La situation des équilibres macroéconomiques est grave et se dégrade. La crise des finances publiques persiste. C'est ce qui ressort de la dernière réunion périodique du Conseil D'Administration de la Banque Centrale de Tunis. A rappeler que, ce n'est pas la première fois que la BCT met le doigt à la détérioration des équilibres macroéconomiques puisque un mois avant, elle avait lancé un appel pour prendre des mesures urgentes pour contourner un déficit commercial qui se détériore. Même appel, un mois plus tard. Même analyse faite et même position affichée auprès la BCT. Sauf que cette fois-ci, les chiffres ont changé puisque le déficit commercial s'est creusé. Pour les quatre premiers mois de l'année en cours, il a atteint 3,8% du PIB contre 2,6% au cours de la même période de 2013. La BCT explique cette augmentation du déficit commercial par l'aggravation du déficit de la balance alimentaire et énergétique. Le déficit de la balance alimentaire représente 40% du déficit global et contribue à hauteur de 77% dans l'aggravation du déficit commercial global. Conséquence : les avoirs nets en devises ont accusé une baisse. Selon les chiffres communiqués par la BCT, ils sont revenus- à la date du 27 mai- à environ 10.615 millions de dinars (l'équivalent de 95 jours d'importation), à la contre 11.602 millions de dinars soit 106 jours au terme de l'année 2013. Malgré les appels insistants de la BCT, aucune décision n'est en vue pour limiter la détérioration du déficit commercial. Auprès du gouvernement, la crise des finances publiques semble être l'unique et urgente préoccupation. Il y a de quoi en fait ! Ralentissement de la croissance augmentation de l'inflation ! Toujours selon les données fournies par la BCT, la croissance économique enregistrée durant le premier trimestre de l'année en cours, est de l'ordre de 2,2%. Soit, une baisse de 0,02% par rapport à la même période de l'année dernière. Les analystes de la BCT se réfèrent aux explications données par l'Institut National de la Statistique (INS) pour annoncer que la décélération remarquée a affecté la plupart des secteurs hormis l'agriculture et les activités non marchandes. La morosité de la situation économique influe également sur d'autres aspects. Tel que le taux chômage qui s'est maintenu à un taux élevé (15,2%). L'inflation a s'est ainsi établie à 5,2% en termes de glissement annuel contre 5% le mois précédent. On explique cette évolution par l'augmentation des prix des produits alimentaires ainsi que des produits manufacturés et des services. Les analystes de la BCT parlent même d'une inflation sous-jacente avec la hausse de 6,3% en avril 2014 (contre 6,1% un mois plus tôt), des prix hors produits frais et encadrés de 6,3% en avril 2014 contre 6,1% un mois plus tôt. Demande de liquidité pressante ! Quotidiennement, la BCT était contrainte d'injecter 5.297 millions de dinars, jusqu'au 27 du mois, contre 5.259 MDT au terme du mois précédent. Façon de dire qu'au cours du mois de mai, les besoins en liquidités ont connu un accroissement. Malgré cette intervention massive de la BCT, les concours à l'économie ont enregistré, durant la même période, une quasi-stagnation de leur rythme d'évolution 2,6% contre 2,5% durant les 4 premiers mois de l'année dernière. Et pourtant, on parle du côté BCT, d'une hausse du rythme de progression de l'encours des dépôts durant les quatre premiers mois de l'année en cours (2,6% contre 2% l'an passé). Zied DABBAR - Une récolte céréalière de 22 millions de quintaux ! Les derniers indicateurs sectoriels disponibles laissent espérer bonne saison agricole en rapport avec les conditions climatiques favorables. Ainsi, une évolution notable de la récolte céréalière (plus de 60%) est prévue pour la saison en cours pour atteindre environ 22 millions de quintaux. Pour sa part, la production industrielle a sensiblement progressé esn février 2014, tandis que les principaux indicateurs avancés de l'activité dans ce secteur (l'évolution des exportations du secteur ainsi que les importations des matières premières et demi-produits et des biens d'équipement) ont connu un certain repli de leur rythme d'évolution au cours du mois d'avril 2014. En revanche, une certaine amélioration a été enregistrée au niveau de l'activité dans les services en avril, notamment le secteur touristique.