Pour que le Premier ministre britannique interrompe ses vacances et revienne précipitamment, à Londres, c'est qu'il se passe quelque chose de grave. L'homme devait, effectivement, présider une série de réunions d'urgence sur la menace posée par l'Etat islamique ou Daëch. La Grande-Bretagne est plutôt inquiète parce l'homme montré sur la vidéo en train de décapiter le journaliste américain, James Foley serait Britannique. Et voilà, la Grande-Bretagne s'aperçoit que nombre de ses ressortissants sont enrôlés par la plus sanguinaire des organisations terroristes de ce siècle et sont actifs dans le « jihad » en Syrie. Du coup, c'est le branle-bas, non seulement, en Grande-Bretagne, mais dans plusieurs pays européens, la France, principalement, qui compte, elle aussi, des centaines de Français, sur les fronts de la terreur en Syrie et en Irak, combattant au nom de la religion dans diverses organisations terroristes au Moyen-Orient. Le retour au pays de ces hommes initiés aux techniques de la guérilla et aux pratiques de l'horreur, devient de ce fait l'obsession d'un monde occidental qui a cru à tort que le terrorisme est à mille lieues de ses terres, juste dans les pays où on a allumé les feux de la guerre et ouvert les portes de l'enfer. Car, qui a, en fait, installé le terrorisme, l'a nourri et l'a renforcé dans cette région chaude du monde, si ce n'est la destruction de l'Etat irakien et la dissolution de son armée ? Les Etats-Unis en assument, bien sûr, la plus grande part de responsabilité. Mais, il n'y a pas qu'eux ; l'Europe, aussi, pour avoir planifié à l'affaiblissement de la Syrie, ouvrant de grands boulevards aux terroristes et facilitant leurs déplacements. Et il y a surtout le soutien multiforme apporté depuis de longues années par des monarchies du Golfe aux jihadistes et la diffusion à longueur de journée d'idées rigoristes et de discours haineux à travers les chaînes satellitaires. La décapitation tragique du journaliste américain sera, peut-être, le déclic a une prise de conscience de la menace qui pèse sur le monde entier. Comme elle marquerait le réengagement de l'Amérique et de l'Europe en Irak, là où Daëch est le plus puissant. Barak Obama, François Hollande et James Cameron, semblent, en tout cas, déterminés à lutter et à aider ceux qui combattent cette organisation qui « n'a pas sa place au XXIème siècle ».