La zone euro vit un déficit de croissance. Au terme du deuxième trimestre de l'année en cours, le PIB de la zone euro demeure stable selon les données communiquées hier par l'Eurostat. Ces données sont encore au niveau des premières estimations. Lesquelles laissent apparaître qu'en comparaison avec la même période l'année 2013, le PIB corrigé des variations saisonnières connait une hausse de 0,7%, contre 0,9% durant le trimestre précédent. Par contre l'Union Européenne (l'Europe à 28), l'activité économique se trouve un peu plus soutenue avec une croissance de 0,2%. C'est ainsi que les analystes de l'Eurostat expliquent que le PIB de l'UE (corrigé des variations saisonnières) connait une progression de 1,2%, alors qu'au premier trimestre de l'année en cours, la hausse était de 1,4%. Explications ? La mauvaise performance enregistrée en Allemagne et en France pèse lourdement sur la croissance de l'ensemble de la zone euro. Ci-dessous plus de détails ! Zéro croissance en France ! François Hollande se trouve dans l'obligation de réviser ses prévisions de croissance pour l'année 2014. Durant le deuxième trimestre de l'année en cours, la croissance de l'Hexagone est « nulle ». Pour le deuxième trimestre consécutif, la France voit son PIB stagner. Les statistiques révélées par l'Institut national des statistiques et des études économiques (Insee), le PIB de la France est stable (0,0%). Un chiffre qualifié de mauvais par Michel Sapin, ministre des finances. Selon les mêmes statistiques, les importations de la France ralentissent légèrement (+0,4 % après +0,6 %) et les exportations ont connu une légère augmentation de 0,5% contre 0% durant le premier trimestre de l'année en cours. Cependant, les dépenses de consommation des ménages gagnent un point de croissance en progressant de +0,5 % après un recul de 0,5 % durant les trois premiers mois de 2014. Une contre performance en Allemagne La croissance allemande est à l'arrêt durant le deuxième trimestre de l'année 2014. Selon les premières estimations publiées par Wie das Statistische Bundesamt (Destatis)- l'office fédéral de la statistique- le PIB a reculé de 0,2%, contre une hausse de 0,7% au premier trimestre de l'année en cours. Une contre-performance inhérente aux retombées de la crise ukrainienne avec la baisse de 3,2% des commandes industrielles, outre la chute de morale des entrepreneurs (indice de base pour les prévisions d'investissements) qui s'est établie à 8,1% en aout contre 27,1 points en juillet. Plusieurs allemands plaident, compte tenu de la conjoncture économique actuelle, pour une augmentation salariale de l'ordre de 3% pour soutenir la consommation locale et pour éviter tout risque de déflation. Tant que l'investissement recule, la consommation locale pourrait booster l'activité économique. L'Italie en récession Pas loin de ces deux pays, considérés à juste titre comme deux locomotives de la croissance économique en Europe, on déplore le même constat : la récession. En Italie, le PIB a reculé de 0,2% durant le deuxième trimestre de l'année en cours. L'Italie retombe ainsi en récession après une croissance de -0,1% au premier trimestre. Les économistes imputent cette récession à la baisse de 0,4% la production industrielle ainsi qu'à la hausse des importations et la faible croissance des exportations. Décidément, le gouvernement Renzi n'atteindra pas l'objectif de 0,8% de croissance en 2014, d'autant plus qu'il faudra deux trimestres consécutifs avec une croissance d'au moins 0,4% pour atteindre cette objectif. Quelles retombées pour la Tunisie ? L'Europe qui absorbe approximativement 73% des exportations tunisiennes, se débat dans une crise étouffante. Une situation qui ne réconforte pas la Tunisie, du moins pour les exportateurs tunisiens, d'autant plus que les exportations tunisiennes sont absorbées à hauteur de 70% par 4 pays européens dont trois parmi ces pays vivent actuellement une crise économique. Grosso modo, la faiblesse de la croissance européenne pèse sur les exportations et par la suite sur la balance commerciale. Solution ? Au-delà de ces marchés classiques, la Tunisie devra prospecter des nouveaux marchés européens à l'instar de la Pologne, la Roumanie et la Bulgarie. Des pays qui offrent une grande opportunité pour exporter nombre de produits tunisiens tels que les produits agricoles et alimentaires.