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L'invité du Dimanche : Abdelmoumen Ben Anes, fraîchement élu secrétaire général adjoint du Parti des Travailleurs: « L'instrumentalisation des lieux de culte et le parti pris des médias risquent fort de fausser les résultats des prochaines élections »
Publié dans Le Temps le 06 - 07 - 2014

Nous l'avons mentionné, la semaine dernière, quand nous avons parlé des partis qui ont tenu leurs congrès avant les élections. A ce propos, nous avons dit que le Parti des Travailleurs (PT) et Al Massar étaient les seuls partis à avoir osé franchir ce palier que plusieurs autres ont redouté et évité, maquillant leurs craintes par des subterfuges mal déguisés. Le PT a réussi un autre défi, à savoir l'organisation de son 4ème congrès, depuis sa création en janvier 1986, et le second, depuis le 14 Janvier 2011, un an avant le délai prévu. Manifestement, cela dénote de l'ambiance saine qui règne au sein du parti. Mais, ce n'est pas de cet œil que ses détracteurs voient la question, ils expliquent cela par le fait que le PT est un petit parti qui ne craint pas une éventuelle implosion en son sein en procédant à la tenue de son congrès dans cette conjoncture assez critique. Ces attitudes dévalorisantes et intimidantes à l'endroit de son parti n'affectent pas notre invité qui y riposte par le rappel de l'histoire militante de ce dernier et l'évocation des vrais mobiles se trouvant derrière les positions des uns et des autres. Quoi qu'il en soit, ce congrès fera date, vu qu'il a procédé à l'innovation à plusieurs niveaux, notamment, surle plan de la structuration où de nouvelles instances suppléent à l'ancienne direction nationale. Dorénavant, le parti est doté d'un comité central, d'un comité exécutif et d'un secrétaire général adjoint qu'est notre invité, un militant de la première heure qui a commencé à connaître les dédales des prisons et la torture sous toutes ses formes à partir du milieu des années 70. Cependant, et en dépit de l'élargissement de la direction du parti, de sa meilleure hiérarchisation et de sa démocratisation accentuée, comme l'affirment les dirigeants du parti, certains soutiennent que la reconduction de Hamma Hammami à son poste de secrétaire général infirme ces affirmations. Cette accusation est, formellement, rejetée par notre invité qui voit qu'elle n'est aucunement fondée, qu'elle se base sur de simples impressions et qu'elle témoigne du fait que ses auteurs ignorent tout sur la réalité de leur parti. Au-delà de la restructuration de celui-ci, les travaux de ce 4ème congrès ont porté sur des questions d'ordre politique où, après avoir établi le bilan de ces trois dernières années et évalué la conjoncture actuelle sous tous ses aspects, les congressistes ont élaboré un « grand projet national » qu'ils comptent proposer à travers le Front populaire, le cadre organisationnel et politique pour le PT, à toutes les forces progressistes et démocratiques. Ce projet tend, toujours selon notre invité, à unifier ces forces ainsi que le peuple tunisien et à faire sortir le pays de la crise dans laquelle il sombre et de lui permettre une meilleure transition par le biais des prochaines élections qui sont, toutefois, sérieusement menacées, estime-t-il, par plusieurs facteurs et agents dont, particulièrement, l'instrumentalisation des lieux de culte et l'ISIE avec sa passivité.
-Le Temps : certains soutiennent que le Parti des Travailleurs a tenu son congrès avant les élections, parce qu'en tant qu'un petit parti il ne risque pas l'implosion comme ce serait le cas pour les grands. Qu'est-ce que vous leur répondez ?
-M Ben Anes : tout le monde sait que le Parti des Travailleurs est grand par son histoire, ses sacrifices, ses positions, ses orientations, le rôle qu'il a joué, que ce soit contre la dictature de Ben Ali, ou dans la Révolution, ou bien après, contre les gouvernements de la Troïka, qui a essayé d'étouffer celle-ci, ou bien encore actuellement. Le PT est un parti rayonnant qui jouit d'une crédibilité, et si, aujourd'hui, il a réussi à tenir son congrès ce n'est pas parce qu'il est grand ou petit, mais parce qu'il est unifié et qu'il croit réellement en la démocratie. Il ne craint pas les problèmes qui surgissent en son sein, bien au contraire, il les discute profondément et les tranche démocratiquement. Alors que les autres partis qui n'ont pas organisé leurs congrès ne font, en vérité, que reporter, indéfiniment, les questions litigieuses qu'ils craignent fort de trancher et de provoquer des fissures à l'intérieur. C'est là où réside la différence entre le PT qui a tenu son congrès et les autres partis qui n'ont paspu en organiser et qui les ont remplacés par d'autres procédés tels que des référendums formels où on plébiscitait ses partisans sur la nécessité ou non de la tenue d'un congrès.
-Contrairement à ce que vous soutenez, d'aucuns reprochent au PT de ne pas être démocratique et justifient leur jugement sur la reconduction de Hamma Hammami à son poste.
-A ce propos, je tiens, tout d'abord, à préciser une question d'une grande importance, à savoir que les congrès ne se mesurent pas au nombre de leurs congressistes, en ce sens que plus celui-ci est important, plus les discussions sont formelles, faibles et superficielles, et plus ce nombre est limité, plus tous les congressistes peuvent exprimer leurs points de vue et clarifier leurs positions et plus le débatest sérieux et profond. C'est l'ambiance qui a régné dans notre congrès dans toutes les questions qui étaient posées. D'autre part, et comme tout le monde sait, nous avons organisé des élections, ce que d'autres partis n'ont pas fait, car ils se sont contentés d'entériner les candidatures, refusant, ainsi, de passer par les urnes. Avant d'élire un comité central, nous avons entamé des discussions qui n'étaient pas basées sur l'octroi des postes, mais sur la définition de paramètres bien définis, déterminant les qualités qui doivent exister chez le dirigeant pour qu'il puisse être à même de supporter le fardeau de la prochaine phase, sa complexité et ses difficultés. Nous avons procédé de la sorte afin de mettre le(a) militant(e) qu'il faut à la place qu'il faut et d'élire une direction capable d'assumer ses responsabilités en cette conjoncture délicate par laquelle passe notre pays. Sur cette base, nous avons élu un comité central, constitué de dix-neuf membres, après quoi nous avons procédé à l'élection d'un comité exécutif à l'intérieur de ce dernier et qui comprend sept militants. Enfin, il y a eu l'élection du secrétaire général qu'est le camarade Hamma Hammami et le secrétaire général adjoint qu'est moi-même. Donc, tous les militant(e)s ont été choisis par le biais des élections et conformément à des critères préétablis. Comme vous le voyez, la démocratie au sein du PT n'est pas un slogan creux, à l'image de ce qui existe chez d'autres partis, elle est effective.
-Parmi les décisions majeures de votre congrès, il y a le « grand projet national ». En quoi consiste-t-il ?
-Ce projet réside dans la manière d'unifier le peuple tunisien ainsi que les forces révolutionnaires, démocratiques et progressistes en vue de réaliser les objectifs de la Révolution. Il s'impose d'autant plus que celle-ci subit des tentatives d'encerclement aussi bien de l'intérieur que de l'extérieur. Ce projet découle du slogan du congrès « Un parti au service du front et un front au service du peuple ». D'autre part, et dans le cadre de notre politique de la main tendue vis-à-vis de toutes les forces démocratiques et progressistes, on ne s'est pas limité aux composantes du Front populaire, lors de l'ouverture du congrès, mais on y a aussi invité des forces démocratiques, des symboles et des personnalités nationales auxquels on a donné l'opportunité d'exprimer leurs opinions et leur attentes de ce congrès. Parmi ces invités, il y avait, notamment, Ahmed Néjib Chebbi, Samir Taieb, Mohamed Kilani, Samir Cheffi, Zied Khalloufi, Salem Ayari et Leila Toubel. Et toujours dans le cadre de cette politique de la main tendue, nous avons procédé au changement du slogan central du parti, depuis sa création, le 3 janvier 1986, « pain, liberté, dignité nationale » que nous avons remplacé par « Travail, liberté, dignité nationale », le slogan central de la Révolution, celui qui a unifié le peuple tunisien. Cela dénote, d'un côté, notre interaction avec ces derniers, notre fusion avec les Tunisiens et notre adoption de leurs préoccupations et ambitions, de l'autre, notre volonté de faire rapprocher toutes les forces révolutionnaires, démocratiques, progressistes et sociales les unes des autres.
-Quels sont les domaines auxquels ce projet va s'appliquer ?
-Ce que nous avons constaté jusqu'à maintenant, c'est que l'ensemble des gouvernements successifs qui sont venus après le 14 Janvier ont poursuivi l'ancienne politique et le même modèle de développement, c'est-à-dire les mêmes choix économiques, sociaux et culturels de Ben Ali. Nous voyons qu'il faut s'en départir et en mettre à leur place d'autres qui leur soient, diamétralement, opposés. Ces choix doivent garantir la souveraineté nationale et la sûreté de la Tunisie qui est menacée plus que jamais par le terrorisme qui se répand de jour en jour. Et pas plus tard que mercredi dernier, de nouveaux martyrs sont tombés au Kef. Le grand projet national mettra en place un nouveau modèle de développement alternatif et sauvera la Tunisie de ce fléau terroriste qui devient encore plus menaçant surtout avec la situation qui sévit au niveau régional, en particulier en Libye.
-Etant donné que votre objectif, à travers ce projet, est l'unification des forces démocratiques et progressistes, pourquoi vous n'essayez pas de concevoir un projet commun avec celles-ci ?
-Nous sommes pour l'union, mais pas pour n'importe laquelle, en tout cas pas pour cette union formelle qu'on est en train de voir, celle qu'on essaye de constituer autour d'un président ou d'un gouvernement, qui est une sorte de partage du butin. L'union à laquellenous appelons se fait sur la base d'un programme politique, économique et social et d'un ensemble d'objectifs bien déterminés, servant les intérêts du peuple et de la patrie. Autrement dit, il s'agit de la conception d'un programme qui concrétise les objectifs de la Révolution de la liberté et de la dignité pour laquelle se sont sacrifiés des centaines de martyrs et des milliers de blessés. Il y a des discussions autour d'un tel programme dans l'élaboration duquel nous avons franchi beaucoup de paliers surtout dans le cadre du FP, et tout le monde connaît le projet de budget alternatif que nous avons présenté et qui a subi un blackout médiatique relatif. Un projet pareil est quelque chose de très rare dans l'histoire des peuples, en ce sens qu'il n'est pas habituel qu'une force d'opposition présente un projet de budget. D'autre part, les experts du FP sont en train de travailler sur les détails du programme économique et social qui sera présenté dans le cadre de la prochaine campagne électorale.
-Est-ce que vous avez proposé votre programme à d'autres forces se situant en dehors du Front Populaire (FP) ?
-Il y a des aspects qui sont, constamment, discutés et autour desquels il ya un consensus, à l'intérieur du FP, et d'autres qui constituent des questions controversées par rapport à d'autres forces. Au niveau politique et en relation avec le terrorisme, il ya des accords avec un ensemble de ces forces qui n'appartiennent pas au FP. Cependant, sur les plans économique et social, nous remarquons, jusqu'à maintenant, la présence de divergences, comme c'est le cas, par exemple, en ce qui concerne la question de la dette et de l'endettement étranger, soulevée et critiquée par le FP et qui rencontre une indifférence de la part des autres parties. Et il se peut que cela ait un rôle dans les grandes coalitions qui se formeront aux prochaines élections présidentielles et législatives.
-Les deux diplomates tunisiens détenus en Libye viennent d'être libérés. Est-ce un signe de la réussite de notre diplomatie, selon vous ?
-La diplomatie tunisienne trébuchait et tergiversait, comme nous le savons tous. On a vu la rupture des relations diplomatiques avec la Syrie et ses conséquences désastreuses pour la Tunisie, les rapports avec l'Egypte, etc. Aujourd'hui, nos deux diplomates sont libérés, on s'en réjouit, et on ne peut qu'exprimer notre bonheur de les voir rentrer au pays et retrouver leurs familles, sains et saufs. Cependant, des soupçons persistent quant à leur enlèvement et leur libération. Personne ne sait comment celle-ci avait eu lieu, ni à quel point on a assuré leur protection, étant donné que tout le monde connaît les circonstances par lesquelles passe la Libye où l'ambassadeur américain était assassiné. Est-ce que la diplomatie tunisienne a pris toutes les précautions nécessaires pour protéger son personnel? N'a-t-elle pas facilité l'enlèvement par sa négligence quant aux questions sécuritaires élémentaires? Donc, il y a des doutes, comme je viens de le montrer, concernant leur kidnapping ainsi que pour ce qui est des conditions de leur mise en liberté. Comment les négociations se sont déroulées ? Qui les a menées ? Comment les a-t-on libérés subitement ? Qu'est ce que la Tunisie a donné en contrepartie ? Ce qui nourrit davantage ces suspicions, c'est les déclarations contradictoires données par les responsables, puisqu'une fois ils nous disent, officiellement, qu'ils n'ont négocié qu'avec les autorités libyennes, et une autre fois, ils nous déclarent que des négociations étaient menées par des intermédiaires. Qui sont-ils ? Et comment sont-ils intervenus ?
-Ces suspicions ne portent pas seulement sur cette question, mais, également, sur la composition des instances régionales des élections, et particulièrement celles de l'étranger. Qu'est-ce que vous comptez fairepour les assainir face au mutisme de l'ISIE?
-L'opinion publique est au courant des oppositions formulées contre un bon nombre de ces instances, et personnellement, je sais que ce problème existe à Sidi Bouzid, Sfax, Kairouan et plusieurs autres régions où des gens se sont présentés dans des listes partisanes, lors des élections précédentes, et aujourd'hui, ils se trouvent dans ces instances régionales. A Kairouan, la coordination régionale du Front populaire a tenu une conférence de presse où elle a présenté ses réserves. En outre, des procès sont intentés par l'Observatoire national pour l'indépendance de la justice contre l'ISIE qui fait fi de ce réquisitoire et toutes ces critiques émis contre elle. Tout ce qu'elle a pu dire c'est qu'elle prendrait enconsidération les dépassements qui seraient prouvés. Mais, les preuves déjà avancées ne sont-elles pas suffisantes pour elle? Est-ce qu'elle en attend plus ? Qu'on lui dise que celui-ci est le candidat du parti x et que celui-là est le candidat du parti y ne lui suffit pas ? Cela est de nature à réduire la crédibilité des prochaines élections. D'ailleurs, ce manque de confiance à l'égard de ces dernières commence à se faire sentir à travers la faible adhésion des Tunisiens à l'inscription à ces élections, ce qui préfigure un faible taux de participation. On aimerait bien dépasser tous ces écueils afin que ces élections aient un minimum de crédibilité.
-On voit très bien que les discours haineux et provocateurs se multiplient et s'intensifient au cours de cemois de Ramadan, ce qui empeste le climat politique déjà envenimé par plusieurs autres facteurs hostiles. Comment vous allez réagir vis-à-vis de cette situation ?
-Aujourd'hui, tout le monde reconnaît qu'il y a une instrumentalisation des mosquées dans les luttes politiques. On a l'impression que le mouvement Ennahdha veut trancher la campagne électorale, qui paraît avoir déjà commencé, à travers le mois de Ramadan. Pour nous, ces élections ne peuvent pas être démocratiques, honnêtes et transparentes tant que les lieux de culte sont instrumentalisés de cette manière-là. En plus de cela, on voit comment les associations dites caritatives sont en train de collecter de l'argent qui, de toute évidence, sera employé à acheter des voix. A part les sommes ramasséesdans certaines régions, la partie majeure de cet argent dont disposent ces associations provient d'ailleurs et on en ignore la provenance. Vous savez très bien que les élections ne se déroulent pas sur la base de choix de programmes et de politiques, mais sur l'argent politique qui sert, donc, à s'inféoder le votant et s'approprier sa voix pour s'assurer la victoire aux élections. Ces manœuvres malsaines et malhonnêtes ne peuvent qu'en fausser les résultats.
-Et les médias dans tout ça? Participent-ils à l'assainissement du climat, ou bien, au contraire, l'aggravent-ils davantage ?
-Etant donné que leur rôle est déterminant dans le résultat final, il est impératif qu'ils soient impartiaux. Mais malheureusement, on voit qu'aujourd'hui ces médias privilégientdes candidats, dont certains sont propriétaires de médias, aux dépens d'autres en les invitant, fréquemment et en focalisant sur eux tout le temps, alors qu'ils négligent tout à fait les autres. Certains journalistes disent à Hamma Hammami qu'ils ne connaissent pas d'autres symboles à part lui et quelques autres que ce soit au PT ou bien au FP comme s'ils devaient se faire connaître par eux-mêmes et non pas à travers les médias. Ces journalistes devraient savoir qu'aussi bien le PT que le FP ont des symboles, mais qu'ils subissent une sorte d'encerclement médiatique. Il y a un parti pris flagrant en faveur d'autres parties, et qui, si on y met pas fin immédiatement, risque fort, à son tour, de porter atteinte aux prochaines élections. A ce propos, j'estimeque le rôle de la HAICA ainsi que celui du gouvernement sont limités. D'ailleurs, non seulement ce dernier ne fait rien dans ce chapitre, mais de plus, il essaye d'instrumentaliser les médias à son profit en vue d'en faire des instruments de propagande pour ses politiques économiques et sociales qui constituent une continuation de celles des gouvernements de la Troïka et de ceux de Ben Ali, comme je l'ai montré plus haut.
FK


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