La nouvelle qui est tombée tel un couperet a été annoncée lors d'un point de presse organisé samedi dernier par le comité du festival Layali Al Ons du Kram qui devait présenter le programme de la onzième édition. Nul n'ignore que cette manifestation fort attendue est considérée comme une bouffée d'oxygène, aussi bien par les jeunes que par les adultes de la région du Kram en manque flagrant de loisirs, s'est éclipsée depuis la Révolution pour « revoir enfin le jour », cet été puisque le festival était programmé du 3 au 13 août 2014 et qu'il a fallu trois mois de travail sans arrêt pour le remettre sur pied. Mais voilà que les responsables dudit festival et à leur tête, Alia El may, présidente de la délégation spéciale de la Commune du Kram, nous annoncent l'annulation de Layali Al Ons du Kram ; décision prise conjointement par le chef du District de Carthage, le Délégué du Kram et le Gouverneur de Tunis, pour des « raisons de sécurité » leur dit-on. La solution de rechange qui leur a été proposée, c'était de trouver un espace couvert au lieu du celui de plein air, (le parc du Kram), fin prêt pour abriter la manifestation. Lors du point de presse, les ouvriers chargés de l'aménagement de la scène, de la lumière, du son... tout en ignorant le sort réservé à leur festival, appelaient sans cesse Mme El May sur son portable pour la rassurer sur le bon fonctionnement de leur mission. Le festival Layali Al Ons du Kram n'aura donc pas lieu et cette mesure a été annoncée 48 heures seulement avant la date fixée de l'ouverture, chose qui a irrité les membres du comité du festival qui ont beau manifester leur mécontentement mais en vain. Les « décideurs » ont mis Mme Alia El May devant le fait accompli et l'ont contrainte à signer un engagement de non retour... La bonne Dame n'en revenait pas, la gorge serrée et les larmes aux yeux, avait annoncé et sans aucun regret, devant une assistance stupéfaite, sa démission à la tête du festival et de la délégation spéciale de la Commune du Kram... Rappelons que Mme Alia El May a eu cette responsabilité depuis le 26 février 2013 et depuis n'a cessé de consacrer tout son temps et son énergie pour faire aboutir sa mission en faveur de la localité du Kram, entourée d'une équipe qui la soutient dans sa décision dont ceux qui étaient présents autour d'elle : Thouraya Bouassida, Radhia Ben Jemaâ, Nader Berber, (architecte et artiste qui a conçu et réalisé l'affiche du festival ) et Chedly Hammami. Les autres membres sont : Lilia Oueslati, Raoudha Baccouche, Zouhaier Raies, Fathi Elarouri, Abdejlil Bouchkati, Hassan Khazri, Afef Nasri et Houssine Mahnouch. Quant au programme, il a été soigneusement concocté et comportait : Zied Gharsa, Mounira Hamdi, une soirée avec Hassen Dahmani et Dorra Fourti, Leila Aziz, Kafon (rap), spectacle « Orient » avec Noureddine El Beji, Asma Ben Ahmed sous la direction de Chédi Garfi, spectacle de Nawal Ben Salah, chant liturgique « Tajalliat » avec le groupe Adel Amine, soirée de chant soufi avec « Hadhret Rjel Tounes » du Cheikh Taoufik Doghmane et soirée de clôture avec le chanteur syrien Houssem Madania. Samir Loussif auquel on avait réservé une soirée, a été pris de court d'autant que les autorités sécuritaires, invoquaient la conjoncture actuelle du pays, craignaient- nous dit-on- quelques « débordements » de la part du public. Par contre Kafon a été retenu sur l'insistance du comité du festival. Rappelons que comme à l'accoutumée, l'entrée aux spectacles était gratuite malgré les ressources limitées du festival. En effet, la onzième édition du festival Layali Al Ons du Kram qui n'a bénéficié d'aucune subvention du ministère de la Culture ni de celle du ministère du Tourisme, à part quelques sponsors de mécènes qui voulaient montrer un autre visage de leur région, à l'image d'autres villes et localités où les jeunes ne seront plus condamnés à se morfondre dans des espaces tels que les cafés et les « endroits obscurs » où se joue leur avenir.