Le vice-président d'Al Hilal, Abderrahmane Errachid « Si on ne croyait pas à la qualification, on serait resté à Khartoum » Moez Mahjoub, le gardien titulaire d'Al Hilal et de l'équipe nationale du Soudan, ainsi que Richard Justin, l'imposant défenseur axial, tous deux éloignés des stades pour blessure, se trouvent parmi l'effectif qui s'est déplacé à Sousse. Les deux joueurs se sont entraînés avant-hier en solitaire à l'annexe du stade olympique de Sousse. Leur participation au match de demain est apparemment incertaine à moins d'une dernière carte surprise mijotée par le coach brésilien Ricardo.
Première séance à l'annexe Débarquée avant-hier en fin d'après-midi à Sousse, la délégation soudanaise a pris quartier à l'hôtel " L'orient Palace ". Après la rupture du jeûne, les 23 joueurs se sont donné rendez-vous sur l'une des pelouses de l'annexe du stade olympique de Sousse pour effectuer leur première séance préparatoire. Aujourd'hui, à 21h30, ils auront droit à un galop d'entraînement sur la pelouse centrale.
L'école brésilienne en force Outre l'entraîneur en chef, Héron Ricardo, le reste du staff technique d'Al Hilal, le préparateur physique et l'entraîneur des gardiens viennent du pays de la " Samba " et de l'Amazone. Cette confiance faite à l'école brésilienne n'est pas due au hasard dans la mesure où l'équipe soudanaise domine largement la compétition locale avec quatre couronnements d'affilée de titre de champion du Soudan et un parcours très satisfaisant en Ligue africaine des clubs champions.
Jérémiades préméditées Tarak Atta Salah, représentant de la Fédération Soudanaise de Football, et Abderrahmane Errachid, membre du comité directeur du club d'Al Hilal, n'ont pas manqué d'exprimer leur insatisfaction des conditions de séjour à Sousse et estiment que la délégation soudanaise méritait un meilleur hôtel. Or, tout le monde sait que le comité directeur de l'Etoile a mis à la disposition des frères soudanais l'un des meilleurs établissements hôteliers de la région et de surcroît un 5 étoiles de luxe. Allez comprendre quelque chose derrière ces jérémiades.
Une équipe rompue aux joutes continentales Contrairement à ce que laissaient entendre certains commentaires sur le passé de cette équipe soudanaise dans les compétitions continentales, il s'est avéré que Al Hilal est l'un des ténors du continent. En effet, les Soudanais ont même déjà perdu deux finales en Coupe d'Afrique des clubs champions. La première en 1987, face à Al Ahly d'Egypte, et la seconde en 1992, face aux Casablancais du Widad. Donc aux Etoilés de ne pas mésestimer cette équipe soudanaise. Mounir GAIDA
Le vice-président d'Al Hilal, Abderrahmane Errachid « Si on ne croyait pas à la qualification, on serait resté à Khartoum » Une petite remarque d'abord, les responsables de la délégation soudanaise ont interdit à toute la presse (écrite et audio-visuelle) tout contact avec les joueurs. Le coach brésilien, étant très sollicité, nous nous sommes rabattus sur ce responsable soudanais qui a répondu aimablement à nos questions.
- Le Temps : Vos premières impressions, une fois en terre tunisienne ? - Abderrahmane Errachid : A part l'épisode de l'hôtel que nous jugeons en deça de nos attentes, le reste est convenable. Nous nous sentons dans notre seconde patrie et au milieu de nos frères tunisiens. Le sport est un vecteur de rapprochement, de fraternité et de concorde.Un match de football dure 90 minutes et que le meilleur gagne. Peu importe le vainqueur, cela ne doit en aucune mesure affecter les relations entre frères musulmans. Après tout, le lauréat de cette épreuve, édition 2007, appartiendra à un pays arabe musulman (faisant allusion au carré d'as : Etoile, Al Ahly, Al Hilal et Al Ittihad de Tripoli).
- Revenons-en à la recontre. Comment vous jugez ce débat entre Etoilés et Hilaliens ? - Notre adversaire du jour, l'Etoile, n'est plus à présenter. C'est l'un des grands du continent. Son palmarès et son passé plaident en sa faveur et font sa réputation. Pour nous, ce match constitue l'occasion pour nous réconciler avec notre public et avec tout notre peuple après notre amère élimination en Ligue arabe des clubs face à El Majd de Syrie. Nous sommes en demi-finale de la champion's league, les joueurs sont déterminés à se qualifier pour se racheter et effacer cette dernière désillusion.
- Vous avez sûrement visionné l'Etoile lors de son dernier match dans le championnat tunisien face à l'USMo. Que pouvez-vous en retenir ? - Nous possédons, en la personne d'Héron Ricardo, un coach intelligent, qui étudie parfaitement la tactique de l'adversaire. Il a visionné ce match de l'Etoile, mais il sait faire la part des choses. Chaque match a sa propre vérité. Demain on verra une autre Etoile complètement métamorphosée par rapport à celle qui avait évolué il y a quinze jours à Oum Dormane, et encore à celle qui a joué contre Monastir.
- Comment vous évaluez vos chances à la qualification ? - Si on ne croyait pas à la qualification, on serait resté à Khartoum. Nous allons disputer nos chances jusqu'au bout. La mission est loin d'être facile pour les deux protagonistes. Sur un match, tout est possible. Que le meilleur gagne. Entrevue réalisée par Mounir GAIDA