• Grèves générales et manifestations à Sidi Bouzid et Kasserine • Le local d'Ennahdha incendié au Kef L'attaque terroriste qui a coûté la vie à six ans agents de l'ordre, mercredi, à Sidi Ali Ben Aoun (gouvernorat de Sidi Bouzid) n'est pas un coup de tonnerre dans un ciel tunisien serein. Loin s'en faut. Vendredi dernier, deux agents de la garde nationale ont été tués lors d'affrontements avec des islamistes à Goubellat (gouvernorat de Béjà). Ces deux attaques terroristes sont venues alourdir davantage le bilan des actes terroristes perpétrés depuis le début de l'année en cours comme les assassinats des opposants Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi ou encore le meurtre de huit soldats à Djebel Chaâmbi. Cette fois-ci, le choc a été profond. Hier la tension a était à son comble dans plusieurs régions, dont notamment à Kasserine et Sidi Bouzid, villes d'origine des la majorité des six agents de l'ordre tués. L'antenne de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) à Kasserine a appelé, hier, à une grève générale dans la région pour rendre hommage aux six martyrs. Les familles des victimes refusent toute présence du gouvernement aux funérailles. À Sidi Bouzid, région où les six gendarmes ont été tués par un groupe armé et berceau de la révolution, l'antenne régionale due la centrale syndicale avait déjà annoncé dès mercredi soir un débrayage. «Nous avons décidé d'une grève générale dans tous les secteurs et ceci pour exprimer notre tristesse et notre solidarité vis-à-vis des forces de l'ordre », avait déclaré Adnène Amri, un représentant de l'union régionale du travail de Sidi Bouzid. La majorité des victimes sont originaires de Kasserine et Sidi Bouzid où leurs obsèques sont prévues dans l'après-midi de jeudi. Les familles des victimes ont refusé toute présence du gouvernement aux cérémonies, selon une source militaire. Des manifestations au cours desquelles des slogans appelant à la destitution du gouvernement en place ont eu lieu en marge des obsèques des cinq agents de l'ordre. Au Kef, où l'enterrement d'un autre agent de l'ordre tué, e local du mouvement Ennahdha a été incendié et saccagé. Les murs de ces bureaux étaient calcinés et du mobilier a été détruit, selon des témoins. Des pneus en feu étaient aussi visibles dans la rue près du local d'Ennahdha Les funérailles du défunt ont rassemblé plusieurs milliers de personnes venues rendre un dernier hommage au vaillant agent de la garde nationale. A Tunis, quelques centaines de personnes, dont des étudiants et des élèves, se sont rassemblées devant le Palais du gouvernement à la Kasbah pour réclamer le départ du gouvernement dirigé par Ali Laârayedh et dénoncer les attaques terroristes contre les forcés de sécurité A Menzel Bourguiba où un agent de l'ordre a été tué dans la nuit de mercredi à Jeudi et un autre a été blessé quand un groupe d'homme armés qui étaient au bord d'une voiture de location, des centaines d'élèves ont organisé une marche pour dénoncer le terrorisme. A Sousse aussi, des dizaines d'élèves et d'étudiants ont saccagé le local de la Ligue régionale de protection de la Révolution, une organisation présentée comme étant proche d'Ennahdha. Ces manifestants ont également scandé des slogans appelant à la démission du gouvernement. La semaine dernière, des dizaines de policiers avaient chassé le président Moncef Marzouki et le chef du gouvernement Ali Laârayedh de la cérémonie d'hommage rendu à deux gendarmes tués dans une l'attaque de Goubellat. Les agents de sécurité frondeurs avaient accusé le pouvoir de laxisme en matière de lutte contre le terrorisme et dénoncé le manque de moyens pour lutter contre les groupes armés.