L'armée israélienne a lancé des frappes aériennes sur la bande de Gaza après des tirs de roquettes avant la fin de la trêve prolongée de 24 heures, hier, et le Premier ministre Benjamin Netanyahu a rappelé les négociateurs israéliens participant aux pourparlers du Caire. Le chef du gouvernement de l'Etat hébreu a ordonné à l'armée israélienne de frapper des "cibles terroristes" à Gaza, a déclaré un responsable israélien. "En réponse à la violation de la trêve par le Hamas, le Premier ministre et le ministre de la Défense ont ordonné à (l'armée) d'attaquer une nouvelle fois des sites terroristes dans la bande de Gaza", a-t-il dit. Un journaliste de Reuters a vu un chasseur israélien tirer un missile à l'Est de la ville de Gaza. Tsahal a annoncé que trois roquettes avaient été tirées en direction de la ville de Beersheba, dans le sud d'Israël, sans faire de victimes. Les tirs n'ont pas été revendiqués dans l'immédiat. "Cette attaque à la roquette constitue une violation grave et directe du cessez-le-feu", a déclaré Mark Regev, porte-parole de Benjamin Netanyahu. Le Premier ministre a rappelé les négociateurs qui se trouvaient au Caire pour des pourparlers indirects avec les Palestiniens en vue d'une cessation durable des hostilités. La trêve conclue la semaine dernière et prolongée de 24 heures lundi devait expirer hier soir à minuit (21h00 GMT). Les discussions se tenaient sous la médiation des Egyptiens, le Hamas, considéré par Israël comme une organisation terroriste, faisant partie de la délégation palestinienne. Lundi soir, Israéliens et Palestiniens s'étaient entendus pour prolonger la trêve de 24 heures mais le chef de la délégation palestinienne avait mis en garde contre l'absence de progrès dans ces discussions. « Il n'y a eu "aucun progrès sur aucun point", avait déclaré Azzam al Ahmad. "Nous espérons que chaque minute des 24 prochaines heures sera utilisée pour parvenir à un accord sinon, le cycle des violences continuera", avait ajouté ce responsable du Fatah, le mouvement du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Azzam al Ahmad a accusé Israël de "manoeuvrer et traîner des pieds" dans ces discussions rendues possibles par la trêve, déjà prolongée à plusieurs reprises depuis son entrée en vigueur le 5 août après quatre semaines de conflit. Un responsable du Hamas, Moussa Abou Marzouk a de son côté prévenu sur Twitter que le mouvement islamiste, qui contrôle la bande de Gaza, "ne renoncera jamais à aucune" de ses revendications. Un responsable palestinien à Gaza a déclaré que les discussions achoppaient notamment sur la demande du Hamas de doter la bande côtière d'un port et d'un aéroport. Israël se dit prêt à aborder ce point uniquement dans le cadre de négociations ultérieures pour parvenir à un accord de paix permanent avec les Palestiniens. Israël, qui a lancé le 8 juillet l'opération "Bordure protectrice" pour mettre fin aux tirs de roquettes sur son territoire, exige pour sa part la démilitarisation de la bande de Gaza. Le Hamas, qui prône la destruction de l'Etat hébreu, exclut catégoriquement de renoncer à ses armes. Le mouvement islamiste insiste aussi sur la libération de prisonniers palestiniens par Israël, qui réclame de son côté la restitution par le Hamas des cadavres de deux militaires tués dans le conflit. Selon le ministère palestinien de la Santé, le conflit a fait 2.016 morts, essentiellement des civils, dans la bande de Gaza, territoire densément peuplé. Israël a perdu 64 militaires et trois civils.