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Un marché de dupes
Tourisme : Taxe de séjour
Publié dans Le Temps le 21 - 05 - 2013

• Dès octobre 2013, le tarif de séjour sera salé pour les vacanciers dans les hôtels : 2D de surplus par nuitée !
Les hôteliers devront à partir d'octobre 2013 s'acquitter d'une taxe de séjour. La pilule est dure à avaler pour bon nombre de professionnels qui réunis lors de la tenue de la dernière AG de la FTH ont exprimé à haute voix leur mécontentement.
Lors de cette réunion, au demeurant riche en réflexions et en idées nouvelles, les hôteliers ont refusé cette taxe de séjour dans son application. Pourtant selon le ministre du Tourisme Jamal Gamra cette mesure a été instaurée dans la loi de Finances 2013 suite à la demande des professionnels. Le ministère n'a pas voulu appliquer cette mesure avec l'avènement de l'année 2013, car, les contrats conclus entre les propriétaires d'hôtels et les TO ne stipulent pas une telle redevance. En plus son application à partir du mois de janvier 2013 va influencer la compétitivité du secteur touristique
La taxe aéroportuaire est une taxe à la charge des voyageurs. Elle vient en supplément du prix des billets. L'idée commençait à germer chez nos professionnels depuis une dizaine d'années car ils estiment qu'il est temps d'instaurer cette taxe pour alimenter le Fonds de développement de la compétitivité dans le secteur touristique (FODEC). La FTH a œuvré sans relâche pour l'application de cette décision depuis 23 juin 2003 particulièrement celle de faire participer tous les bénéficiaires de l'activité touristique à l'alimentation du FODEC notamment les banques, les compagnies aériennes, les agences de voitures, les magasins d'artisanat, les taxis, les restaurants touristiques. Selon la banque mondiale, le budget consacré à la promotion doit représenter au moins 4% des recettes touristiques. Ce fonds qui serait de 8 à 10 euros par touriste soit 80 à 100 millions de dinars par an financera les actions appropriées à chaque marché et au moment opportun. Ce qui constitue un grand atout pour booster les ventes et attirer plus de touristes. A l'aéroport de Madrid, ces taxes viennent de passer d'environ 7 à 14 euros. Elles doublent également à Barcelone. Ces taxes prélevées sur le tourisme sont très courantes. Elles existent en Egypte, Maroc, Sénégal, France, Grèce, Canada, Suisse et Malte… Si le concept est très répandu, l'habillage lui, peut être très différent d'un endroit à l'autre. Ainsi, la taxe sera de « solidarité » à Malte (1 €/nuit, y compris pour des séjours chez l'habitant), « taxe parking »en Italie, « forfaitaire de séjour »en France et « écologique » en Suisse.
Sans concertation des hôteliers !
L'application de cette taxe de séjour est une «aberration», estiment les opérateurs. En effet, le gouvernement tunisien a décidé d'instaurer une taxe sur les séjours dans les hôtels tunisiens, à partir du 31 octobre 2013. Cette taxe s'élève à 2 dinars ( 1 dinar = 0,50 euros) par nuitée sur chaque résident de plus de 12 ans. Plusieurs hôteliers refusent l'application de cette taxe qui plomberait le secteur et par ricochet la compétitivité de l'offre tunisienne dans une concurrence internationale féroce. Cette mesure va totalement à l'encontre de tout l'effort fait depuis plusieurs années pour redorer le blason hôtelier tunisien.
La grogne est à son comble chez les hôteliers. Monji Gueddas estime que cette décision n'a pas été prise en concertation avec les professionnels du secteur touristique et le ministère. Nous attendrons à la mise en place d'une taxe aéroportuaire comme cela se fait en Egypte et en Turquie. Il s'est interrogé sur la manière de prélever cette taxe. Qui va s'en occuper ? L'hôtelier deviendra t-il un intermédiaire dans la chaîne de collecte de cet impôt surtout que cette taxe de séjour ne fait partie du chiffre d'affaires de l'hôtel. il serait préférable de faire payer un droit d'entrée des frontières Tunisiennes 10€ correspondant à une période moyenne des séjours de 10 jours, ainsi les prix catalogues resteront inchangés et n'affecteront pas la concurrence. Cette décision a été prise par le gouvernement sans aucune concertation avec la profession», affirme Mohamed Belajouza qui précise qu'on ne peut pas demander à un client arrivé de payer 2 dinars par nuitée. On ne peut pas non plus demander aux T.O de prélever ce montant pour nous. Nous espérons que le gouvernement reviendra sur cette décision avant son entrée en vigueur de cette taxe». Il se dit étonné, que cette mesure soit d'une simplicité enfantine. Dès qu'il manque des sous quelque part, on va demander à l'hôtellerie de participer en ajoutant qu'il n'avait pas été consulté sur ce sujet. La taxe de séjour est payée par l'hôtellerie mais pas par les autres qui bénéficient du tourisme, je pense aux restaurateurs, aux loueurs de voitures, aux taxistes, aux boulangers, aux pâtissiers, aux bureaux de tabac, tout cela passe à travers »
Une taxe aéroportuaire
Les hôteliers sont tous unanimes. Ils s'opposent au principe de devoir collecter cette taxe pour le compte de l'administration fiscale. Cette taxe devrait être payée à l'entrée du pays notamment dans les aéroports. C'est la taxe d'aéroport instaurée dans plusieurs pays et qui permet essentiellement de financer la sûreté, l'environnement et la promotion. En France, elle est depuis le 1er avril 2012, fixée10,35 € par passager en correspondance et de 12,75 € pour les passagers qui ne sont pas en transit. A l'aéroport de Madrid, les taxes sont de l'ordre d'environ 14 euros et comme l'a précisé Nader Sfia directeur commercial le budget consacré à la promotion doit représenter au moins 4% des recettes touristiques selon une étude de la banque mondiale.
« Nous avons du mal à commercialiser la destination Tunisie. L'hôtelier fera supporter cette taxe aux tours operators qui la rajoutera au prix du séjour, il serait préférable de faire payer un droit d'entrée des frontières Tunisiennes 10€ correspondant à une période moyenne des séjours de 10 jours, ainsi les prix catalogues resteront inchangés et n'affecteront pas la concurrence » a estimé Zakaria Zgolli hôtelier d'Hammamet.
En tant que FTH explique Mohamed Belajouza, nous avons appelé à instituer une taxe pour la promotion touristique qui serait perçue aux frontières et qui alimenterait directement le FODEC à l'instar de ce qui se fait d'ailleurs dans d'autres destinations. Ce fonds qui serait de 8 à 10 euros par touriste soit 80 à 100 millions de dinars par an financera les actions appropriées à chaque marché et au moment opportun à côté des 40 milliards alloués par le ministère. Ce qui constitue un grand atout pour booster les ventes et attirer plus de touristes. Cette taxation doit être dissuasive si on veut générer un revenu pérenne sans nuire à la compétitivité car ça risque de ne pas plaire à certains TO. Mais 10 euros ne fera pas de mal à nos hôtes.
Kamel BOUAOUINA
Salah Rajhi, Expert en hôtellerie à Abu Dhabi – Emirats Arabes Unis : « Attention aux réclamations des touristes ! Les hôteliers en paieraient les frais »
Le Temps : Que pensez-vous de cette nouvelle taxe de séjour ?
Salah Rajhi : La décision du gouvernement tunisien d'instaurer une taxe sur les séjours dans les hôtels tunisiens à partir du 31 octobre 2013 est une énorme bévue. Elle sera regrettée et annulée dans un futur proche. Elle aura des répercussions extrêmement négatives sur l'industrie tunisienne de l'hôtellerie. Un simple calcul nous démontre que cette décision ne nous rapportera pas plus que 30 milliards de nos millimes, soit l'équivalent du chiffre d'affaires annuel moyen de 4 Hôtels balnéaires. Je me demande si les Hôteliers vont accepter cette décision anti commerciale qui risque de créer une atmosphère de tension auprès de nos « fournisseurs des nuitées européens » ? Je me demande comment le ministère des finances puisse s'aventurer avec telle légèreté à déstabiliser encore davantage la compétitivité d'un secteur au lieu de se pencher sur les enjeux et défis relevant de leur compétence ? Il faut signaler que la Tunisie opère dans un marché touristique balnéaire « moyenne/ basse gamme ».C' est un marché extrêmement concurrentiel qui se caractérise par une fragilité monstrueuse au critère qualité et prix. Les Tours Opérateurs qui contribuent à la hauteur de 90% des revenus, exigent en permanence des destinations « fragiles » une valeur Ajoutée pour motiver la vente. Nous leurs offrons en contrepartie une valeur réduite. D'ailleurs la réaction agressive des TO Géants de l'industrie (TUI, Thomas Cook) quant à la décision nous le confirme bel et bien.
Quelle sera la réaction des tour-opérateurs ?
Il faut désormais se préparer à une escalade du nombre des réclamations de la part des touristes. En effet, tout a commencé en Allemagne vers la fin de l'année 96 quand les TO sous la pression du législateur, ont décidé d'instaurer le fameux« ZAK* System »….ce système donne le droit au touriste de se faire rembourser une partie de son séjour sur place par le représentant du tour operateur (Guide) avec l'aval du directeur de l'hôtel somme qui sera soustraite de ses factures mensuelles. Le mot ZAK veut dire « ZugigeAbhilfeundKulanz » soit« Remboursement rapide et gracieux ».Pas mal de touristes cherchent les défaillances, les trouvent et se font rembourser selon des critères de gravite déjà pré établis contractuellement. Ça varie entre 70 euros jusqu'au remboursement total des frais du séjour. Ceci dit, les touristes auront tous les moyens de se faire rembourser la taxe. Bien entendu ce sont les hôteliers qui paieront les frais !
Cette décision aura-t-elle un impact négatif sur notre tourisme ?
Ce qui est certain c'est que les Tour Operateurs sauront se faire rembourser en massacrant les hôtels via « L'arme des Actions Spéciales »Il faut savoir que les tarifs contractuels des hôteliers ne sont respectés que pendant la haute saison, soit une moyenne de sept à huit semaines sur 52.Pendant le reste de l'année les hôteliers, et selon les prévisions des arrivées qui leur sont transmises par les Tour Operateurs, procèdent en permanence par ce qu'on appelle les « Actions spéciales / promotionnelles ». Dans la majorité des cas, les Tours Operateurs les exigent même.
Il s'agit de réductions de 10, 15, 25 voire 50% du prix du contrat afin de ne pas laisser les chambres vides. Les Tour Operateurs auront désormais le libre choix de ne pas transmettre les prévisions à temps, et donc créer un environnement de panique qui poussera l'hôtelier à lancer des promotions pour des ventes dont le Tour opérateur a empoché le plein tarif. Ces actions spéciales se chiffrent en moyenne par quelques centaines de millions voire des milliards de perte sèche pour un seul hôtel pendant l'année. Pour conclure, et tout calcul fait avec bon sens, la décision du gouvernement pour renflouer la caisse de l'Etat nous coûtera en moyenne 10 fois plus en baisse de revenus pour les hôteliers. Ceci dit, la sagesse oblige les intervenants en tourisme à modifier radicalement leur approche stratégique, non seulement pour résoudre les problèmes qui perdurent, mais, plus important encore, pour relever efficacement les nouveaux défis.


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