A partir du 1er octobre, tous les visiteurs quittant la Tunisie devront s'acquitter d'un timbre fiscal de 30 dinars. Cette taxe est créée dont le but d'astreindre toute personne non résidente au départ de Tunisie nonobstant sa nationalité à s'en acquitter à l'exception des Tunisiens résidents à l'étranger, fixée à 30 dinars exigible au moment du départ de Tunisie. Elle est reproduite et payée en timbre fiscal apposé sur le passeport ou sur tout autre document arrêté par le ministre chargé des finances , oblitéré par les services de la police à la sortie du voyageur. Elle vise à renflouer les caisses publiques : il manquait, pour cette année, 4 milliards de dinars au budget. Le gouvernement espère tirer du nouvel impôt 120 millions de dinars de recettes annuelles. Conformément aux dispositions de la loi de Finances complémentaire 2014, la mise en place d'une taxe de sortie de 30 dinars dû à la sortie (équivalent à 13 Euros) de chaque touriste visitant la Tunisie a fait l'objet d'une réunion de travail au ministère du tourisme. Suite à cette séance de travail, réunissant des représentants des Ministères de l'économie et des finances, des affaires étrangères, du transport, de l'intérieur ainsi que de la Fédération Tunisienne de l'Hôtellerie (FTH) et de la Fédération Tunisienne des agences de Voyages (FTAV), une date consensuelle a été arrêtée pour le 1er Octobre 2014. Le report de mise en application de cette taxe a été dicté par la spécificité de l'activité touristique et des conditions de mise en place d'une stratégie adaptée destinée à tous les intervenants du secteur sur cette question en vue d'en assurer les meilleures conditions d'application. Initiée depuis de nombreuses années par plusieurs destinations touristiques dans le monde, la mise en pratique de cette taxe s'exerce à travers un timbre fiscal disponible dans tous les points de vente des recettes de Finances, des ports et aéroports, dans les postes frontaliers de transit terrestre. Par ailleurs, le Ministère du tourisme a mis en place une commission interdépartementale technique dont la mission est de veiller à l'application de la taxe dans les meilleures conditions, ainsi qu'une cellule de communication dont la mission est l'information au niveau national et international. Le ministre de l'Economie et des Finances, Hakim Ben Hamouda, intervenant sur les ondes de la radio Express FM , a confirmé que les Tunisiens résidents à l'étranger ne seraient pas concernés par ce timbre, mais a déclaré que pour les touristes la mesure sera appliquée de manière souple. L'avis des professionnels Le timbre fiscal est une taxe à la charge des voyageurs. Il vient en supplément du prix des billets. L'idée commence à germer chez nos professionnels depuis une dizaine d'années qui estiment qu'il est temps d'instaurer cette taxe pour alimenter le Fonds de développement de la compétitivité dans le secteur touristique (FODEC). La FTH a œuvré sans relâche depuis le mandat de M Mohamed Belajouza pour l'application de cette décision. Selon la banque mondiale le budget consacré à la promotion doit représenter au moins 4% des recettes touristiques. Ce fonds qui serait de 13 euros par touriste soit 120 millions de dinars par an financera les actions appropriées à chaque marché et au moment opportun. Ce qui constitue un grand atout pour booster les ventes et attirer plus de touristes. A l'aéroport de Madrid, ces taxes viennent de passer d'environ 7 à 14 euros. Elles doublent également à Barcelone. Si le concept est très répandu, l'habillage lui, peut être très différent sur le dos. Ainsi, la taxe sera de « solidarité » à Malte (1 €/nuit, y compris pour des séjours chez l'habitant), « taxe parking »en Italie, « forfaitaire de séjour » en France et « écologique » en Suisse. Lotfi Mansour expert en tourisme estime que l''idée d'une taxe payable par les touristes à été défendue par les professionnels du tourisme depuis plus de vingt ans, « on ne peut donc qu'être d'accord sur ce principe dit-il. Cependant, l'application précipitée de cette mesure sans information préalable des TO et agences de voyages risque de nous mettre sur le dos nos partenaires étrangers ainsi que les touristes eux-mêmes. Cependant au-delà de ce problème de timing, l'essentiel est ailleurs. En effet, les revenus procurés à travers cette taxe sont censés financer en partie la promotion du tourisme et le reste destiné à la Caisse de compensation. Le projet de loi complémentaire reste muet sur cette répartition ce qui augure mal de l'utilisation future de l'argent du timbre. Certes, une nouvelle taxe, quelle qu'elle soit, ne fait jamais plaisir ». Plusieurs destinations touristiques ont déjà précédé la Tunisie dans la mise en place d'une telle taxe ajoute Afif Kchouk hôtelier : « Le plus important, signale-t-il maintenant qu'elle va entrer en vigueur, c'est que ces recettes soient effectivement affectées au secteur touristique et servent réellement à financer sa promotion. Le produit de cette nouvelle taxe viendra s'ajouter à celui de la taxe de promotion (FDCST) de 1% sur le chiffre d'affaires. L'ensemble remplacera la contribution de l'Etat au budget marketing du tourisme tunisien. Désormais, il faudrait que la promotion touristique soit confiée entièrement aux professionnels et opérateurs du secteur; car le tourisme est une industrie et une activité de services à100% privée ». De son côté Geneviève Dimitropoulos, Responsable Commerciale de Sunshine Vacances précise à Tourmag que cette redevance sera comprise dans les forfaits du TO : « Nous allons intégrer cette taxe de séjour à nos forfaits. Pour l'instant nous n'avons eu aucun retour sur le sujet. De toute manière, ce type de redevance n'est pas nouveau, au Maroc, un système semblable de taxe de séjour pour les riads existe déjà, et tout se passe bien. Il faut désormais se préparer à une cascade de réclamations de la part des touristes ». Cette taxe sera-t-elle appliquée pour nos voisins maghrébins ? Touchera-t-elle les enfants ? Wait and see...