Une voix chaude et suave et des rythmes endiablés, la chanteuse Hiba Tawaji , a brillé de mille feux au théâtre de Hammamet. Toujours belle et élégante, cette artiste aux multiples facettes, au physique gracieux et à la voix douce a conquis avant-hier le public d'Hammamet. Accompagnée par le grand musicien Oussama Rahabani, le fils légendaire de Mansour Rahabani, elle magnétisait l'assistance. Vêtue en bleu, la belle libanaise a chanté la paix, l'amour, la tendresse avec des mots simples, des mots du cœur sur des mélodies entraînantes. Pratiquement à chaque chanson, Hiba fait chavirer les coeurs. Une véritable machine à swinguer. Avec toutes ses expressions, elle faisait que tout le monde donne l'impression d'être amoureux, que tout le monde cherche à décharger ses émotions et à décharger sa flamme. Communion immédiate, délirante et bouleversante. Assis devant son piano, Oussama Rahabani encouragea ses fans à l'accompagner, à bouger et à partager sa musique. Ses compositions se suivent mais ne se ressemblent pas, chacune offrant un torrent d'émotions. Mais certains mélomanes présents ont exprimé des réserves quant aux choix artistiques des Rahabani, assez prévisibles et souvent répétitifs, tous ont loué le talent de la jeune interprète libanaise qui leur a rappelé la grande Faïrouz. Elle excella en interprétant ses derniers succès « Bidayi Wala Nihayi » (Sans début ni fin) et « Khalas » dont le texte est rédigé par Ghadi Rahbani, la musique par Oussama et le clip tourné à Paris par le producteur renommé Fabrice Begotti. Fascinée par cette voix enivrante, l'assistance n'est pas restée indifférente. Ousama avec ses improvisations intervenait souvent pour expliquer au public le contenu et le style musical de chaque tube. Il a tenu ce soir à évoquer les malheurs des pays arabes, leur division et leur tiraillement en parlant du printemps arabe qui fut selon lui un échec. Les révolutions ont bien démarré mais ont pris une mauvaise tournure dit-il appelant tous les arabes à l'union et à vivre en paix. Mais ceci n'empêche pas Hiba de rêver. Son tube « Helm » lui permet de se défier et de se surpasser et d'exploiter ses capacités et ses étendues vocales pour les marier à des sentiments vivants, forts et réels. Cette Fairouz libanaise n'a pas triché ce soir, elle a exprimé durant deux heures les airs des Rahabani . Entourée d'une marée humaine reconnaissante, elle a multiplié les prouesses en clôturant son passage par « Metl El Rih ». Sa prestation fut un "enchantement", commenta une spectatrice au sortir du théâtre.