La fédération nationale de la santé relevant de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) vient de tenir son congrès extraordinaire sous la présidence de Mohamed Mselmi secrétaire général adjoint chargé de la formation syndicale et de la culture ouvrière. En plus des soucis purement professionnels, les congressistes n'ont pas manqué d'examiner la situation générale dans le pays et les circonstances inhabituelles que connait le secteur de la santé. Ils ont dénoncé les campagnes de dénigrement qui visent la centrale syndicale et les tentatives de dévalorisation de son rôle et sa réussite dans l'opération de sauvetage du pays lui évitant les affres des lendemains incertains dans lesquelsil allait plonger après l'assassinat de Mohamed Brahmi. Les participants au congrès ont rappelé la résistance des militants du secteur de la santé et leurs résistance aux campagnes de dénigrement et tentatives de subordination qui ont touché plusieurs régions comme Sfax, Jendouba, Tunis, Mahdia...Ils ont dénoncé les procès, les arrêts de travail et les mesures disciplinaires injustes. Ils refusent l'instrumentalisation de la justice dans les conflits professionnels. Ils demandent l'arrêt de toutes les poursuites judiciaires et administratives à l'encontre du personnel hospitalier. Une pensée a été consacrée à leurs collègues Ali Kalthoum (Metlaoui), Nejoua Zammali et Sourour Rtal (Gabès) décédés en plein exercice de leurs fonctions, le métier le plus noble qui est la préservation de la santé des autres. La violence qui s'est répandue dans les hôpitaux a attiré l'attention des participants. Ils ont exprimé leur solidarité avec leurs collègues victimes des attaques à l'intérieures des établissements sanitaires. Ils appellent le ministère de tutelle à cesser d'adopter des demi- mesures et à prendre des positions populistes. Ils appellent à l'ouverture d'un dialogue sérieux sur la violence et au lancement d'une campagne nationale sous le spslogan : « La main qui te soigne, ne lui fais pas de mal et elle ne te fera pas de mal ». Ils considèrent que la détérioration de la qualité des services de santé n'est pas la faute de l'agent de santé. Par ailleurs, les participants ont exprimé leur refus des nominations à caractère partisan et parachutées. Ces nominations privent les hommes du secteur d'ambitionner à obtenir des postes de responsabilité. Ils appellent à associer le syndicat dans les mutations des directeurs et la fixation des critères de ces mutations. Les participants ont dénoncé les tentatives du ministère de la Santé de soutenir certaines « associations » aux dénominations diverses et leurs implications dans des questions du ressort du syndicat. La circulaire N°10 du chef du Gouvernement visant à limiter l'action des syndicats a été dénoncée. Par ailleurs certains patrons dans le secteur privé ont tenté de faire machine arrière et ne pas appliquer les accords signés et les PV convenus. Certains ont même pris en otage les augmentations de salaire de 2012 et ont refusé de signer les protocoles d'accord. Les participants au congrès extraordinaire ont exprimé leur solidarité avec leurs collègues du secteur privé qui refusent que l'année 2012 soit une année blanche. Une meilleure coordination entre les différentes structures syndicales (universitaires, médecins...) est revendiquée. Le combat pour la mise à niveau du secteur de la santé et l'amélioration des services de santé ainsi que leur rapprochement du citoyen se poursuit. L'établissement public de santé doit demeurer la référence. Sur le plan purement professionnel les congressistes ont appelé le ministère de tutelle, à reprendre le chemin du dialogue sérieux et responsable, à éviter les décisions unilatérales surtout celles concernant les agents...Les Directions locales et régionales et générales sont appelées à respecter les accords conclus avec les syndicats de base. Les revendications actuelles se résument dans l'application des différents PV et surtout celui du 6 février 2012 et le refus de faire de l'année 2013 une année blanche dans le secteur privé.