Un crime crapuleux, odieux, ignoble, abominable. Et sans motif apparent, manifestement. Du moins, pour une futilité. Voilà où on en est désormais, on enlève la vie à quelqu'un pour une minable bécane. Les faits se sont déroulés la nuit du vendredi à samedi derniers, du côté de la localité de Mnihla, au nord-ouest de la capitale. Une cité dortoir au vrai sens du terme, dans la mesure où dès l'arrivée du crépuscule, on ne trouve plus âme qui vive, dans les artères et autres ruelles ou passages de la petite bourgade «Essaafa». Ce n'est point surprenant, lorsqu'on sait que toute la cité est perpétuellement plongée dans un noir complet. L'éclairage public, dans cette localité, reste du domaine du luxe, impossible à atteindre. Qui oserait, dans ces conditions, pointer du bout du nez, avec cet état d'insécurité et ce sentiment d'être continuellement épié ou, pire, traqué. D'autant que le taux des crimes, de différents types, aurait atteint un chiffre alarmant Sauf, évidemment, pour certaines gens acculés à subvenir à leurs besoins et dont les horaires de travail les obligent à rentrer tard, en plein milieu de la nuit. C'est le cas de ce jeune homme, un parmi le personnel d'une cafétéria à la cité Ennasr. Un jeune homme, Zoubeir, de moins de 30 ans, terminant sa vacation aux alentours de 2H00. Pour rejoindre ses pénates et fuir les tracas des transports, quasi-inexistants d'ailleurs, il s'est doté d'une moto, un Vespa, qu'il enfourche allègrement. Le soir des faits, le jeune homme s'est embarqué comme de coutume sur l'engin pour rentrer, mais arrivé à proximité de sa piaule, à quelques trois ou quatre kilomètres, il a été subitement accosté par deux énergumènes surgissant de nulle part, ou plutôt du noir qui enveloppait cette zone. Les intentions du duo étaient on ne peut mieux claires, puisque les deux assaillants en voulaient à la moto. Malgré le déséquilibre des forces, jouant en faveur des agresseurs, en plus de l'effet de surprise, Zoubeir aurait tenté de se défendre en s'opposant avec courage aux attaquants. Ce qui explique que ces derniers ont eu recours à l'arme blanche pour y venir à bout. Poignardé, le malheureux, affaibli par le sang qu'il perdait, n'a pu que s'effondrer, ce dont profitaient ses agresseurs pour enfourcher la moto et disparaître, laissant leur victime baignant dans une mare de sang. C'est dans un état lamentable, presque agonisant que le jeune homme a été découvert par un passant, deux heures plus tard environ. Certes, les secours n'ont pas tardé, avec l'arrivée des auxiliaires de la justice puis de la protection civile, mais la pauvre victime aurait perdu beaucoup de sang, ne tardant pas ainsi à rendre l'âme. L'enquête, entamée dans la foulée, allait permettre l'interpellation de l'un des agresseurs. Il était en possession de la moto, qu'il dissimulait dans l'une des pièces de sa demeure. Quant au second, il est parvenu à s'éclipser, mais il est activement recherché par les enquêteurs. Son arrestation n'est, donc, qu'une question de temps.