Le dimanche 27 octobre dernier, une guitare a habité la scène de l'Octobre Musical le temps d'un concert. Avec le concours de l'Ambassade de la République d'Argentine en Tunisie, l'Acropolium de Carthage a ouvert ses portes à Lucas Martino, un guitariste dont l'habileté et la sensibilité ont bercé l'oreille du mélomane pour un plaisir partagé autour d'un instrument à la fragilité et à la délicatesse sans nul égal. Devant des dizaines de convives, Lucas Martino a pris place sur scène accompagné de son instrument. De noir vêtu, il s'est assis et a gratté les cordes de sa guitare. Une mélodie douce a traversé la salle dans une interprétation délicate de deux préludes successifs du compositeur brésilien Heitor Villa-Lobos. Cette délicatesse dans le jeu sera la clé de voûte, le fil d'Ariane que le public suivra tout au long de la prestation de l'artiste. En effet, sous les doigts du guitariste ont défilé les variations de partitions de Fleury, Trrega, Yupanqui Barrios Reis et l'incontournable Piazzola. Des mouvements captivant dans leur phrasé, touchant dans leur profondeur que le génie de Lucas Martino a su transmettre aux mélomanes dans cette sensibilité, cette sensualité même du doigté. D'une composition à l'autre, le guitariste a traversé le XXème siècle. Les notes se sont succédées, chevauchées, mêlées et épousées avec finesse dessinant les contours des courants et des tendances qui ont influencé les compositeurs du siècle passé. Sous les doigts du guitariste la tourmente et la mélancolie, la badinerie et la joie de vivre se sont alternées laissant transparaître le monde des compositeurs contemporains. Le génie de Lucas Martino a conquis le public qui s'est délecté du jeu de l'artiste. Rencontrant un succès international, l'artiste a investi les scènes des salles de concerts au quatre coins du monde. En Orient ou en Occident, sa maitrise de la guitare ne laisse pas indifférent. Dans le pli des partitions, Lucas Martino descelle le beau pour le révéler à son auditoire, il met à nu l'original grâce auquel il émeut et émerveille les mélomanes. Sur la scène de l'Octobre Musical, Lucas Martino a posé ses partitions et son instrument pour partager un moment de retrouvailles et de communion sous le signe de la grande musique. Et même si une sonorisation aurait été la bienvenue (car au fond de la salle, on peinait à discerner parfois les notes surtout quand la gamme est plus basse), l'artiste a réussi à faire chavirer les cœurs et à satisfaire la curiosité des profanes et des connaisseurs à travers un jeu fin et une émotion sincère à l'égard d'une musique éternelle…