Depuis le début de son offensive contre les forces irakiennes et ses succès militaires en Irak et en Syrie, l'organisation terroriste « Daëch » monte en puissance, affiche des ambitions démesurées et s'affirme comme l'organisation la plus structurée, la plus redoutable et celle qui est le mieux placée pour faire de l'ombre à Al Qaïda de Ben Laden et même de lui ravir la place de leader dans la hiérarchie du terrorisme islamiste international. Daëch a, d'ailleurs, annoncé l'établissement d'un « califat » sur les territoires conquis à cheval entre la Syrie et l'Irak, c'est-à-dire, l'installation d'un nouveau pouvoir dans une région gavée de tensions et dans les nouveaux développements accentuent les risques d'explosion. Car, comment va fonctionner le nouveau califat ? avec quels hommes et par quels moyens ? D'abord, quelles seront ses chances de survie au milieu de l'hostilité des Etats voisins et la haine des populations atterrées par les atrocités commises par les groupes islamistes, en général, et Daëch, en particulier. Ce califat, fraîchement constitué ne serait, en fin de compte, qu'une lubie sans lendemain, mais avec forte nuisance et grand danger non seulement pour les pays de cette région mais aussi pour les pays du Maghreb où le terrorisme s'accentue et Daëch gagne en sympathie, surtout que plusieurs de ses cadres et de ses combattants sont Tunisiens. D'ailleurs, les liens de parenté entre cette organisation et la tunisienne, Ansar Echariaâ, ne sont qu'un secret de polichinelle et il n'est pas surprenant que cette dernière proclame son allégeance à Aboubakr Al Baghdadi, émir de Daëch, autoproclamé calife. Là, n'est pas le problème, le problème est comment Ansar Echariaâ, organisation terroriste interdite, a prêté allégeance à une autre organisation terroriste, du haut de la tribune de la grande mosquée de Okba Ibn Nafaâ, à Kairouan, par le biais du porte-parole de l'organisation, Seïfeddine Erraïes et en toute impunité ? Ceci nous amène à parler des mosquées et de nous interroger sur le sérieux, dont font preuve les autorités pour contrôler toutes les mosquées du pays. Pourquoi plusieurs d'entre-elles restent toujours sous l'emprise des salafistes et servent-elles de tribunes de propagande à leurs thèses nocives ? Il y'a sûrement des lacunes quelque part et surtout un grand laxisme pour qu'un porte-parole d'une organisation interdite ose prêter allégeance à un dangereux terroriste sans être inquiété... et en toute impunité.