Un mot déplacé, une parole déplaisante pourrait conduire à la mort. Nous vivons une période jamais connue dans notre pays. Pour un rien, on tire les couteaux et on agresse sans tenir compte des conséquences désastreuses qui peuvent en résulter. Cette affaire a débuté par une simple altercation entre deux jeunes hommes habitant le même quartier, le résultat : deux victimes le premier est mort et enterré le deuxième en prison pour le reste de ses jours. Au cours du mois de Mai 2012, le jeune homme victime dans cette affaire, était entouré de ses amis du quartier. Ils étaient en train de papoter et tuer le temps en échangeant les idées. L'inculpé est arrivé et s'est dirigé directement vers la victime pour régler un différend entre eux. Une altercation a eu lieu devant tous les présents. Ces derniers ont tenté de les calmer mais sans résultat car la victime est un jeune doté d'une assez forte musculature et bien bâti. Insulté au beau milieu de ses amis, il a réagi violemment et a donné une belle correction à son interlocuteur. Ce dernier battu, s'est levé et a juré devant tous les présents qu'il allait le tuer et puis il est parti. Tous les présents ont pensé qu'il s'agit de menaces lancées sous l'effet de l'amertume de la correction qu'il avait reçue. Une demi-heure plus tard, l'inculpé est revenu à la charge, cette fois armé d'un grand couteau. Il s'est dirigé directement vers son agresseur et lui a asséné deux coups au niveau du côté du foie. Le blessé a chuté à terre en criant de douleur. Certains ont voulu le secourir mais l'inculpé les en a empêchés. Il a trainé le blessé et l'a placé sur le trottoir en pleine rue. Personne n'osait intervenir de peur d'être également agressé. Dès que l'agresseur fut parti, les présents ont téléphoné à la police. Des agents de la brigade d'intervention sont arrivés sur les lieux accompagnés des agents de la protection civile. Le blessé a été transporté d'urgence à l'hôpital. Malheureusement il a succombé à ses blessures. La forte hémorragie a eu raison de lui. Le fait qu'il n'a pas été secouru à temps a contribué largement au décès. Une équipe judiciaire présidée par le juge d'instruction est arrivée à l'hôpital pour les procédures d'usage. Le juge a ordonné le transfert du cadavre à la morgue pour autopsie et l'enquête a été confiée aux inspecteurs de la brigade de recherches et investigations. Il a fallu quelques jours pour arrêter le tueur. Il a reconnu les faits dès son premier interrogatoire. Il a déclaré avoir agi sous l'effet de la colère. Au moment des faits, il n'était pas maître de ses actes tellement il a été humilié par le défunt. Il a été sauvagement agressé. Ainsi il a quitté les lieux dans le but de s'armer d'un couteau. Tout de suite après il est revenu à la charge et a asséné deux coups à son adversaire. Il a comparu dernièrement en état d'arrestation devant la chambre criminelle du tribunal de Sousse. Il a réitéré devant le juge ses déclarations données au cours de l'instruction et a demandé au juge de lui alléger la peine et prendre en considération son état d'énervement au moment des faits. Son avocat a épousé cette thèse en plaidant les circonstances atténuantes. C'est la victime qui était à l'origine de ce drame a-t-il expliqué, par ses insultes et l'agression grave qu'il a perpétré contre l'accusé. Il a demandé au juge de modifier l'acte d'accusation de meurtre prémédité en agression grave ayant causé la mort. Après les délibérations, l'accusé a été reconnu coupable et condamné à une peine de prison à perpétuité. Il a fait opposition et sera bientôt traduit devant la cour d'appel de Sousse.