Depuis la révolution du 14 janvier, l'artiste peintre Brahim Azzabi a fait de l'art un engagement politique. Une nouvelle orientation dans sa démarche plastique qui laisse apparaître sa volonté d'exprimer, par le pinceau, sa vision personnelle et certains événements politiques dans lesquels il se sent impliqué. Intitulée «Esthétique et politique», sa nouvelle exposition, dont le vernissage a eu lieu le 12 juin à la galerie municipale de Sidi Bou Saïd, est un hommage aux martyrs de la révolution. Huile sur toile ou sur bois, acrylique ou technique mixte, sont autant de techniques pour rendre hommage au célèbre syndicaliste Farhat Hached, un corps martyrisé par la torture, à Bagdad représentée par un masque de guerre, à Gilgamesh et à la quête de l'immortalité, à Carthage. Plusieurs autres œuvres rappellent des mythes appartenant à la mémoire collective universelle et que Azzabi tente de célébrer à sa manière en apportant une touche esthétique assez expressive. Originaire de la ville de Medjez El Bab, Brahim Azzabi a poursuivi ses études à l'école des Beaux-Arts de Tunis avant de se consacrer entièrement à la peinture. Il a été secrétaire général de l'Union des plasticiens tunisiens de 1987 à 1989, vice-président de l'Association internationale des artistes plasticiens, puis membre du bureau de 1989 à 1995. Il a été aussi président de la Fédération tunisienne des artistes plasticiens, qu'il a fondée avec Khélil Gouiaâ en août 2011 dans le but de concrétiser le propre de l'engagement de l'artiste dans la société. Entre quête permanente des racines, revendication de liberté sociale et politique en défendant les causes justes et légitimes, Brahim Azzabi tend à la liberté dans la recherche esthétique en mêlant figuration et abstraction. Un univers d'où jaillissent des pigments reflétant la condition de l'être humain dans sa dimension multiple. L'exposition se poursuivra jusqu'au 27 juin.