubâa, a accueilli l'altiste Gérard Caussé pour un concert exceptionnel où la sensibilité des uns s'est conjuguée à la virtuosité de l'artiste pour offrir une heure et demie d'une musique à fleur de peau et pénétrante, revisitant le répertoire des plus grands compositeurs. Se laisser entrainer dans le monde de Grieg, Hummel, Telemann ou encore Mendelssohn , était pour les fins connaisseurs, un délice. Pour le jeune public et les curieux, le concert était une découverte d'un répertoire riche en nuances et en émotions. Dans cet univers où la beauté de la note rivalisait avec le doigté de l'interprétation, les artistes ont conjugué leur talent, leur professionnalisme pour offrir au public une reprise des plus envoûtantes des compositions classiques. Entre symphonie, suite ou concerto, l'esprit a vogué parmi les variations et les variances. Les archets s'élevaient emplissant la salle des concerts d'un phrasé saisissant, conférant à l'atmosphère une volupté dans l'excellence. Le jeu de l'Ensemble Orchestral de Tunis était merveilleux. Sobres dans leur tenue vestimentaire, les musiciens l'étaient dans leur interprétation avec cette once d'ingéniosité qui transportait au loin les mélomanes dans une évasion fugace et tendre à la fois. Si l'Ensemble Orchestral de Tunis a ravi les convives tant par sa virtuosité que par la justesse de son jeu, Gérard Caussé, lui, était au centre de toutes les attentions. En effet, dans la sphère classique, on ne présente plus Gérard Caussé. Virtuose incontesté et altiste exceptionnel, il a associé son génie à l'habileté de l'Ensemble. Tantôt soliste, tantôt dirigeant les musiciens, il a maintenu en haleine le parterre qui s'est délecté du programme. Sur la scène de l'Octobre Musical, Gérard Caussé a laissé éclater sa verve et d'un doigté habile, il a extirpé les plus poignantes de suite de notes, ne faisant qu'un avec son instrument. Des coulisses, on pouvait voir le musicien habité par la musique en dirigeant ses acolytes. La partition n'avait aucun secret pour lui. Il y entrait comme on entrerait dans un terrain conquis qui livre encore quelques secrets et ce sont ses secrets que Caussé transcende et met à jour aussi dans son jeu que dans la direction. La Polka des Strauss qui a clos le concert était l'apothéose d'une soirée qui a été placée dès son commencement, sous le signe de l'excellence. Légère et quelque peu badine, cette Polka était dirigée de main de maître et exécutée de « doigt de fée ». Et si les pizzicati conféraient une désinvolture en apparence, ils dénotaient en profondeur d'un savoir-faire et d'une totale maitrise de l'œuvre et de l'instrument, en plus de la symbiose des artistes entre eux. Avec l'Ensemble Orchestral de Tunis et Gérard Caussé, le concert du jeudi 10 octobre était une fugue impromptue dans un répertoire peu connu des mélomanes. Une soirée qui a vu se produire un génie de l'alto et l'espoir de la musique classique en Tunisie… Raouf MEDELGI - Concert belge, le soir de l'Aïd Cette année, le concert belge à l'Octobre musical tombe le soir de l'Aid ! C'est en effet le mardi 15 octobre 20H qu'aura lieu la prestation de l'Ensemble QUARTZ à l'Acropolium de Carthage. L'ensemble Quartz, c'est d'abord Roberte Mamou, pianiste belgo-tunisienne, présente à la création même de l'Octobre musical. Passionnée par l'art de transmettre, Roberte Mamou a été titulaire de la classe de piano au Conservatoire royal de Bruxelles. Mais l'ensemble QUARTZ, c'est aussi : - Thierry Cammaert, hautbois (Mons) - Mathieu Roskam, clarinette (Marche-en-Famenne) - Pascal Moreau, cor (Mons) - Bert Helsen, basson (Louvain) Leur programme est de qualité. Deux quintettes pour piano, hautbois, cor et basson, l'un de Mozart, l'autre de Beethoven. Une sonate pour piano de Mozart et deux pièces pour quatuor à vent du compositeur belge Michel Lysight, né en 1958. Oui, vraiment, ce sera un Aid original !