Un réseau diplomatique et consulaire comptant 62 Ambassades, 9 Consulats Généraux et 15 Consulats, pourrait-il servir les intérêts économiques du pays ? La conférence annuelle des chefs de missions diplomatiques et consulaires tenue récemment au siège du ministère des Affaires étrangères, a essayé d'y répondre. Le Chef du gouvernement, Mehdi Jomaa, recommande de multiplier les initiatives à caractères économiques pour drainer les investissements étrangers en Tunisie. Il appelle dans ce sens, les ambassadeurs à renforcer leurs contributions pour assurer le succès du congrès de l'investissement qui aura lieu le 8 septembre prochain à Tunis. Le Chef de la diplomatie tunisienne, insiste aussi, à accorder un intérêt particulier à la diplomatie économique. De toutes les manières, la présence diplomatique tunisienne s'avère insuffisante en comparaison avec quelques pays « concurrents » à l'instar du Maroc qui dénombre 91 ambassades et 53 Consulats Généraux. Une présence qui fait que le Royaume Chérifien a l'avantage de bénéficier d'une diplomatie économique très active. Une chose est sûre, la Tunisie a tout intérêt à renforcer sa présence diplomatiques à l'échelle africaine ainsi qu'asiatique. Deux Continents qui offrent de grandes opportunités économiques et commerciales pour le pays. Que de recommandations ! C'est ainsi que les travaux de la dite conférence ont abouti à quelques recommandations qui concernent principalement l'élargissement des perspectives de la coopération avec les pays de l'Afrique sub-saharienne ainsi que l'ouverture de nouvelles ambassades et représentations diplomatiques en Afrique, en Asie et en Amérique latine. A vrai dire, ces recommandations étaient révélées à plusieurs reprises. A chaque fois, le rôle de la diplomatie tunisienne dans le développement économique fut abordé, on avance, côté officiel, ces recommandations : genre de formule classique. Entre temps, aucune mesure concrète n'est prise et aucune nouvelle représentation diplomatique n'a vu le jour. Sans pour autant ignorer les bourdes et les dépassements dans lesquels notre diplomatie s'est empêtrée : des déclarations impertinentes du Président de la République, des nominations inapropriées provoquant ainsi des incidents diplomatiques graves avec nombre de pays. Economie et diplomatie Pour pouvoir parler d'une diplomatie économique, il faudra réviser la carte de présence diplomatique de la Tunisie en fonction des intérêts économiques du pays. C'est dire que l'économie doit être le cœur du travail du notre corps diplomatique. Nombre d'experts proposent le renforcement qualitatif du capital humain dans les représentations diplomatiques tunisiennes qui doivent être pourvues de hauts cadres maîtrisant la dimension économique de la diplomatie. Le renforcement de la collaboration entre le ministère des Affaires étrangères (MAE) avec les institutions économiques du pays, les chefs d'entreprises, les ONG, les conseillers à l'export et même les universités s'avèrent d'une grande utilité. Et c'est dans ce contexte que Wided Bouchamaoui, Présidente de la première Centrale patronale, appelle à la création d'une structure de suivi et de coordination entre les différents intervenants (économiques et diplomatiques) à l'étranger. Concrètement, on recommande-côté ministère des Affaires étrangères- d'assurer une coordination entre les opérateurs économiques nationaux déjà installés à l'étranger et les différentes représentations diplomatiques tunisiennes. Façon de dire que le politique, la diplomatie et l'économique devraient agir de concert. Est-ce possible ?