C'est à propos de l'affaire Lotfi Naghdh que Samir Ben Amor a déposé plainte en tant qu'avocat du CPR, contre deux membres du bureau exécutif de Nida Tounes à savoir Taïeb Baccouche, et Abdelaziz Kotti, ainsi que contre deux rédacteurs en chef du journal Achourouk. C'est une plainte pour dénonciation calomnieuse, suite à l'accusation du CPR par ces membres de Nida Tounes de complicité dans le meurtre de Lotfi Naghdh. Alors que le mystère reste entier sur les conditions précises dans lesquelles cet ancien membre de Nida Tounes a trouvé la mort, certains membres de partis politiques sont à l'affût de pareilles occasions pour s'accuser mutuellement. Pourtant, et quelles que soient les controverses qu'il peut y avoir sur les causes de la mort de Lotfi Nagdh, on ne peut pas affirmer que ce dernier est mort de mort naturelle. Le rapport d'autopsie a conclu à une mort suite à une crise cardiaque, quand bien même le cadavre porterait des traces de violence. C'est dû aux côtes cassées par le médecin légiste pour les besoins de l'autopsie, selon la thèse officielle. Au-delà des circonstances de la mort de Naghdh, c'est la cause du meurtre et sa nature qui sont à discuter et à méditer. Comme l'avait souligné le haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme, en condamnant fermement cet assassinat tout comme ceux de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, « C'est aux autorités de prendre des mesures sérieuses pour enquêter sur ces meurtres, identifier rapidement les coupables et les traduire en Justice » Or l'intérêt des accusateurs parmi les partis concernés, n'est pas tant de connaître la vérité sur ces assassinats, que de faire plutôt de la propagande politique. Une plainte non fondée ? Samir Ben Amor s'est hâté donc de porter plainte contre Nida Tounes devant la Justice, mais il a été débouté pour vice de forme en vertu d'un décision rendue hier par le tribunal de Tunis. Cela sous entend que le tribunal n'a même pas statué sur le fond, se basant uniquement sur le côté procédural. Les prétentions en elles-mêmes de l'avocat ne sont pas rejetées et les accusations de complicité n'ont pas été battues en brèche non plus. Ce qui fait qu'il n'y a aucune vérité à prendre pour le moment pour de l'argent comptant. Par ailleurs, Bechir Nefzi, député du CPR, a déclaré hier, à une radio de la place qu'une action en Justice a été intentée devant le procureur de la République contre Habib Rachdi secrétaire général adjoint du syndicat de la sûreté républicaine. Habib Rachdi aurait accusé le CPR de soutenir le terrorisme en Tunisie. Encore une accusation, mensongère selon le plaignant et ne se fondant sur aucun élément tangible. Invité sur le plateau d'une chaîne tunisienne vendredi dernier, Habib Rachdi avait toutefois affirmé qu'il détenait des preuves à ses affirmations en déclarant même : « j'appelle le procureur à me convoquer pour lui fournir les documents nécessaires » Bechir Nefzi réagissant à ces propos a affirmé qu'il portera plainte contre Habib Rachdi en sa qualité de cadre sécuritaire. Pour sa part Abdelaziz Kotti membre de Nida Tounes a déclaré que la plainte de Samir Ben Amor est à titre de propagande politique « d'un parti politiquement en faillite». Les accusations ne font que se multiplier, non pas hélas dans le but de la recherche de la vérité mais pour cause de propagande politique. Il est important de dépasser les intérêts partisans, afin d'œuvrer à l'unisson à contrer les actes de terrorisme et de préserver par là même les droits et les libertés, pour une meilleure consolidation de la transition démocratique.