Trouvant, déjà, une grande peine, à gérer et à traiter, comme il convient, les déchets ménagers qui jonchent, de nouveau, les rues des villes, suite à une grève générale des ouvriers municipaux, la Tunisie connaît également des problèmes dans la gestion des déchets d'activités sanitaires, c'est-à-dire les déchets des hôpitaux et des établissements de santé similaires, comme les centres de dialyse. Un projet tendant à l'amélioration de la gestion des déchets d'activités sanitaires et des polychlorobiphényles « PCB », en Tunisie, a été lancé, en janvier 2013, en collaboration avec la Banque mondiale, et sa réalisation a été confiée à l'Agence nationale de gestion de déchets, ANGed, qui opère sous la tutelle du ministère chargé de l'environnement. Un séminaire d'information, le 6ème du genre depuis le lancement du projet, a été organisé, vendredi 20 juin, à Tunis, dont les rues, comme celles d'autres villes, sont encombrées, depuis trois jours, de tas de déchets ménagers, faute de ramassage, pour cause de grève. Il s'agit de faire connaître le projet aux cadres et agents des hôpitaux et établissements de santé similaires, et de les sensibiliser à l'importance de la question. Mais, fallait-il, pour cela, autant de rencontres et de dépenses ? Guides de bonnes pratiques Outre le volet relatif à la sensibilisation et à la formation, le projet tend aussi à mettre en place des centres intermédiaires de collecte , à réaliser des guides de bonnes pratiques en matière de gestion des déchets d'activités sanitaires, à la lumière d'un manuel cadre de procédures de gestion, ainsi qu' à acquérir le matériel nécessaire à la bonne gestion de ces déchets. Selon Mme Afef Makni Siala, coordinatrice du projet, les quantités de déchets d'activités sanitaires et des polychlorobiphényles produites en Tunisie se montent à 16 mille tonnes par an, contre 10 mille tonnes par jour de déchets ménagers dont 40 provenant de la région du Grand Tunis. Toujours d'après Mme Afef Makni Siala, 43% des déchets d'activités sanitaires sont des déchets nocifs, alors que le projet tend à assurer le traitement de 60% de ces déchets nocifs. Elle a indiqué que les gros pourvoyeurs de déchets d'activités sanitaires, notamment de type nocif, sont les cliniques de dialyse. 80% de leurs déchets appartiennent à ce type de déchets, contre 20% de déchets ordinaires, alors que les déchets des hôpitaux publics sont constitués à hauteur de 53% de déchets ordinaires, et 47% de déchets d'activités sanitaires et des polychlorobiphényles, PCB. A défaut d'une bonne gestion et d'un traitement dans les normes, les déchets d'activités sanitaires et des polychlorobiphényles (PCB) ont de graves retombées sur la santé et l'environnement, a-t-elle affirmé, car les établissements de santé se trouvent disséminés près des écoles et dans les zones d'habitation. Leurs déchets pourraient comporter des seringues, des résidus de sang humain et autres déchets contaminés par des virus comme le virus de l'hépatite B et de l'hépatite C. Des enfants peuvent les toucher ou jouer avec et sont alors contaminés. Des améliorations dans le cadre juridique et institutionnel sont prévues dans le cadre du projet dont le coût se monte à 16,7 millions dollars parmi lesquels 5 millions sont un don du Fonds mondial de l'environnement. Le directeur général de l'ANGed, Taieb Romdhane, a souligné que ce projet ainsi que d'autres programmes similaires sont mis en œuvre dans le cadre de la lutte contre la pollution sous toutes ses formes et l'amélioration de la qualité du cadre de vie en Tunisie, rappelant l'adhésion de la Tunisie à plusieurs conventions internationales relatives à la bonne gestion des déchets, comme la convention de Stockholm , ou encore la convention de Bamako , ratifiée par la Tunisie en février 1996, qui interdit l'importation de déchets toxiques et nocifs en Afrique. D'ailleurs, le projet tunisien de gestion des déchets d'activités sanitaires et des polychlorobiphényles entre dans le cadre de l'accomplissement des obligations inhérentes à l'adhésion à la convention internationale de Stockholm.