Depuis le 23 octobre et jusqu'au 02 novembre prochain, se tient une exposition personnelle de l'artiste Brahim Azzabi à l'espace de la Maison Maghrébine de la Culture Ibn Khaldoun. L'exposition, qui comporte 23 travaux, s'intitule « Répression », un thème qui rappelle différentes périodes qui ont marqué aussi bien l'ancien régime que l'actuel gouvernement. Il jette la lumière sur des événements exceptionnels qui ont eu lieu en Tunisie, notamment après la Révolution. L'exposition dépasse les frontières tunisiennes pour évoquer les drames survenus en Palestine, à Gaza notamment. Toujours fidèle à son style, Azzabi a recours pour peindre ses tableaux, aux symboles évocateurs de la répression, de la mort, de la torture, de la liberté et de la paix. Un travail qui repose sur la dénonciation de la violence, de la torture et de la répression et sur la revendication de la liberté en défendant les causes justes et légitimes en condamnant toute sorte d'atteinte aux libertés fondamentales de l'Homme. Cette tendance est traduite dans les travaux exposés où l'artiste, associant figuration et abstraction, cherche à se libérer des contraintes sociales, morales et politiques que l'homme subit injustement. D'une façon générale, il y a quatre éléments récurrents dans ces œuvres : le corps martyrisé et souffrant (Gaza, Siliana), (Le Phénix) la quête de l'immortalité(Gilgamesh), le combat éternel de l'homme pour la vie (Prométhée) et la mémoire collective universelle à travers le recours à la mythologie. « C'est une synthèse de ce que j'ai fait depuis les années 70, nous confiait l'artiste, les huit nouveaux tableaux reprennent à peu près le thème principal qu'est le refus de la violence et l'indignation contre la répression, il y a même une expression de l'angoisse vécue par les Tunisiens depuis la Révolution. Les événements sanglants qu'a connus la Tunisie, en l'occurrence Siliana, m'ont touché profondément et j'ai voulu traduire à ma manière, mes sentiments sur la toile. » Quant aux techniques utilisées, l'artiste n'hésite pas à recourir à tout matériau capable d'aboutir au résultat escompté. Aussi peut-on remarquer par exemple, des morceaux de serpillières collés, à bon escient, qui prennent de la valeur esthétique dans l'ensemble à côté des couleurs tantôt sombres tantôt claires, des couleurs qui pourraient changer suivant la luminosité des lieux. Le public reconnaît facilement Azzabi à partir de ses œuvres, tant il joint la figuration à l'abstraction, la peinture au collage parfois d'objets utiles et jamais encombrants. A côté de la peinture à huile ou à l'acrylique, divers matériaux sont donc ajoutés (des cailloux, des clous…) et prennent une dimension plastique. Le tout est appliqué sur un support matière fait de sable et de mastic mélangés de manière à créer des reliefs qui rompent avec la monotonie et l'uniformité dans la créativité artistique.