2 013 000 élèves ont rejoint hier les bancs de l'école, ainsi que 63 100 enseignants qui ont repris du service pour l'enseignement de base et du secondaire. La carte des établissements scolaires a été élargie cette année pour atteindre le chiffre de 6.051 (4.562 écoles primaires et 1.489 collèges et lycées), soit 26 nouveaux établissements par rapport à l'année dernière, dont 18 écoles primaires et 8 collèges et lycées.Pour le premier jour de rentrée officielle des classes, une situation de tension régnait devant les écoles et les lycées. Les mêmes problèmes reviennent, dénoncent les enseignants, les élèves et les parents. Tout d'abord, certains élèves ont raté leur rentrée. Certains élèves n'ont pas repris leurs activités parce que les enseignants n'ont pas reçu les plannings et leur emploi du temps . Ils étaient contraints de rentrer plutôt chez eux . C'est le cas des élèves du lycée Mahmoud Messadi à Nabeul où les lycéens n'ont pas pu rejoindre leurs classes. « Les emplois du temps des profs n'étaient pas encore fin prêts et nous sommes obligés de rentrer chez nous en attendant la reprise pour ce matin » nous disent deux élèves de classe terminale. Pas plus loin à Garrat Sassi , les élèves n'ont pas pu rejoindre hier matin leurs classes à cause d'un sit in organisé par les habitants à cause de la détérioration de la situation environnementale du village. La route menant à Korba était coupée. A l'école 1er mai à Ben Arous, 14 enseignants ont entamé hier une grève ouverte en signe de protestation contre leur administration Manque d'enseignants Le nouveau et grand problème qui se pose cette année est le manque d'encadreurs dans les établissements. « Il y a un grand nombre d'établissements qui ont été ouverts sans professeurs.L'année scolaire connaîtra comme la précédente un manque important d'effectif d'enseignants. Le chiffre des enseignants ne dépassera pas les 63 000 ce qui est insuffisant!. Un grand nombre d'enseignants ont été recrutés pour la rentrée scolaire 2014-2015, mais ce n'est pas suffisant! Les besoins sont supérieurs à 4000 enseignants alors qu'ils annoncent le recrutement d'environ 2000. Lassaad Yacoubi, secrétaire général du syndicat de l'enseignement secondaire, a précisé dans une déclaration à Mosaïque FM que la rentrée scolaire sera caractérisée par un manque d'environ 4000 professeurs malgré le recrutement de 1500 par le ministère de l'Education. Yacoubi a critiqué le retard dans les mutations et dans la nomination de plusieurs professeurs et directeurs de lycées. « Les problèmes de l'année dernière et de cette année sont les mêmes », a-t-il indiqué. Surcharge des classes Le problème des classes surchargées est un phénomène courant. Il se multiplie à chaque rentrée scolaire. Des contraintes multiples font que certaines classes dépassent les normes établies par le ministère de l'Education et de la Formation. Dans les pays de l'OCDE, le nombre d'élèves par classe dans l'enseignement primaire est en moyenne de 22 élèves, avec d'importantes variations d'un pays à l'autre. Dans la proche banlieue de Tunis, à Sidi Hessine, il a été relevé, dans certaines classes du primaire, entre 3 et 4 élèves par table. Cela suppose, si nous faisons le compte, qu'il peut y avoir 35 jusqu'à 40 élèves par classe. Il est vrai que les classes surchargées posent problème pour les élèves eux-mêmes. Dans une classe bondée d'élèves, la concentration diminue ce qui influe sur leur encadrement et leur formation. Une étude de l'Institut de l'éducation de Londres a révélé que « les élèves les moins doués sont ceux qui souffrent le plus du manque d'encadrement individualisé consécutif à la surcharge des effectifs. Ajouter cinq élèves dans une classe augmente de 40% le nombre d'élèves dont les résultats vont baisser de manière conséquente. L'augmentation de l'effectif par classe rend la tâche de l'enseignant difficile. Une classe surchargée, avec un programme surchargé et un enseignant dépourvu de divers moyens pourra-t-elle assumer ses obligations ? Plusieurs études ont démontré de manière irréfragable qu'un petit effectif est favorable à l'apprentissage. Concernant le manque d'enseignants, créant un surnombre dans les salles de classes, le ministre de l'Education, Fathi Jarray, a déclaré avant hier au JT d'al-Watanya 1 que cette question ne concerne que les grandes villes, et que de manière générale, les classes accueillaient entre 21 et 25 élèves, mais qu'il arrivait que ce nombre soit dépassé dans les écoles réputées et très convoitées. Il a aussi rappelé que le prix de l'heure supplémentaire pour les enseignants, a été multiplié par cinq. Il est vrai que la réduction de la taille d'une classe est une condition nécessaire pour mettre en œuvre une bonne pédagogie. Pour certains parents mécontents, ces classes surchargées n'arrangent pas leurs affaires et c'est la ruée vers les établissements privés avec moins d'élèves que dans le public. 1923 bus consacrés aux élèves et aux étudiants Le ministère du Transport a récemment annoncé, dans un communiqué, que le nombre d'abonnés scolaires et universitaires au réseau du transport public pour l'année scolaire 2014-2015 concernera environ 439.000 dont 303.000 élèves et 136.000 étudiants. Quelque 1923 bus seront consacrés aux 439.000 élèves et étudiants, soit 52% du parc total des bus relevant des sociétés publiques qui compte 3772 bus. A noter que les prix des abonnements scolaires et universitaires n'ont pas augmenté.