La situation explosive en Libye est une source de préoccupation majeure pour les pays limitrophes, confrontés, eux-mêmes à l'hydre du terrorisme. Dans ce climat cauchemardesque, la Tunisie pourrait en pâtir à cause du chaos régnant et du risque d'effondrement de l'Etat si tant est qu'il existe encore. Kadhafi a promis le chaos pour son pays, sa funeste prédiction est sur le point de se réaliser. Et de quelle manière ! Mais pour les observateurs et les analystes les plus avertis, maintenant que le printemps arabe s'est avéré un grand leurre, la Libye est condamnée à vivre un tel sort après la révolution et à sombrer dans l'anarchie totale. Parce qu'en Libye, il n'y a ni Etat, ni société-civile influente, les deux structures qui ont permis à la Tunisie et à l'Egypte d'éviter une descente aux enfers. De sorte que le pays est devenu, après la chute du régime Kadhafi, un terrain fertile à la prolifération de groupes armés, dont plusieurs terroristes qui se battent aujourd'hui pour le contrôle de la capitale et surtout de la manne pétrolière, convoitée, également par les puissances occidentales dont l'intervention ne saurait tarder. L'essentiel est que la Libye court vers une somalisation rampante qui finira par rejaillir sur les pays voisins dont la Tunisie qui paraît la plus exposée. C'est ce qui implique une vigilance accrue des autorités et la prise de décisions audacieuses pour faire face à l'afflux de réfugiés et à l'infiltration d'armes et de terroristes surtout que la Tunisie est le seul pays limitrophe avec la Libye dont les frontières restent ouvertes. Il s'agit de ne pas répéter le scenario de 2011. Le pays est dans une situation économique et sécuritaire très fragile et ne pourra supporter la présence sur son sol de centaines de milliers de réfugiés, et l'infiltration de terroristes parmi lesquels des centaines de Tunisiens dont l'objectif est d'importer le conflit libyen en Tunisie et de renforcer les rangs de ceux qui y sont déjà installés... au Mont Chaâmbi et ailleurs.