La croissance s'est très modestement améliorée au troisième trimestre dans la zone euro, avec un Produit intérieur brut (PIB) en hausse de 0,2%, a confirmé vendredi l'office européen de statistiques Eurostat, en publiant une deuxième estimation de cet indicateur. Ce chiffre est conforme aux attentes des analystes de DowJones Newswires, après une croissance de seulement 0,1% au deuxième trimestre. Dans le détail, la maigre croissance a été soutenue par la consommation des ménages qui a augmenté de 0,5% (après 0,3% au trimestre précédent). Mais les investissements et le commerce extérieur ont pesé négativement sur la croissance. Sur la période, les exportations ont crû de 0,8% dans la zone euro (après 1,4%) et les importations de 1,2% (après +1,3%). Parmi les grands pays de l'Union monétaire, c'est l'Espagne qui tire le mieux son épingle du jeu avec une progression de 0,5%, continuant sur sa lancée après une hausse de 0,5% au trimestre précédent (chiffre révisé). Dans l'ensemble de la zone euro, la Grèce et la Slovénie ont chacune enregistré une croissance de 0,7%. En revanche, Chypre (-0,4%), l'Autriche (-0,3%) et l'Italie (-0,1%) ont enregistré des baisses de leur PIB. La France fait mieux que la moyenne de la zone euro, avec une croissance de 0,3%, après un recul de 0,1% au deuxième trimestre. En revanche, la croissance ne dépasse pas 0,1% en Allemagne, première économie de la zone, qui évite de justesse la récession après un recul de 0,1% au trimestre précédent. Dans l'ensemble de l'Union européenne, le PIB a progressé de 0,3% au troisième trimestre et de 1,3% sur un an. L'euro au plus bas depuis 2012 face au dollar L'euro évoluait à des plus bas depuis deux ans vendredi face à un dollar dopé par d'excellents chiffres de l'emploi américain, la devise pâtissant aussi de nouvelles spéculations sur un plan de relance imminent en zone euro. L'euro est tombé vendredi à 1,2271 dollar, son plus bas niveau depuis mi-août 2012, effaçant son rebond de la veille. Le dollar aussi progressait nettement face à la devise japonaise, à 121,52 yens grimpant même à 121,69 yens, un nouveau sommet depuis fin juillet 2007 . «Dès le début des échanges, l'euro était en forte baisse, et ce mouvement s'est accéléré avec la parution de très bons chiffres sur l'emploi aux Etats-Unis qui ont largement dépassé les attentes», a remarqué Charlie Bilello, de Pension Partners. La première économie mondiale a créé 321.000 nouveaux emplois en novembre, un sommet depuis janvier 2012. Le taux de chômage est, lui, demeuré inchangé à 5,8%, au plus bas depuis six ans. Autre bonne nouvelle, la durée hebdomadaire du travail a un peu augmenté, tout comme le salaire moyen. Ces bonnes statistiques relançaient, d'autre part, le débat sur le calendrier d'un éventuel resserrement de la politique monétaire de la banque centrale américaine, anticipé jusque-là par une grande partie du marché pour septembre 2015. L'institution a, en effet, déjà prévenu qu'elle commencerait à relever ses taux, actuellement proche de zéro pour inciter au crédit, en fonction de l'amélioration des indicateurs économiques, en particulier sur le marché du travail. Or, une hausse des taux d'intérêt américains, actuellement proches de zéro, rendrait le billet vert plus rémunérateur et donc plus recherché, poussant ainsi de nombreux cambistes à effectuer des achats à des niveaux qu'ils jugent encore bas. D'autre part, l'euro restait plombé par une nouvelle vague de spéculations sur la politique monétaire européenne, sur fond de conditions économiques toujours moroses en zone euro.