Le Forum de Tunisie pour l'investissement constitue depuis plus de 16 ans de sa naissance un rendez-vous annuel incontournable pour les investisseurs de tous bords et pour le monde des affaires en général. Ce forum revêt à l'heure actuelle une importance particulière de par la crise qui s'abat sur l'économie nationale engendrant une baisse de régime des investissements enregistrés post- Révolution. Manque de visibilité, perte de confiance, suspicion et un climat fortement instable pour les affaires. : Tel est le topo de l'environnement des affaires dans la Tunisie en transition démocratique. Maintenant, le seul souci les organisateurs de l'évènement, notamment la FIPA (Agence de promotion des investissements extérieurs) est de quitter définitivement cette phase de transition génératrice de morosité et lancer des signaux forts aux détenteurs de capitaux pour lancer le décollage des investissements en Tunisie. Un point de presse a été tenu hier par Khalil Abidi, Directeur Général de la FIPA et Hichem Elloumi, premier vice-président de l'UTICA et président du forum qui se tiendra les 12 et 13 juin courant à Tunis. Tunisia Investment Forum a choisi cette année pour leitmotiv : Nouvelle Tunisie : nouvelle démocratie, nouvelles opportunités. « On a assez parlé de transition. C'est fini, les investisseurs veulent rompre avec la période d'attentisme. Après une longue période de crise, il est temps aujourd'hui de lancer via le forum d'investissement un nouveau signal pour les détenteurs de capitaux anonciateur d'un nouveau décollage », affirme M.Abidi. Nouveaux marchés cibles : Singapour, Russie, Sri Lanka... Plus de 1800 participants venant de 49 pays prendront part aux travaux de forum. « Près de 1400 personnes se sont déjà inscrites et nous attendons la participation de 500 participants étrangers », poursuit le DG de la FIPA qui affirme par ailleurs la tendance vers la diversification des marchés émetteurs. Outre les marchés traditionnels, le forum dans sa 16ème édition verra la participation de nouvelles destinations dont le Singapour, Sri Lanka, la Russie, la Suède, la Norvège, le Liban... En marge du forum des panels de discussions seront organisés et qui traiteront essentiellement de l'offshoring, le partenariat public/privé (PPP) et des investissements dans les secteurs à haute valeur ajoutée dont les TIC et les industries manufacturières. Des rencontres B to B seront comme à l'accoutumée au rendez-vous, des rencontres qui seront éventuellement suivies de signature de conventions de partenariat. Une cérémonie de remise des FIPA Tunisa awards 2014 sera également organisée à l'occasion. Au total 9 prix seront décernées aux entreprises tunisiennes. « Une première en Tunisie, le Forum Economique Mondial présentera en marge du Tunisia Investment Forum son rapport annuel en langue arabe et ce pour la première fois en Tunisie. Un événement qui suscitera un intérêt médiatique frappant », fait savoir M.Abidi. Pour sa part, Hichem Elloumi, président du Forum depuis 2011 n'a pas manqué de souligner l'importance que revêt cet événement dans les circonstances actuelles. « Même si nous ne nions pas la régression qui frappe les investissements post-révolution, nous sommes en train de sortir aujourd'hui de la crise. Les choses s'améliorent et notre objectif vise à attirer les investissements productifs, à forte valeur ajoutée, créateurs d'emplois et par ricochet stimulateurs de croissance », affirme, le premier vice-président du patronat qui a mis l'accent entre autres sur l'importance du PPP dans la promotion des investissements en Tunisie et a appelé à juste titre à la nécessité d'activer le projet de loi en question. S'agissant du code d'investissement qui a été retiré de l'ANC, M.Elloumi a affirmé qu'en dehors de cette refonte renvoyée post- élections- même si le projet est presque fini- d'autres mesures de soutien à l'investissement accompagnent l'ancien code qui reste tout de même avantageux, dans cette dernière phase de transition dont une charte pour l'investissement. Et d'ajouter : « Nous sommes en train d'avancer au sein du dialogue économique national même si les idées divergent concernant les mesures structurelles et conjoncturelles à prendre par le gouvernement Jomâa. Or à mon avis, l'investisseur désire plus de visibilité et à lui donner un aperçu préliminaire sur des orientations futures et de la vision globale des décideurs Tunisiens » Après une si longue période de doute et d'attentisme il reste à savoir si « Tunisia Investia Forum » aboutira-t-il à des résultats pouvant régénérer l'image de marque de la Tunisie, une image ternie et affaiblie par l'instabilité politique et sécuritaire depuis plus de trois ans. L'année 2015, serait-elle enfin l'année du redémarrage ?