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Si je suis élu.. Hamma Hammami, candidat du Font Populaire à la présidentielle: «Nous ne sommes ni un front socialiste, ni un front communiste et nous ne sommes pas contre l'Islam, la religion du peuple, ni contre le Capital
Publié dans Le Temps le 21 - 09 - 2014

Nous entamons aujourd'hui une série d'interviews avec les candidats à la Présidentielle ainsi qu'aux prétendants au Parlement. Quels sont leurs programmes, quelle est leur vision de la
Tunisie, quel est leur constat de l'état actuel du pays, quelle est aussi leur philosophie de gouvernance et leur idéologie ? Nous entamons cette série avec Hamma Hammami, candidat du Front populaire. Et ce n'est guère un choix dirigé. Naturellement si les propos publiés n'engagent que leurs auteurs, la Rédaction se réserve toute latitude de ne pas publier les propos diffamatoires. Et nous tenons surtout à préciser que le «Temps» journal indépendant, reste dans sa neutralité absolue, à égale distance vis-à-vis de tous les partis en lice, en leur accordant rigoureusement lesmêmes, espaces.
-Le Temps : quels seraient les premières mesures que vous prendriez si vous étiez élu président de la république?
-Hamma Hammami : moi, président de la République, je m'attacherais à changer la doctrine de sécurité chez les forces de l'ordre et l'armée et à édifier la sûreté républicaine. Pour y parvenir, je veillerais à les protéger contre les instructions, par l'observance stricte de la loi, et à améliorer la situation matérielle et morale de ces forces et de ces militaires, notamment les soldats et les sous-officiers parmi eux. L'autre tâche prioritaire que je me donnerais, si j'étais élu président de la République, se rapporte à la diplomatie que j'essaierais de revigorer, après ses déboires essuyés suite aux positions désastreuses à l'égard de la Syrie, de l'Egypte et de la Libye. J'entamerais des réconciliations avec tous ces pays, en commençant par la réouverture de l'ambassade syrienne en Tunisie et de la nôtre en Syrie. Les rapports de notre pays avec l'étranger seraient bâtis sur un pied d'égalité et les intérêts communs seraient basés sur le respect de la souveraineté nationale de la Tunisie.
-Le président du mouvement Ennahdha vient, tout dernièrement, de réitérer son appel à la désignation d'un « président de la République consensuel». Comment vous interprétez cette demande récurrente?
-Nous considérons, au sein du FP, que cette question de président consensuel est une manœuvre politique ni rien ni plus. Et je ne crois pas qu'elle puisse aboutir. L'intention qui se cache derrière c'est de fermer la porte devant le président qui sera élu dans un climat de liberté et de concurrence. Les auteurs de cette manœuvre veulent privilégier une forme d'allégeance où ils choisiraient quelqu'un qui serait, ensuite, soumis à référendum, cette proposition proposée par Ennahdha est refusée par la plupart des forces politiques et il est difficile qu'elle réussisse. Le président de la République doit être choisi dans le cadre des élections et sur la base d'un programme ; sa tâche essentielle sera de réunir les Tunisiens autour des prérogatives qui lui sont attribuées par la constitution.
-Est-ce que le Front Populaire prône un programme socialiste?
-Le FP n'est ni un front socialiste, ni un front communiste, mais un front patriotique, démocratique, progressiste et social. Il comprend des forces socialistes et des forces démocratiques et progressistes qui se réunissent autour d'un programme transitoire dont le but est de sauver la Tunisie en y institutionnalisant la liberté et la démocratie et en bâtissant, en stimulant et en activant l'économie sur des fondements patriotiques en vue de mettre un terme définitif à la dépendance qui est en train d'appauvrir notre pays. Cela ne veut par dire pour autant que nous comptons rompre nos relations avec l'étranger, bien au contraire, on en a besoin, mais à conditions qu'elles servent nos intérêts et notre économie nationale. D'autre part, il faudrait orienter celle-ci vers la production de la richesse, et ce en prenant soin de l'agriculture, qui ne représente actuellement que 11/12% du PIB, et en développant les industries adaptées à notre situation et à nos besoins, que ce soit en agroalimentaire, en industries manufacturières ou bien en industries chimiques. Il faudrait aussi améliorer notre infrastructure, qui est très faible et très fragile, notre système éducatif, qui doit être révisée d'une manière radicale afin qu'il puisse participer à l'avancement culturel, scientifique, économique et social de la Tunisie, le système de santé ainsi que celui relatif à l'environnement. Et la priorité devrait être donnée, bien sûr, à de grands projets opérationnels, qui seraient réalisés soit par l'Etat, soit par le secteur privé. C'est de cette façon-là qu'on peut développer notre économie et traiter les problèmes de l'emploi, de la pauvreté et des prestations sociales.
-Mais certains Tunisiens craignent que le FP ne leur réquisitionne leurs biens une fois au pouvoir.
-Notre « Grand projet national » ne concerne pas seulement l'ouvrier, l'agriculteur, le fonctionnaire, l'instituteur ou le professeur, mais également la majorité écrasante des Tunisiens, y compris les hommes d'affaires. Nous soutenons le capital national, le capital des établissements nationaux qui veulent produire la richesse, créer de l'emploi et respecter les droits du travailleur, le droit syndical, l'environnement et servir la Tunisie. On n'a pas de problèmes avec ces institutions, au contraire, notre pays a besoin de toutes ses potentialités, à condition, toutefois, que chaque partie assume sa responsabilité comme il se doit. Pour ce faire, il est indispensable de procéder à une révision du système fiscal, qui est injuste, et à la lutte contre la contrebande, qui constitue l'économie politique pour les groupes terroristes et les Frères musulmans. Il ne faut pas oublier que le Trabendo existe en Algérie, en Egypte et en Tunisie. Leur économie politique ne consiste pas à développer les secteurs productifs, mais repose sur le commerce et la contrebande. C'est pourquoi il est important pour nous de prendre uneautre orientation au niveau de nos options économiques. Notre « Grand projet national » est un projet populaire qui profite à la grande majorité des Tunisiens. En d'autres termes, le FP n'a pas de problème avec le secteur privé. Il est vrai qu'il y a des secteurs stratégiques qui devraient être la propriété du peuple à travers l'Etat, mais ce secteur dispose de champs d'intervention. L'essentiel c'est qu'il sert les intérêts de la patrie. Alors, les allégations, que font circuler certains, consistant à dire que le FP veut confisquer les biens des gens, sont tout à fait erronées. L'intention des auteurs de tels propos est de nuire à son image, exactement comme ils l'ont fait en prétendant qu'il est un front d'impies et de violence.
-Là aussi, les détracteursdu FP ne cessent de le soupçonner d'être l'ennemi de l'Islam. Qu'est-ce que vous répondez à ces accusations?
-Le FP n'a jamais été contre l'Islam, qui est la religion du peuple. D'ailleurs, d'où viennent ses composantes ? Bien sûr du peuple tunisien dont la majorité écrasante est musulmane. Pour notre Front, il n'est aucunement question de toucher à l'identité du peuple tunisien. Cependant, il y a des conceptions différentes de l'identité. Nous, nous sommes avec une identité dynamique et développée, nous considérons que note identité nationale ne peut pas se réaliser et s'ancrer en s'agrippant au passé ou bien en se basant sur des interprétations erronées et sclérosées de l'Islam. Cette identité nationale ne peut s'améliorer que lorsque le citoyen jouit deses droits, de sa liberté et de sa dignité, que la femme et l'homme sont placés sur un pied d'égalité, que l'égalité et la justice sociales sont instaurées, qu'il existe un régime démocratique, que la Tunisie dispose d'une forte économie, qu'il existe des systèmes éducatif, de santé et de l'environnement puissants, et une diplomatie vigoureuse et constante. C'est la voie que l'on devrait suivre pour réaliser cet objectif et non pas emprunter celle de la dépendance et en essayant d'imposer au peuple tunisien un Islam qui lui est, tout à fait étranger. Le sien n'est pas celui de l'égorgement, de l'assassinat, du jihad du sexe et du déchiquètement de l'union des peuples dans le but de les rendre des proies faciles pour les forces coloniales sionistes et occidentales. Pour le FP, la question est de savoir si ce Tunisien arabo-musulman jouit ou non de tous ses droits, que j'ai énumérés plus haut. C'est là ou réside la lutte entre nos calomniateurs et nous. Ils ont leurs aïeux et nous avons les nôtres qui ont bâti la civilisation mondiale du Moyen Age. Ce sont Al Kindi, Avicenne, Averroès, Al Maârri, Al Moutanabbi, Al Jahadh, Jaber Ibnou Hayane, Al Khawarizmi, Al Bayrouni. Les leurs sont ceux des époques de décadence qui ont empêché l'interprétation et la philosophie, qui voyaient dans la réflexion un acte d'impiété et qui refusaient le progrès scientifique, le développement des forces productives et la production de la richesse sur des bases modernes. Partant, l'antagonisme entre nous n'est pas de nature religieuse, mais politique par excellence. Ils veulent lui donner un caractère religieux dans l'intention de fourvoyer le peuple. Ayant réalisé qu'ils ne peuvent pas nous affronter avec un programme, alors, ils nous accusent d'impiété, en jouant sur les personnes aux mentalités limitées. Et ces pratiques continuent encore aujourd'hui.
-Jusqu'à quelles limites, selon vous, ces gens-là pourraient-ils influencer les choix des électeurs?
-Les élections, reflètent, toujours, des rapports de force politiques, sociaux..., et également un état de conscience. C'est ce qui explique que ce n'est pas forcément le meilleur programme qui est voté. Je vous rappelle qu'Hitler a accédé au pouvoir au moyen des élections. C'est la parfaite illustration que les élections dépendent de circonstances bien déterminées, inhérentes au niveau de conscience des gens, au facteur de l'argent, au comportement des médias... on a vu comment, en 2011, les propagandes diffamatoires, l'instrumentalisation des mosquées et les moyens financiers ont, profonfément, influencé les électeurs. Néanmoins, il y a une amélioration relative au niveau de la prise de conscience, depuis cette date. Cela est dû à l'exercice du pouvoir par la Troïka, et en particulier Ennahdha. Ses grandes déboires ont dessillé les yeux des gens qui croyaient qu'ils ont voté pour « ceux qui craignent Dieu ». Ils ont réalisé que la question ne réside pas dans une soi-disant piété des Islamistes, mais dans des pratiques en rapport avec ces Tunisiens arabo-musulmans. Ce qui leur importe c'estde savoir si ces derniers vont les gouverner pour leur accorder leur liberté, leur assurer des conditions de vie décentes, s'ils ont des programmes économiques qui soient capables de faire sortir le pays de la crise dans laquelle il sombre, s'ils vont œuvrer à consolider la solidarité et l'union du peuple ou bien le diviser, à installer un climat pacifique ou bien à préparer un terrain favorable à l'émergence de la violence et du terrorisme. Ce sont là les causes majeures qui intéressent les Tunisiens au premier chef. Pour le FP, la Tunisie ne peut avancer qu'avec la réalisation des objectifs de la Révolution. En d'autres termes, il faudrait construire la nouvelle Tunisie où il y aurait la liberté, la démocratie, l'égalité, la dignité, la justice sociale. Tout cela ne peut se concrétiser, comme je l'ai précisé depuis le début, que dans le cadre du « Grand projet national ». Tout le monde pourrait cohabiter dans une Tunisie pareille où le pouvoir pourrait être fondé sur la base d'une alliance entre les parties qui s'uniraient autour d'un même programme, et quant à ceux qui n'en seraient pas d'accord, qu'ils se constituent en opposition. C'est la différence entre s'allier et cohabiter. Cependant, cette cohabitation avec ceux qui ne nous partagent pas les mêmes convictions, ni les mêmes positions, ne pourrait avoir lieu que lorsque la constitution, les lois et l'Etat de droit et des institutions seraient consolidés. C'est-à-dire en respectant les lois de la liberté et de la démocratie et non pas en accusant l'autre d'athéisme et en incitant ses partisans à exercer la violence contre lui rien que parce qu'il est différent de nous.
-Vous avez parlé d'une relative amélioration au niveau de la prise de conscience de la part des citoyens par rapport à 2011, peut-on dire de même du climat électoral?
-Il est difficile que les prochaines élections se déroulent dans un climat sain comme nous le souhaitons. A preuve, la non application ou l'application partielle de certains points contenus dans la feuille de route. C'est le cas des questions inhérentes aux nominations partisanes au sein de l'administration tunisienne, à l'instrumentalisation des mosquées, où les discours religieux et politiques haineux et incitateurs à l'encontre des opposants continuent, du dossier des martyrs et des assassinats, de l'argent politique, qui peut jouer un rôle déterminant et fausser les résultats et dont les députés du FR et des forces démocratiques ont réclamé l'incrimination, qui était refusée et remplacée par de simples amendes, ce qui est de nature à ouvrir les portes aux infractions. Nonobstant, nous misons sur la conscience des Tunisiennes et des Tunisiens pour atténuer l'effet de ces écueils, en allant, massivement, aux bureaux de vote pour empêcher de tels dépassements. De même, nous comptons sur l'apport des observateurs, qui devraient s'y trouver partout, et de la société civile qui est appelée à jouer, pleinement, son rôle à ce niveau. La réunion de toutes ces conditions est susceptible d'améliorer les conditions des élections sur le terrain.
-Quel est votre jugement sur le rapport publié, dernièrement, par la Banque Mondiale sur la situation économique et financière de la Tunisie?
-La BM et le FMI sont connus pour être de grandes institutions financières au service des grands pays capitalistes et non pas des petits et faibles pays. Ce qui veut dire que s'ils vous donnent des conseils, vous devez être prudents. Je me rappelle, toujours, ce qu'a dit Joseph Stiglitz, le prix Nobel d'économie, qui a travaillé dans les institutions financières internationales, dans son ouvrage « La grande illusion ». Pour lui, les pays qui ont réussi à réaliser des progrès tangibles sont ceux qui n'ont pas appliqué les conseils de ces dernières qui sont, toujours, au détriment des pays et des classespopulaires. C'est pourquoi, en Tunisie, nous devons rester méfiants vis-à-vis de ces recommandations qui sont à l'avantage du grand capital local et surtout du capital étranger.
-Comment vous évaluez la conférence internationale sur l'investissement en Tunisie qui s'est tenue dernièrement?
-Je crois que c'est beaucoup plus une propagande et un phénomène médiatique qu'un réel soutien à la Tunisie, car on ne voit pas de résultats palpables sur le terrain. D'ailleurs, les relations bilatérales tuniso-françaises sont loin d'être à l'avantage de notre pays. Nos experts ont démontré que c'est la Tunisie qui est en train d'aider la France et non pas le contraire, comme on le prétend. Sachez, à titre d'exemple, qu'entre 2006 et 2012, on lui a versé 200 milliards denos millimes d'intérêts en plus du principal. Cela sans considérer les anciennes conventions qui profitent à la France et ses sociétés et dont certaines datent de l'époque coloniale et précoloniale, tels que celle du sel.
-On voit que parmi les candidats aux élections présidentielles et parlementaires, il y a plusieurs Rcdistes. Comment expliquez-vous ce retour massif?
-L'émergence du phénomène des Rcdistes s'explique par deux raisons : l'exercice du pouvoir par la Troïka et l'inapplication de la justice transitionnelle. Ennahdha n'a pas de projet, ni de vision pour l'avenir. Tout ce qu'il a fait, en accédant au pouvoir, c'est de nommer ses partisans au sein de l'administration tunisienne. Et ce qui a compliqué davantage la situation c'est l'incompétenceet le manque d'expérience des membres de la Troïka. La Tunisie aurait pu décoller et les Rcdistes ne se seraient pas présentées si la Troïka avait apporté un projet ambitieux aux compétences déjà existantes et qu'on ait activé la justice transitionnelle. Il est indignant que les martyrs et blessés de la Révolution ne soient pas, jusqu'au jour d'aujourd'hui, rétablis dans leurs droits. Cela a empêché de délimiter les responsabilités, d'incriminer et de juger les coupables pour les crimes qu'ils ont perpétrés contre ces victimes. D'où le retour en force des Rcdistes. Donc, c'est aussi bien l'impunité que la situation désastreuse, qui sévit dans le pays à tous les niveaux, qui les ont encouragés à revenir sur la scène politique. Car, lorsque le présent est décevant et qu'il n'y a pas de perspectives d'avenir, les gens ont tendance à se tourner vers le passé. Et bien, cette alternative que cherchent les Tunisiens réside dans le « Grand projet national » du FP. C'est le gilet de sauvetage et le seul moyen susceptible de barrer la route aux Rcdistes.
F.K


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