•Un important stock de plaquettes de drogue saisi par la police Rafraf semble aujourd'hui au bout de ses peines. Après tant d'années de malaise et d'angoisse, les parents ont tout l'air d'être rassurés et tranquillisés, après la mise en cage par la police du village, de deux entreprenants personnages ayant longtemps alimenté les potins et les commérages… Deux trafiquants de drogue ayant longtemps empoisonné les jeunes désoeuvrés de la cité et la vie aux nombreux parents. En interceptant Aymen, un autochtone de 28 « automnes », la police croyait avoir réalisé, la meilleure prise dans son tableau de chasse. Mais, l'on se rendit vite compte que c'était l'arbre qui cachait la forêt. Et que l'équipe de céans avait encore à courir pour arrêter la course de l'invisible grossiste dans le circuit de distribution des produits stupéfiants. Le trafiquant de l'ombre… à l'ombre… Sitôt le big boss identifié, les brigades se sont déployées à qui mieux mieux pour mettre à l'ombre le grand opérateur dans l'ombre. Ce qui fut fait quelques jours après. C'était tard dans une nuit fortement arrosée, que le protagoniste fantôme, répondant au nom de Adel, 46 « hivers » a été « cueilli » sous la grêle alors qu'il montait sa « vespa » noire « de service ». Une fouille minutieuse immédiatement faite devait permettre à la police de saisir sur lui une certaine quantité de produits du tableau B, destinée à combler au prix fort, le terrible manque, frappant alors l'un de ses principaux clients, parmi le monde adolescent l'entourant. L'homme « en service » dissimulait la poison dans les parties intimes de son corps, qu'il croyait stupidement à l'abri de l'indiscrétion policière… Trafiquant « itinérant » et ordonnances « frappées » Au fil de l'interrogatoire, l'individu est amené à cracher le morceau et avouer les circonstances de ses sombres tribulations de A à Z. Il n'a pas tardé aussi d'aiguiller la police sur les divers lieux où il avait dissimulé les produits honnis de la paralysie. Un nombre faramineux de plaquettes est déniché. Celles-ci appartiennent à des médicaments du tableau B, ne figurant pas, pour la plupart dans la nomenclature locale. L'enquête a ainsi révélé que l'intéressé, ayant eu à travailler en France pendant des années, multipliait ses allers et venus entre la France et la Tunisie pour ramener à chaque fois avec lui un stock de ces dangereux médicaments. Il a été établi qu'il s'en était procuré a volonté grâce à des ordonnances « frappées », selon leur riche lexique populiste. Il va sans dire que, lors du contrôle douanier, à l'époque, peu rigoureux lorsque les intéressés étaient intéressés, le trafiquant exhibait, au besoin, ces ordonnances frappées de faux. De toute manière, il n'était pas toujours aisé pour la garde conformiste, désintéressée par l'intéressant arrivage d'en prouver la non-conformité. Fausse maladie… et réels malades Il a été aussi révélé par l'enquête que le faux psychopathe avait pu, grâce à sa « longue maladie », se faire constituer une longue liste de malades de plus en plus dépendant de la distribution du poison. Et aussi de devenir un propriétaire terrien dont les acquisitions récentes avaient suscité les interrogations et le doute du monde foncier de céans, si déloyalement concurrencé, surtout ces derniers temps… Pourquoi Rafraf ? Cela dit, une grande question s'impose. Pourquoi Rafraf en particulier est-elle souvent propice à une si vile activité et le lieu de prédilection des consommateurs et des trafiquants ? La réponse nous est livrée par le chef de poste de la localité, un vieux commissaire en fin de carrière ayant roulé sa bosse un peu partout dans les brigades anti-gangs, anti-drogue, etc… « Malheureusement, sur ce plan, Rafraf est paradoxalement victime de son ouverture coutumière avec ses aspects négatifs. Un bon nombre de travailleurs à l'étrangers sensés contribuer au développement de la cité par leur apport en devises ont préféré assommer les leurs par leur apport en produits prohibés et empoisonnants. Quant aux jeunes sédentaires, ils se livrent à une activité complémentaire, et misent sur les immenses forêts limitrophes et périphériques pour dissimuler les plantes narcotiques, parfois cultivées clandestinement en rase campagne ». Notre interlocuteur n'a pas manqué de nous dire combien son équipe et lui-même sont soulagés et réconfortés d'avoir préservé les nombreux parents, destabilisés, contre le dangereux mouvement de ce trafiquant « itinérant » et son acolyte. Sur ce, le duo vient d'être confié, accompagné de plus d'une pièce à conviction accablante, au parquet de Bizerte où l'instruction judiciaire suit activement son cours. Moralité : Le phénomène de la drogue à Rafraf serait à résoudre par la sociologie avant d'en arriver à la gendarmerie.